La rencontre, après avoir été repoussée de deux semaines, a finalement eu lieu, lundi soir. Selon la porte-parole de l’Association, Ani Müller, elle fut positive.
«Comme l’a dit le maire (Christian Fortin), c’est vraiment complexe. Les élus ont déjà beaucoup de dossiers à travailler dans le village. Mais c’est sûr qu’ils veulent que ça change, et je pense qu’on va pouvoir les aider là-dedans. Mais la Ville admet que la grève est publique», résume-t-elle.
Les deux parties souhaitent d’ailleurs inviter les instances gouvernementales pour tirer au clair une bonne fois pour toutes la question de la ligne des hautes eaux, alors que des résidents se sont fait vendre leur propriété en tenant pour acquis que leur terrain s’étend jusque dans le lit du fleuve, ce que conteste l’Association, soutenue dans ses démarches par la Fondation Rivières.
Si on ne peut encore parler réellement de terrain d’entente, il semble à tout le moins que l’écoute soit au rendez-vous, se réjouit Mme Müller, qui dit comprendre les inquiétudes et frustrations des riverains qui se sont fait vendre un terrain en pensant avoir accès à une plage privée.
«Je comprends que les gens soient fâchés par ça, et qu’ils soient fâchés aussi par les gens qui passent par leur terrain pour aller à la plage, à travers leurs haies. On les comprend, il y a eu de l’abus, des gens ont laissé leurs déchets sur la plage, d’autres sont allés aux toilettes contre les arbres (des riverains)», concède-t-elle.
«Ça ne se fera pas du jour au lendemain. Ça va prendre du temps et il faut que tout le monde soit partenaire. Il faut faire la part des choses, et ça commence par ne pas appeler la police quand je vais là avec mes enfants», ajoute celle qui a été interpellée en juillet par des agents de la Sûreté du Québec, qui avaient été appelés par un riverain. «La police ne sait pas comment agir avec ça, quand un résident arrive avec son cadastre et dit: c’est mon terrain.»
Le maire de Batiscan, Christian Fortin, n’a pas retourné les appels du Nouvelliste, mardi. À l’émission Toujours le matin, sur les ondes de Radio-Canada, il a lui aussi qualifié la rencontre de lundi soir d’«intéressante» et a promis de «cheminer avec eux (l’Association) dans les prochaines semaines», tout en rappelant qu’il s’agit d’un dossier «complexe» et «émotif» à Batiscan.