«Une des amies de l’Inde a fait son doctorat ici avec lui. J’ai vérifié et j’ai découvert qu’il est un grand nom dans le domaine de l’hydrogène. Je travaillais déjà en recherche en Inde. Je travaillais sur les appareils de mémoire pour les ordinateurs.»
«Je voulais travailler dans le domaine des technologies vertes pour l’environnement comme les batteries à l’hydrogène qui sont plus écologiques. Je ne suis pas électrochimiste toutefois. Je suis physicienne, mais j’ai pris le risque de changer d’orientation d’étude parce que je m’intéresse à tout ce qui est vert pour les voitures. Les batteries à l’hydrogène sont plutôt à l’opposé des batteries au lithium, donc bien meilleures pour l’environnement», explique-t-elle.
Priyanka Bhatt a donc suivi un cours d’été à l’École internationale de français dès son arrivée à Trois-Rivières. Elle comprend très bien la langue, mais elle se sent gênée de la parler. C’est que tout se passe en anglais dans ses études. Ses collègues parlent anglais et la rédaction d’articles scientifiques se fait aussi dans cette langue. Toutes ses études ont été faites en Inde en anglais où elle a obtenu sa maîtrise en physique.
Toutefois, Mme Bhatt, qui vient du nord, près de l’Himalaya, rêve d’enseigner non seulement la physique, mais également le yoga. Pour elle, approfondir la maîtrise du français deviendra donc un objectif très important après ses études, assure-t-elle.
Si l’apprentissage du français est lent pour elle en ce moment, ses études doctorales, elles, vont bon train et c’est beaucoup à cause de l’aide qu’elle reçoit.
«J’adore mon professeur. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi équilibré à la fois sur le plan professionnel et émotionnel. Il nous traite comme si nous étions ses enfants», raconte-t-elle.
Priyanka Bhatt indique que faire son doctorat représentera pour elle cinq ans de travail au lieu de trois.
Pendant cette période, Mme Bhatt a contribué à l’aménagement d’un laboratoire à l’UQTR pour faire de l’électrochimie. «À ce moment-là, personne ne travaillait en électrochimie», dit-elle. «Maintenant, il y a Bruno Pollet.»
Mme Bhatt achève son doctorat et défendra sa thèse à la fin du présent trimestre.
La jeune physicienne l’avoue, en Inde, elle vivait dans une bulle protectrice bien entourée de ses proches. «En plus je ne savais que très peu cuisiner. Ici, je m’ennuie de la variété d’aliments saisonniers que nous avions là-bas, parce que je suis végétarienne. Ici, la variété est moins grande et je dois mettre plus d’épices pour éviter la monotonie. Parfois, je perds du poids à cause de ça et mon professeur m’apporte des petits plats pour me montrer quel genre d’aliments je pourrais acheter ici. Il dit: “prends-en et tu l’achèteras toi-même la prochaine fois”. Il est tellement gentil.»
En octobre 2020, son mari, qui est ingénieur en logiciels, vient la rejoindre à Trois-Rivières, non sans rencontrer un peu de sable dans l’engrenage du côté de l’immigration. Son arrivée au Canada a donc été un peu compliquée, dit-elle, même s’ils étaient mariés. Les choses se sont finalement arrangées et le jeune homme a pu trouver du travail dans son domaine à Montréal tout en travaillant de la maison à Trois-Rivières, à la plus grande joie de son épouse. «Il a fallu qu’il apprenne le français aussi», dit-elle. «Il est bon dans les langues.»
Au début de ses études, Priyanka Bhatt n’était pas venue dans l’intention d’immigrer au Canada. Toutefois, elle a changé d’idée depuis.
Priyanka Bhatt a bien apprivoisé le Québec et ses rigueurs climatiques depuis. «J’ai appris à patiner et à composer avec le manque de soleil. J’aime mieux le froid que la chaleur», avoue-t-elle.
Personnellement, je suis motivée lorsque je fais de choses qui me passionne. Pour enseigner ici, à l’UQTR, il faudrait que j’aille faire un postdoctorat ailleurs. J’aime beaucoup les sciences, mais je dois trouver l’équilibre et faire des choses qui m’enrichiront aussi sur le plan émotionnel. Si je ne peux pas enseigner à l’UQTR, j’aimerais bien enseigner au Cégep. Les étudiants sont des jeunes, mais plus des enfants non plus. C’est une phase de transition. On peut encore contribuer au développement de leur personnalité et je pense que cela m’apporterait de la satisfaction. Je pourrais y enseigner tout en collaborant avec l’industrie», calcule-t-elle.
Priyanka Bhatt a également appris le yoga, au cours des dernières années, une discipline qu’elle pratique assidûment. «Et même si j’enseigne et que je travaille dans l’industrie, je souhaite aussi ouvrir mon centre de yoga et y enseigner à temps partiel», dit-elle.