La nouvelle vie de la chanteuse Anik St-Pierre

Six ans après sa chirurgie bariatrique, Anik St-Pierre garde le cap.

Six ans après une chirurgie bariatrique qui allait changer sa santé physique et mentale, Anik St-Pierre a toujours le courage de se battre tous les jours pour honorer ce qu’elle qualifie de deuxième chance.


La chanteuse de cinquante ans qualifie de «beau lac tranquille» les premières années après la chirurgie. Puis la ménopause est venue perturber son équilibre. Elle travaille plus fort que jamais pour maintenir sa perte de poids.

«Je suis vraiment fière de ce que j’ai accompli. De ce que j’accomplis encore chaque journée, parce que c’est comme quelqu’un qui a une dépendance au niveau de l’alcool ou d’autres substances. [...] Il faut toujours que je fasse un petit combat chaque jour. Mais je crois que cette deuxième chance-là m’a permis d’être capable de me lever, de mettre mes gants de boxe, et de me battre.»

La nouvelle vie d'Anick St-Pierre (Amélie St-Yves)

Elle le répète à maintes reprises pendant l’entrevue: la chirurgie bariatrique est un choix personnel et son objectif n’est pas d’en faire la promotion. Toutefois, si quelqu’un y songeait et se nourrissait de son histoire pour poursuivre sa réflexion, cela pourrait avoir du bon. Elle ne jugera jamais quelqu’un qui s’assume dans toutes ses rondeurs.

« Chacun a le droit d’être comme il est et d’être bien comme il est. Mais si tu n’es pas bien, choisis des solutions pour devenir bien dans ta peau.»

—  Anik St-Pierre

Son cheminement a commencé par «faire attention» jusqu’à des «régimes épouvantables» qui l’ont menée dans des cycles infernaux de perte et de reprise de poids. La privation était si intense qu’elle dérapait solidement lorsqu’elle s’accordait des pauses de régime.

Au début de la quarantaine, de petits gestes du quotidien sont devenus difficiles. Elle devait par exemple sortir de la voiture pour reculer ou avancer son banc, parce qu’elle n’arrivait plus à joindre la manette sous le siège. Les places du cinéma étaient aussi rendues limites pour elle. La chanteuse a établi que le poids était rendu un handicap pour elle et qu’elle était prête pour la chirurgie. Elle a bien failli reculer, mais a gardé le cap.

Il ne faudrait pas penser que la chirurgie bariatrique est la voie facile: elle mange six petits repas par jour, ne peut pas boire en mangeant, jamais de pétillant. Elle fixe des entraînements réguliers et doit maintenir une grande discipline.

«J’ai eu une deuxième chance, et pour moi, ça, ça n’a pas de prix. Et ce n’est pas juste ça. La chirurgie bariatrique au public, c’est payé par le gouvernement. Je considère que j’avais fait beaucoup beaucoup d’efforts pendant 25 ans pour essayer de perdre ce surplus de poids. Je n’ai pas réussi. Je n’avais pas le choix d’aller là. J’ai eu besoin d’aide. Par contre, j’essaie de respecter qu’on m’a donné une deuxième chance.»