«La carrière policière a son lot de négatif. C’est pesant, c’est lourd. Aujourd’hui encore plus: les gens nous filment, mettent ça sur Internet, l’image en arrache et on est plus craintifs en intervention.»
Michel Letarte a souvent pallié cette lourdeur avec le vélo ou encore la musique. Il était donc tout naturel pour lui de se tourner vers le vélo pour son entreprise Écobyke qui a été lancée au début des années 2000, mais qui a commencé à prendre son essor davantage vers 2010, quand les premiers vélo-taxis ont été utilisés au FestiVoix.
«Je ne sais pas comment je faisais à travers mes 40 à 60 heures de travail. C’est rien d’autre que la passion, je crois.»
— Michel Letarte
Il s’est finalement retiré de la police en 2017 pour se consacrer pleinement à son entreprise, qui s’est redéfinie pendant la pandémie. Les petites calèches ont fait place aux boîtes pour transporter des denrées, puis du verre, plus récemment des grosses bouteilles d’eau pour ravitailler les bouteilles réutilisables.
Six ans plus tard, il se fait encore reconnaître comme «l’agent Letarte», ce qui le touche beaucoup. Les vélo-taxis, eux aussi, ne sont plus à présenter.
À ne pas manquer également
On pourrait croire que sa nouvelle occupation n’a rien à voir avec l’ancienne, mais il utilise encore certaines techniques pour approcher les gens, les écouter... ou encore pour désarçonner et faire sourire un passager un peu rude et trop pressé.
Une de ses fiertés des derniers mois est d’avoir fait installer une rampe qui permet à des fauteuils roulants de profiter de son service et de pouvoir embarquer dans les calèches. Il a eu l’occasion de s’en servir lors de sa tournée des résidences pour personnes âgées cet été. Des personnes âgées de douze résidences ont pu faire des tours de vélo-taxis dans les derniers mois.
«C’est vraiment apprécié et on entend tellement des belles histoires. Ces gens-là ont une richesse incroyable à nous partager.»