Barrage de Saint-Narcisse: Hydro-Québec ouvre grande la porte à la relance

Le milieu s'oppose au démantèlement du barrage qui est en place depuis près d'un siècle sur la rivière Batiscan.

Les prochains mois seront déterminants concernant l’avenir de la centrale de Saint-Narcisse qui est à l’arrêt depuis cinq ans et pour laquelle la Municipalité et la MRC des Chenaux souhaitent redémarrer les activités et ainsi éviter son démantèlement.


Après avoir pris un pas de recul et entrepris une réflexion, la porte semble maintenant grande ouverte du côté d’Hydro-Québec, mais la société d’État doit s’en remettre aux travaux qui se déroulent au gouvernement du Québec pour voir comment il sera possible d’aller de l’avant. Selon les échéanciers prévus, on s’attend à avoir des nouvelles d’ici la fin de 2023.

«Hydro-Québec souhaite voir cette centrale redémarrer en collaboration avec le milieu. Cependant, il faut qu’on attende les modifications légales qui sont en train d’être étudiées par le gouvernement du Québec», précise le porte-parole d’Hydro-Québec, Francis Labbé.

Au cours de l’été, la possibilité de louer les installations à la communauté a été évoquée par l’entremise d’un bail emphytéotique. Ceci dans le but de lui permettre de contourner le fait qu’Hydro-Québec ne puisse vendre une centrale de moins de 20 MW pour en racheter la production.

Cette possibilité a depuis été mise en suspens en attente des développements concernant la loi constituante d’Hydro-Québec qui est en train d’être revue. «C’est quelque chose qu’on a considéré, maintenant il faudra voir quel sera le cadre en place, ce que l’on pourra faire et on aura des solutions qui seront très claires à ce moment-là», indique Francis Labbé.

Celui-ci assure d’ailleurs que le gouvernement a confirmé sa volonté d’accompagner Hydro-Québec qui souhaite remettre en services les centrales à l’arrêt comme celle de Saint-Narcisse dans le contexte où les besoins d’électricité anticipés sont considérables dans les prochaines années.

Hydro-Québec n’est toutefois pas intéressée à repartir elle-même la centrale de Saint-Narcisse étant donné que son modèle d’affaires depuis les 20 dernières années est davantage basé sur des centrales plus volumineuses avec plus de débit et de plus grosses turbines.

«On est moins dans les petites centrales depuis les dernières années», convient-il. Actuellement, on est en train d’étudier dans notre parc de production les centrales où l’on pourrait faire d’une pierre deux coups. C’est-à-dire d’augmenter la capacité de production et s’assurer de la pérennité de ces centrales-là.»

Quand on investit dans des centrales comme Carillon, à Montréal, ou Rapide-Blanc, dans le nord de la Mauricie, ce sont des centaines et des centaines de mégawatts qu’on va cherche, tout en assurant la survie de la centrale pour les 50 prochaines années, au minimum. En changeant une turbine dans des centrales comme Carillon et Rapide-Blanc, on va chercher à peu près 18 MW par turbine. C’est plus que ce que Saint-Narcisse fait dans toute la centrale», rappelle le porte-parole d’Hydro-Québec.

«Ceci étant dit, ce serait le fun que ça fonctionne avec la communauté pour redémarrer la centrale de Saint-Narcisse, si en plus la communauté peut s’en servir comme d’un levier de développement économique», admet-il.

De son côté, le maire de Saint-Narcisse et préfet de la MRC des Chenaux, Guy Veillette, n’avait rien de nouveau à communiquer dans le dossier depuis que le conseil des maires a entériné un accord de principe pour la mise en place d’une société en commandite afin de réaliser une étude de faisabilité. «On est toujours en attente d’une autorisation ministérielle pour avoir accès aux ouvrages pour pouvoir faire une évaluation de celles-ci», a-t-il spécifié.

Selon des pourparlers qui ont déjà été menés auprès d’une entreprise privée, le milieu croit être en mesure de produire davantage que les 15 MW de la centrale actuelle. Avec des équipements plus modernes, la puissance installée pourrait être de 25 à 30 MW avec le même débit d’eau, selon ce qui avait été avancé.