La nouvelle vie de Jean-Denis Girard

L'ancien député et ministre délégué Jean-Denis Girard est maintenant directeur général à la Corporation des pilotes du St-Laurent central

L’ancien député de Trois-Rivières Jean-Denis Girard aspirait à autre chose que le milieu financier quand la politique l’a quitté en 2018. Après quelques mois de repos, il est quand même retourné chez Desjardins, puis une idée lancée à l’univers a fait son chemin jusqu’à lui: la Corporation des pilotes du Saint-Laurent Central.


Le retour à une vie plus normale après quatre ans de feu roulant comme député et ministre délégué au développement économique régional l’a laissé un peu abasourdi.

«C’est beaucoup d’adrénaline. Quitter la politique et revenir à notre petite vie tranquille par la suite, c’est difficile», souligne l’homme qui était quand même heureux de retrouver sa famille et ses amis.

La nouvelle vie de Jean-Denis Girard (Amélie St-Yves)

Il s’est demandé s’il aurait pu faire les choses différemment. Il s’est donné sans compter, mais s’est quand même questionné s’il aurait pu être réélu s’il avait travaillé encore plus fort. Avec du recul, il ne croit pas que le résultat aurait été différent.

Toujours est-il qu’il a pris un bon six mois de repos, pour revenir à la maison et se réorienter. D’emblée, la politique lui avait fait goûter à autre chose et un retour dans le milieu de la finance, dans lequel il a passé vingt ans de sa vie, lui tentait plus ou moins.

Reste que lorsque Desjardins l’a rappelé, intéressé à le compter de nouveau parmi ses rangs, il a dit oui. Ce bref retour a duré un an et demi.

Saint-Laurent

Et puis un jour, un autre appel a sonné, on cherchait un directeur général pour la Corporation des pilotes du Saint-Laurent central. L’idée l’a fait vibrer, lui qui avait beaucoup travaillé sur la stratégie maritime quand il était au gouvernement. Plus les entrevues et les tests s’accumulaient, plus il souhaitait l’emploi qu’il a obtenu.

Les pilotes du Saint-Laurent pilotent l’ensemble des bateaux qui passent sur le fleuve, qui est un des plus difficiles dans le monde. Jean-Denis Girard se concentre sur la zone centrale, entre Québec et Montréal.

Il cite en exemple le lac Saint-Pierre, qui est très large, mais qui dans les faits n’a qu’un chenal de 240 mètres de largeur. Il n’est pas en ligne droite et un bateau qui s’en éloigne pourrait s’enliser. Avez les vents, les saisons, et l’inertie d’un navire qui ne peut pas changer de direction rapidement, les marges de manoeuvre sont très minces.

«On n’a pas le droit à l’erreur.»

Quand des bateaux passent à la hauteur de Trois-Rivières sur le fleuve, près du pont, un pilote prend place dans une petite embarcation et va se synchroniser à côté du navire, il grimpe ensuite à bord pour remplacer le pilote en place, qui reprend la petite embarcation pour gagner la rive.

Jean-Denis Girard est très satisfait de sa nouvelle vie.

«J’adore ce que je fais présentement. Si tout va bien, je devrais rester au pilotage probablement jusqu’à ma retraite dans quelques années.»