Urgence de Fortierville: une réouverture les jeudis dès le 12 octobre

L'urgence de Fortierville est fermé les jeudis depuis le 27 avril en raison.

Fermée les jeudis depuis la fin du mois d’avril, l’urgence de Fortierville sera de nouveau ouverte sept jours sur sept, de 8h à 20h, à compter du 12 octobre. Après les nombreuses mauvaises nouvelles qui se sont succédé au cours des dernières années, il s’agit enfin d’une bonne nouvelle pour le milieu qui prépare une mobilisation afin d’augmenter les heures de soins.


C’est tout de même une nouvelle qui réjouit la mairesse de Fortierville, Julie Pressé, pour qui la réouverture des jeudis, d’ici un mois, est tout à fait raisonnable pour laisser le temps au nouveau médecin d’entrer en poste.

C’est en effet l’arrivée d’une finissante en médecine et le retour en poste d’une médecin qui a repris sa pratique qui ont permis le retour à un horaire sept jours sur sept comme l’avait prévu le Centre intégré universitaire de Santé et de Services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), il y a quelques semaines.



C’est que le départ d’un médecin en maladie et la venue des vacances estivales avaient fait en sorte de causer d’importants enjeux de main-d’œuvre. Une situation qui avait contraint le CIUSSS MCQ à réviser temporairement les heures d’ouverture de l’urgence, après avoir présenté plusieurs solutions aux élus municipaux.

Ceux-ci avaient choisi cette option, puisqu’il s’agissait du scénario le moins pire. Cette solution de fermer les jeudis permettait de conserver 72 heures de soins, soit 16 de plus qu’une autre qui avait été présentée, celle de demeurer ouverte tous les jours, mais de fermer à 16h.

Une fermeture qui a tout de même eu des impacts pour Fortierville et les villages avoisinants, alors que les patients devaient faire près d’une heure de route pour se rendre dans les urgences de Nicolet, de Trois-Rivières et de Victoriaville. «C’est sûr qu’il y a des gens qui ne savaient pas [que c’était fermé les jeudis] et qui se cognaient le nez dans la porte. C’est arrivé quelquefois. Tandis que là, les gens vont être sûrs que quand ils arrivent, c’est ouvert», soutient la mairesse.

«Je pense que ça va faire du bien aux gens des environs de se dire que ça valait la peine tout ce que l’on a fait. On a maintenant l’impression que ça donne quelque chose», souligne Julie Pressé.



Un plan d’action à venir

Si elle se réjouit que les choses aillent enfin dans la bonne direction, la prochaine étape sera maintenant de pouvoir rouvrir l’urgence tous les jours jusqu’à minuit. Pour y arriver, des efforts de recrutement et de rétention seront nécessaires pour un retour à la normale.

Depuis plus d’un an, des acteurs des milieux politique, communautaire et de la santé collaborent afin de trouver des solutions. Ceux-ci devraient d’ailleurs accoucher d’un plan d’action prochainement.

Celui-ci a toutefois été quelque peu retardé, puisqu’une rencontre qui était prévue en septembre a été reportée à la mi-octobre, afin d’identifier des actions à mettre en place selon les compétences des instances impliquées dans le comité. «On va plancher chacun sur sa possibilité et il y a des choses qu’on va pouvoir mettre en commun», précise la mairesse de Fortierville, Julie Pressé.

Celle-ci espère que les actions puissent être prises rapidement pour attirer des médecins à Fortierville. «Je ne veux pas non plus me faire d’illusion. Le processus va suivre son cours, mais c’est sûr que si on est capable d’aller plus vite, on va y aller», espère-t-elle.

Du côté du CIUSSS MCQ, on précise que des efforts de recrutement se poursuivent, puisque la situation demeure toujours précaire en ce qui a trait aux effectifs médicaux.

Si le nombre de deux à trois médecins supplémentaires a déjà été évoqué pour le retour d’un service 7 jours sur 7 jusqu’à minuit, on indique que ce n’est pas si simple.



«Ç'a toujours été dans nos objectifs de rétablir un horaire avec le plus d’heures possible, mais il faut être conscient de la charge que ça pose pour les équipes. On a besoin d’une stabilisation des effectifs médicaux, mais il nous en manque aussi pour avoir un horaire complet», explique l’agente d’information du CIUSSS MCQ, Kellie Forand.

«C’est difficile d’établir exactement le nombre de médecins de plus, parce que leur pratique peut être variée. Ils peuvent par exemple être à l’urgence de Nicolet et de Fortierville, mais pas à des temps égaux. Actuellement, on sait qu’on a les effectifs nécessaires pour ouvrir sept jours sur sept à douze heures et on fait les démarches pour en avoir encore davantage», assure-t-elle.

De l’intérêt pour la région

Un signe encourageant, s’il en est un, c’est qu’il y a eu beaucoup d’intérêt pour la région lors de la Journée carrière organisée par la Fédération des médecins résidents du Québec, à Montréal, vendredi dernier, où le CIUSSS MCQ avait dépêché une équipe d’une trentaine de médecins pour faire du recrutement.

Chaque Réseau local de santé (RLS) de la Mauricie et du Centre-du-Québec avait dépêché une délégation, dont celui de Bécancour–Nicolet-Yamaska. «On a pu mettre de l’avant en quoi la pratique est particulière à Fortierville, très diversifiée et très chaleureuse au niveau de la population qui est très près de nos services», précise l’agente d’information.

Lors de cette opération séduction, qui est l’une des plus importantes de l’année, le CIUSSS MCQ a reçu 112 lettres d’intérêt de médecins de famille et 124 de médecins spécialistes, ce qui lui a permis d’atteindre 150% de son objectif. Des chiffres qui sont très élevés par rapport aux années précédentes.

Ceux-ci sont d’ailleurs encourageants pour la suite, pourvu que cet intérêt se concrétise. «Au cours des prochains mois, on sera en contact avec eux pour voir si cet intérêt-là se traduit en une demande formelle de travailler chez nous», mentionne Kellie Forand.

«On essaie d’avoir un contact personnalisé avec les médecins qui ont démontré leur intérêt. Ça se fait littéralement de médecin à médecin. Nos médecins qui étaient sur place continuent les communications avec eux. On essaie de coordonner des visites dans nos installations. On a aussi des soirées d’échange entre nos médecins et les futurs médecins pour qu’ils puissent voir comment c’est un milieu qui est vivant et que ça leur tente de venir par chez nous.»

Des efforts sont également mis sur le recrutement de médecins à l’international, mais ce sont des démarches qui sont davantage à long terme. «Bon an mal an, on a environ quatre ou cinq médecins qui viennent de l’international et on essaie de joindre leur expertise aux besoins des différents RLS», souligne Kellie Forand.

«Les besoins de Fortierville sont intégrés pour voir s’il y a moyen d’avoir un jumelage qui est intéressant, mais c’est sûr que ce n’est pas le moyen principal de recrutement, parce que ça demeure des chiffres limités et c’est sur un horizon qui est plus long. Ça peut prendre un, deux ans avant qu’un médecin puisse faire les démarches pour s’en venir ici».