Pour rappel, plusieurs propriétaires riverains souhaitent interdire l’accès à la plage au public, affirmant que celle-ci est située sur des terrains privés. Dans certains cas, ces terrains vont jusque dans l’eau, selon des riverains. Or, ce n’est pas le cas, soutient la Fondation Rivières.
«La question qu’on a posée au ministère, et qui aurait dû être posée dès le départ, c’est: est-ce que ces terrains, revendiqués par les propriétaires, ont été cédés par le gouvernement? La réponse est très claire: non», explique André Bélanger, directeur général de la Fondation.
Selon lui, les terrains privés s’arrêtent donc à la ligne des hautes eaux, soit le niveau qu’atteint le fleuve à cet endroit lorsque la marée est haute. Rappelons cependant que la zone couverte par une plage aujourd’hui est le fruit d’un remblai, qui complique passablement le dossier. Ce remblai a eu pour conséquence de modifier le cadastre des riverains.
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Rencontre reportée
La Fondation Rivières a fait parvenir au conseil municipal de Batiscan ses échanges par courriel avec le ministère de l’Environnement, lundi, soit quelques heures avant une rencontre prévue entre les élus et des représentants de l’Association pour l’accessibilité citoyenne des plages de Batiscan. Après avoir reçu le document, le conseil municipal a décidé d’annuler la rencontre.
«On est tristes, on était prêts et on avait vraiment hâte de les rencontrer. On a mis beaucoup de temps et de travail pour se préparer.»
— Ani Müller, représentante de l’Association pour l’accessibilité citoyenne des plages de Batiscan
Mme Müller aurait préféré que la lettre de la Fondation soit envoyée plus tôt aux élus, ce qui aurait peut-être permis de maintenir la tenue de la rencontre. Elle se réjouit toutefois de savoir que ce n’est que partie remise.
«Ils (le conseil) veulent nous rencontrer avant la prochaine séance publique, le mois prochain», rapporte-t-elle.
Elle se dit aussi heureuse que le conseil municipal ait été confronté à la confirmation par le ministère de l’Environnement que la partie de la plage entre l’eau et la ligne des hautes eaux est toujours la propriété du gouvernement. Elle espère maintenant que les élus et les citoyens, qu’ils soient favorables ou non à un accès public à la plage, pourront trouver un terrain d’entente.
«C’est important qu’on travaille ensemble. Je comprends que pour certains riverains, ça doit être un choc. Certains croyaient dur comme fer que leur terrain va jusqu’au fond du fleuve», poursuit Mme Müller.
La Sûreté du Québec interpellée
La Fondation Rivières a également envoyé une lettre à la Sûreté du Québec, qui a été appelée à quelques reprises à intervenir sur la plage, à la demande de riverains souhaitant faire respecter leur droit à la propriété privée. Une telle situation s’est produite en juillet, et le plus récent incident se serait produit vendredi dernier, rapporte M. Bélanger.
«Une petite famille était en train de faire des châteaux de sable sur la plage et elle s’est fait interpeller par des agents après une plainte faite par un riverain. Ils ont dit qu’ils n’avaient pas le choix d’intervenir parce que c’est privé, et ils ont évoqué le règlement sur le flânage... ils sont tout mêlés. Alors on a écrit à la Sûreté pour leur demander d’arrêter d’intervenir sur des bases farfelues. Ça n’aide pas à faire avancer les discussions», croit-il.