Santé et sécurité sous surveillance dans une ressource de Trois-Rivières

Au moins un salarié a été congédié à la Maison Valeo-Jean XXIII de Trois-Rivières, pour une erreur dans l'administration de médicaments à un résident.

Des travailleurs du CIUSSS sont «en soutien» aux opérations à la Maison Valeo-Jean XXIII, une ressource intermédiaire du secteur Trois-Rivières-Ouest destinée à une clientèle en perte d’autonomie. Les autorités disent vouloir «s’assurer que c’est un milieu favorable à la santé et à la sécurité des résidents». Sur le terrain, «on attendait juste que ça pète», avancent certaines professionnelles. Au moins un salarié a perdu son poste à la suite d’une erreur dans l’administration de médicaments.


Personnel de soutien, travailleurs sociaux, infirmières, des effectifs supplémentaires sont affectés à la ressource intermédiaire de la rue Brodeur depuis le mois de mai, expose-t-on. Le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec ne s’avance pas sur l’élément déclencheur, mais il apparait que «certaines préoccupations» qui ont été rapportées ont été jugées assez importantes pour qu’une mobilisation accrue d’effectifs s’impose. La mesure est en place jusqu’à nouvel ordre, indique-t-on.

Des travailleurs de la santé qui se sont confiés au Nouvelliste sous couvert de l’anonymat laissent pour leur part entendre que ce n’était qu’une question de temps avant qu’on intervienne. On évoque un état des lieux peu réjouissant et un laxisme évident dans les soins prodigués aux usagers. Le manque et le roulement de personnel seraient importants et augmenteraient le fardeau de ceux qui demeurent en poste. Au final, les résidents sont souvent laissés à eux-mêmes, déplore-t-on. «C’est n’importe quoi», souffle une professionnelle, qui se demande comment le pire n’est pas encore arrivé.



Un salarié sanctionné

Au Local 298 du Syndicat québécois des employées et employés de service (FTQ), qui représente les quelque 80 travailleurs de la Maison Valeo-Jean XXIII, on convient que certaines difficultés ont ponctué le quotidien récent de la ressource d’hébergement. On souligne notamment qu’un salarié a été sanctionné en lien avec des actes qui dérogeaient aux règles.

«Par rapport à l’administration de médicaments, il y a des mesures disciplinaires qui ont été prises envers la personne salariée qui était là, puis elle n’est plus à l’emploi [de la ressource]», expose Joannie Dionne, conseillère syndicale pour la FTQ. Le syndicat ne s’est pas opposé à la sanction.

Mme Dionne observe par ailleurs que les derniers mois ont été marqués par «beaucoup beaucoup de changement de direction», une situation qui a peut-être contribué à brouiller les lignes directrices parmi les employés, avance-t-elle.

Une entente de 10 millions $

Membre du Groupe Santé Sedna, la Maison Valeo-Jean XXIII est liée par une entente de cinq ans au ministère de la Santé. Renouvelable, le contrat lui rapporte au total 10,4 millions $ pour les 55 lits disponibles. Quelque 47 de ceux-ci sont occupés à l’heure actuelle, selon les autorités. En plus de la contribution gouvernementale, les résidents déboursent des frais d’hébergement à hauteur de leurs moyens, explique-t-on. «On demeure responsable de la qualité des soins et des services qui sont offerts par la ressource», pointe cependant le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.



Au nombre des actions entreprises auprès de la ressource, on dit offrir de l’encadrement à la direction. Le CIUSSS soutient avoir déjà observé une amélioration de la situation depuis le début de son intervention, mais estime qu’il demeure pour l’instant nécessaire de maintenir en place les mesures d’exception.

Notons qu’une aile jumelle, la Résidence Valeo-Jean XXIII, compte 110 unités «RPA», pour personnes autonomes ou semi-autonomes. Celle-ci n’est pas ciblée par l’intervention en cours. Le CIUSSS n’avait pas de commentaires à formuler sur la situation qui y prévaut à l’heure actuelle. L’endroit dispose d’un certificat de conformité valide.

Nous avons tenté de joindre la direction de la ressource et du Groupe Santé Sedna dans le cadre de ce reportage. Nous étions toujours en attente d’un retour d’appel au moment d’écrire ces lignes.