Plage: des citoyens de Bastican demandent au maire de mettre son pied à terre

Une centaine de personnes ont manifesté vendredi pour l'accessibilité à la plage de Batiscan

Une centaine de personnes ont manifesté vendredi sur la plage de Batiscan pour une meilleure accessibilité au bord de l’eau, tandis que des riverains propriétaires affirment plutôt que leurs terrains se rendent jusqu’à l’eau et tentent d’en limiter l’accès.


Plusieurs personnes demandent ainsi au maire Christian Fortin de trancher la question et de mettre des balises claires. Les citoyens ne veulent pas perdre l’accessibilité à la plage tandis que les pancartes aux abords du fleuve Saint-Laurent se multiplient. Les «Propriété privée», et «Marche au bord de l’eau SEULEMENT» s’accumulent. Les manifestants ne sont pas contre les règles et affirment ne pas être là pour nuire à la quiétude des riverains.

Une centaine de personnes ont manifesté à Batiscan vendredi pour garder l'accès à la plage. (Amélie St-Yves)

Plusieurs dizaines de personnes ont ainsi enfilé un chandail blanc et un carré noir pour ne pas perdre cet endroit où les citoyens se sont toujours baignés, selon eux.



«Étant jeune, on y allait à la plage, on y avait accès. Là, il arrive du monde de l’extérieur qui bloquent tout, et même certains riverains qui ont eu des enfants qui se promenaient en motocross sur la plage qui, aujourd’hui, interdisent l’accès. Je trouve ça dommage», souligne le citoyen Daniel Paquette.

Ambigüité?

Il n’y a pas d’ambigüité à savoir qu’un bord de l’eau est public au Québec, selon les manifestants. Pour le directeur général de la Fondation Rivières André Bélanger, il est clair que les riverains qui s’affirment propriétaires jusqu’à l’eau font erreur.

«Le littoral, il est public», dit-il, sans appel.

Selon lui, une certaine confusion peut s’expliquer par les anciens numéros de lots en comparaison avec les nouveaux. Il explique qu’il y a 60 ans, la portion de sable était de l’eau, que le fleuve se rendait plus loin. La plage a ensuite été créée lorsque la voie maritime a été creusée. C’est à ce moment qu’une grande plage a été créée.



«Les propriétaires riverains, quand ils regardent leurs actes de transaction d’achat, il y a deux mesures: il y a la mesure avant le remblayage, et la mesure après le remblayage. Il y a le cadastre antique et le cadastre nouveau. Le cadastre ancien fait en sorte que leurs terrains se rendent jusque dans l’eau. Mais aujourd’hui, leurs terrains arrêtent dans le sable.»

Population divisée

Une pétition circule par ailleurs pour l’accessibilité publique à la plage.

De son côté, le maire Christian Fortin ne souhaitait pas répondre aux médias avant d’avoir rencontré la nouvelle association, dont la relationniste, Ani Müller, a été interpelée par les policiers en juillet.

Elle affirme que le maire devra mettre de l’eau dans son vin avant de rencontrer l’Association.

«On ne pourra pas s’asseoir avec lui tant qu’il n’admet pas que la grève, c’est public. Il se positionne vraiment comme une personne qui ne veut pas coopérer», dit-elle.