Il a manifesté son mécontentement dans une lettre adressée au premier ministre François Legault. Pour le maire, l’annonce d’une aide financière remboursable n’est pas satisfaisante alors que deux des principaux moteurs économiques de la ville, l’industrie forestière et le secteur des pourvoiries, ont été lourdement affectés par les feux de forêt.

«Le fait que l’aide soit sous forme de prêts ne répond pas aux besoins de nos entrepreneurs, travailleurs forestiers et pourvoyeurs, car ce sont de petites entreprises familiales avec peu de moyens. Ils ont besoin immédiatement de liquidités pour éponger les pertes énormes qu’ils ont subies en raison de la fermeture de l’accès à nos territoires forestiers. Leur offrir un prêt ne fait qu’ajouter une charge de plus sur leurs épaules, alors qu’ils luttent pour la survie de leur entreprise. Ce dont ils ont besoin, c’est d’une aide non remboursable de votre gouvernement», écrit Luc Martel.

Ces mesures d’aide du gouvernement avaient d’ailleurs été reçues comme une véritable insulte aux yeux des pourvoyeurs.

Rappelons que le gouvernement du Québec a annoncé récemment une aide financière totalisant de 50 millions. Une somme de 20 millions sera administrée par les MRC concernées, tandis qu’une somme de 30 millions sera gérée par Investissement Québec.

Le gouvernement a d’ailleurs montré une certaine ouverture, lundi, alors que le premier ministre François Legault a fait savoir qu’il songeait à de nouvelles aides pour les entreprises forestières et les pourvoiries dans le besoin en raison des incendies de forêt.

Dans sa lettre, le maire de La Tuque insiste sur l’urgence de la situation alors que la survie de certaines entreprises est menacée. Il martèle que cela pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l’économie, en plus d’occasionner de nombreuses pertes d’emplois et d’entraîner des dommages collatéraux aux autres entreprises qui bénéficient du passage des nombreux touristes qui visitent la soixantaine de pourvoiries du territoire.

«Il faut préciser que le mois de juin est l’un des mois les plus importants pour nos pourvoyeurs avec, entre autres, l’ouverture de la chasse à l’ours et la pêche, qui est dans sa meilleure période de l’année. Même si les prochaines semaines s’annoncent bonnes avec la fin des classes et les vacances estivales, elles ne leur permettront jamais de rattraper le temps perdu et de couvrir les factures qu’ils ont dû continuer de payer au moment où la forêt était fermée», précise-t-il dans sa lettre.

«Plusieurs de ces entrepreneurs se sentent abandonnés par votre gouvernement, alors que d’autres se sont carrément sentis insultés par l’aide que vous leur offrez. La plupart s’attendaient à une aide financière non remboursable, considérant que la majorité d’entre eux ont déjà accès à du financement sous forme de prêts via leur propre institution financière. Nous sommes d’accord avec eux, votre gouvernement peut faire beaucoup mieux pour les aider à traverser cette crise», poursuit le maire.

Il conclut en souhaitant vivement que le gouvernement annonce d’autres formes d’aides rapidement.

«Il en va de la survie de plusieurs entreprises de notre territoire».