Un grand nombre de sacs poubelles remplis arrivent dans les différents centres de dons de la région. Ils s’empilent, tandis que des bénévoles trient, lavent, placent et revendent à bas prix pour financer leurs différentes missions, comme les tablées populaires.
«Agrandir par en dedans» est un beau problème, sauf que les pertes de temps et d’argent sont parfois grandes. Ce qui n’aide pas: les vols à l’extérieur des bâtisses et la marchandise bonne pour la poubelle.
«L’année passée, ça nous a coûté 19 000$ pour se débarrasser des objets qui n’étaient pas utilisables, pas vendables et qu’on n’avait pas la possibilité de donner non plus», mentionne la directrice générale du Bon Citoyen, Nathalie Bruneau.
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En plus des frais liés aux transports des déchets, ces éléments accaparent du temps aux bénévoles et aux employés, qui sont insuffisants par endroits.
Par exemple, toujours au Bon Citoyen, 23 personnes travaillent actuellement, tandis qu’il y en avait une trentaine l’an dernier. Du côté de la Société Saint-Vincent-de-Paul de Shawinigan, on tient le coup avec une trentaine de bénévoles, mais on pourrait fonctionner mieux avec dix ou quinze bénévoles de plus. Leur temps est précieux.
Tout le monde a le souci de vendre des items de qualité également, question que les gens qui en bénéficient ne se sentent pas encore plus misérables.
«Quelque chose que vous donneriez à votre ami», résume Mme Bruneau.
Aux Artisans de la paix à Trois-Rivières, la marchandise s’empile aussi et on regarde pour louer un entrepôt additionnel. Une vente-débarras est prévue pour le 8 juillet. Des tables seront installées dans le stationnement, notamment pour faire un peu de place en dedans.
On souligne par ailleurs que oui, ce sont les plus grandes journées de l’année, mais que l’affluence est mieux répartie, et que ça, ça aide.
«C’est étiré sur quelques semaines. Les gens ne déménagent pas nécessairement le 1er juillet. On déménage de la mi-juin jusqu’à la fin juillet et on s’aperçoit que les dons sont étirés dans le temps», souligne le directeur général de la Société Saint-Vincent-de-Paul de Shawinigan, Phillippe Demeule.
Vols
On recommande par ailleurs aux gens d’aller porter leurs dons pendant les heures d’ouverture des centres, question de limiter les vols à l’extérieur des bâtiments.
«Si vous venez le dimanche, souvent, il y a des gens qui vont venir prendre des trucs et partir avec, donc on n’en bénéficiera pas», mentionne le directeur général des Artisans de la paix, Robert Tardif.
La problématique n’est pas tant à l’intérieur des cloches de dons que dans les boîtes qui seraient laissées à côté. Parfois, les voleurs laissent un bordel en prime.
Des vols sont également soulignés à la Société Saint-Vincent-de-Paul et au Bon Citoyen, où de l’affichage rappelle que les dons sont à l’endroit de la mission.
Autrement, il ne faudrait pas faire l’erreur de croire que les gens qui vont se servir dans les dons sont tous des gens dans le besoin extrême.
«Si les gens viennent le prendre pour le revendre, ça fait mal», déplore Mme Bruneau, précisant avoir déjà choisi d’aider des gens dans la misère venus piller.
Acheter
Cette période de l’année est également achalandée dans les boutiques d’articles usagés. Il n’y a pas de jugement sur des gens confortables financièrement qui viendraient se procurer du matériel de seconde main. Les revenus sont réinvestis dans les différents services, en plus d’aider à libérer de l’espace.
Nathalie Bruneau résume en disant que c’est bon pour le portefeuille de tout le monde, en plus d’être bon pour l’environnement et de soutenir de bonnes causes.