«C’est un état relativement stable, il n’y a pas eu de nouvelle alerte. Les feux sont principalement regroupés dans le secteur de la Haute-Mauricie. Certains feux sont contenus, d’autres maîtrisés, mais il y a toujours une vigie dans le secteur. Avec les combattants qu’on va avoir en renfort, on va être en mesure de mieux s’organiser et d’intervenir sur les autres incendies qu’on avait laissés en attente et qu’on plaçait comme étant hors de contrôle», a fait savoir Josée Poitras, porte-parole de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).
Vendredi, on comptait 15 feux actifs, dont huit sont toujours hors de contrôle, en majorité dans le secteur de la Haute-Mauricie. Jusqu’à maintenant, 41 feux ont été recensés depuis le début de la saison et ils ont affecté 27 600 hectares de forêt. La moyenne des 10 dernières années à cette période est de 10 incendies pour 12 hectares de forêt affectés.
Actuellement, près d’une centaine de combattants sont sur le terrain pour maîtriser la situation. Il faut dire que le feu peut couver longtemps dans le sol.
«C’est sec et ce sont des feux de profondeur. Ça peut couver longtemps. Des fois on a l’impression que ça prend du temps à éteindre un feu, mais c’est à cause de ça. Il faut toujours aller voir s’il reste des points chauds résiduels pour éviter le pire […] La moindre petite source de chaleur doit être éteinte», explique Mme Poitras.
Les yeux sont également tournés vers le feu 225 dans le secteur de Clova, mais il ne fait toujours pas partie de la liste prioritaire de la SOPFEU. Vendredi, il n’était pas considéré comme menaçant, selon la porte-parole.
L’interdiction de faire des feux à ciel ouvert est toujours en vigueur dans l’ensemble de la province, tout comme les travaux forestiers. Par ailleurs, l’interdiction de se trouver en forêt sur les terres du domaine de l’État a été assouplie par Québec pour certaines régions, vendredi. Elle demeure toutefois entière pour La Tuque et Mékinac. L’interdiction est également valide pour Shawinigan et Maskinongé pour leur portion au nord de la latitude 46° 45′. Québec rappelle à la population que les indices d’inflammabilité sont encore extrêmes sur certains territoires du Québec, la prudence est toujours de mise.
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Au-delà de l’indice du danger incendie et du couvert de pluie, la SOPFEU indique que ces mesures restrictives servent à protéger la forêt contre le feu et à éviter d’augmenter le nombre d’incendies actifs.
«On révise ça chaque jour selon les conditions, nos intrants et nos différentes opérations. C’est dangereux, il y a des feux en activité. […] Ça nous permet aussi de ne pas augmenter notre charge de travail qui est déjà hors du commun», note Mme Poitras.
Cette consigne commence à peser lourd sur les villégiateurs, les pourvoyeurs et amateurs de plein air qui doivent s’armer de patience. La Ville de La Tuque est d’ailleurs bombardée d’appels depuis quelques jours.
«Le message est toujours le même, on demande aux gens de respecter le décret gouvernemental. Ce n’est pas la Ville qui décide ça. Dès que le décret sera levé, ça va nous faire plaisir d’en informer la population. On sait que nos villégiateurs ont très hâte de retourner en forêt», a indiqué Hélène Langlais, chef de service aux communications pour la Ville de La Tuque.
Rappelons qu’en début de semaine, le feu 350 a menacé le hameau de Clova en Haute-Mauricie. Les flammes étaient si intenses à un certain point que la SOPFEU a été dans l’obligation de retirer ses avions-citernes du terrain. Le combat s’est poursuivi par du travail au sol et de l’arrosage héliporté pour finalement contenir l’incendie en milieu de semaine.
Actuellement dans la province plus de 125 feux sont toujours actifs, dont les imposants feux de forêt en Abitibi-Témiscamingue et dans le Nord-du-Québec. À l’heure actuelle, on a recensé 444 incendies dans la province qui ont affecté plus de 687 000 hectares de forêt alors que la moyenne de la dernière décennie à pareille date est de 207 feux pour 1346 hectares de forêt.
Des compensations pour les citoyens évacués
Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a annoncé vendredi que les citoyens qui ont dû évacuer leur résidence en raison des incendies de forêt recevront une compensation de 1500 $ de Québec, quelle que soit la durée de leur évacuation.