Daniel Simard ne semble pas du genre à tataouiner longtemps lorsque vient le temps d’aider son prochain. Pompier volontaire à la Régie des services de sécurité incendie regroupés de la MRC de Maskinongé, il n’attend que l’appel de la Société de protection des forêts contre le feu pour aller combattre les feux de forêt qui détruisent plusieurs secteurs québécois.
À l’instar du service des incendies de Trois-Rivières, une dizaine de pompiers de la Régie ont levé la main lorsque la direction a demandé qui était volontaire pour aider la SOPFEU. Daniel Simard affirme avoir été le premier à se manifester.
«C’est une expérience excitante. Je m’investis de plus en plus dans les pompiers: j’ai terminé mon DEP, je fais mon cours d’officier. J’ai demandé la permission à mon employeur et il est d’accord. Ma conjointe est à l’aise avec ça. Elle sait qu’elle est avec un tripeux d’incendie. Et ils ont besoin de monde.»
— Daniel Simard
Dave Carrier, directeur du service incendie de la Régie, confirme avoir reçu un courriel lundi de la part de la SOPFEU demandant des candidats potentiels. Ce courriel a été reçu deux jours après une offre de collaboration provenant de M. Carrier.
«J’ai fait un appel à tous mes pompiers et une dizaine ont manifesté leur intérêt. J’ai transféré leur nom à la SOPFEU. Ce sont eux qui vont contacter les gens selon leurs besoins et la formation des pompiers. Ce n’est pas assuré que des pompiers de la régie vont y aller, mais il y a des volontaires en cas de besoin.»
Dany Cloutier, directeur de la sécurité incendie et de la sécurité civile de Trois-Rivières, confirme avoir eu la même demande de la part de la SOPFEU. Après avoir tâté le pouls de son effectif concernant la possibilité d’aller aider la SOPFEU, 10 pompiers ont répondu oui à l’invitation.
«La SOPFEU fait des cohortes de formation. Leurs besoins varient en fonction de la température et des feux qui diminuent ou pas. On a identifié notre monde qui est prêt à y aller. On est en attente de savoir s’ils seront déployés. Mais quand on va aider la SOPFEU, ce n’est pas pour un jour ou deux. On s’engage pour une couple de semaines pouvant aller jusqu’à un mois. Ça prend des gens avec de la disponibilité et capables de quitter leurs occupations personnelles et familiales», observe M. Cloutier.
Selon Dave Carrier, si des pompiers de la Régie de la MRC de Maskinongé sont appelés en renfort, ils suivront une formation intensive portant sur les feux de forêt. Ces derniers possèdent déjà une formation de base pour des feux de forêt et de broussailles. Même chose pour les pompiers de Trois-Rivières.
«En tant que pompier volontaire, on pratique ça chaque année», rappelle M. Carrier. «On a des boyaux, des petites pompes. On a de l’outillage pour ça. On est aptes à éteindre ces incendies. On est capables de donner un coup de main. Et les pompiers volontaires sont des gens de tous les métiers : on a des menuisiers, des électriciens, des plombiers. Devant un événement, c’est rare qu’on est mal pris.»
Trois-Rivières regroupe 135 pompiers. Si la SOPFEU fait appel à certains d’entre eux, Dany Cloutier a prévu y aller avec un premier groupe de cinq pour ensuite former un deuxième quintette, si le besoin est là.
«C’est pour se garder des effectifs et on arrive en période de vacances. Et plus, on est en période d’embauche. On cherche une dizaine de pompiers temporaires.»
Quelque 67 pompiers composent la brigade de cette régie qui couvre Saint-Étienne-des-Grès, Saint-Boniface, Charette, Saint-Mathieu-du-Parc et Saint-Paulin. Selon M. Carrier, la régie peut se débrouiller avec des pompiers en moins pour une courte période.
«Sur les 10, je serais surpris que les 10 partent. À cinq casernes, on peut s’entraider et modifier nos interventions.»
Dave Carrier aurait lui aussi levé la main s’il n’était pas le directeur du service incendie de la Régie, lui qui a vécu l’expérience il y a une vingtaine d’années. Daniel Simard souhaite que son nom sorte du chapeau.
«Le but est d’aider son prochain. Et il y a une adrénaline que je vais aller chercher et qui me fait triper. On est dans une situation de danger contrôlé. Quand c’est fait intelligemment, il n’y a pas de danger.»