Des paniers-surprises pour éviter le gaspillage de nourriture

Nicolas Dot, gestionnaire et relationniste pour TooGoodToGo.

L’application TooGoodToGo a été lancée en France et au Danemark en 2016. «L’application est née du constat que 40% de la nourriture dans le monde est aujourd’hui gaspillée», raconte Nicolas Dot, le porte-parole de l’entreprise.


Basé à Toronto, M. Dot est de passage à Trois-Rivières depuis quelques jours dans le but d’encourager les commerces à emboîter le pas en s’inscrivant à cette initiative qui est déjà bien implantée à Montréal, en Outaouais, dans la région de la Capitale nationale, à Sherbrooke et à Magog.

«Chaque année, plus de 98 903 tonnes de nourriture sont perdues ou gaspillées en Mauricie», dit-il. L’application TooGoodToGo veut s’implanter comme une des solutions.



Le principe est simple, les commerçants participants, vers la fin de leur journée, mettent en ligne des paniers-surprises contenant les produits qu’ils n’ont pu vendre à prix régulier au cours de la journée. Ces paniers-surprises sont vendus à 30% de leur valeur.

C’est une application anti-gaspillage qui permet aux consommateurs d’acheter pour moins cher, et aux commences de vendre au lieu de jeter. Les consommateurs achètent en ligne un panier surprise à sauver et le commerçant définit l’heure de la collecte.

TooGoodToGo est déjà implantée dans 15 pays européens en Amérique du Nord. «On est à plus de 50 millions de repas sauvés en France», illustre-t-il.

Les produits invendus sont regroupés dans des paniers-surprises parce que le consommateur n’aura pas le détail exact de son contenu. Toutefois, «sur l’application, vous pouvez trier en fonction de vos préférences. Si vous êtes végétarien ou végétalien, vous pouvez trier les produits qui le sont», illustre M. Dot. On peut aussi choisir, selon le commerce, un panier-repas. On ne saura toutefois pas ce que sera ce repas, ajoute-t-il. «Ça a un petit côté ludique et ça fait prendre conscience aussi de cette réalité imprévisible du gaspillage», fait-il valoir.



Les commerces participants peuvent être des boulangeries, pâtisseries, petites épiceries, dépanneurs, chaînes de restauration rapide ou restaurants, bref tout type de commerce alimentaire. Pour l’instant, toutefois, TooGoodToGo n’a pas d’entente avec les supermarchés au Québec.

En date du 7 juin, 25 commerces alimentaires avaient déjà rempli le formulaire sur le site de TooGoodToGo.

Certains diront que ces commerces devraient plutôt faire don de leurs surplus aux banques alimentaires, mais Nicolas Dot explique que TooGoodToGo implique «de petits volumes d’aliments invendus qui auraient été donnés à la famille des commerçants ou jetés à la poubelle. Il y a déjà des initiatives pour les grandes quantités d’invendus. Pour les gros commerces, évidemment, les banques alimentaires sont à privilégier, mais TooGoodToGo est en bout de ligne et s’occupe des quantités qui ne seraient pas récupérables d’un point de vue logistique», explique-t-il.

«Le gaspillage alimentaire est responsable de 10% des gaz à effet de serre», souligne M. Dot. «Seulement 4% des surplus alimentaires sont redistribués à des fins de consommation humaine au Canada», souligne-t-il en citant une étude de l’organisme Deuxième récolte.

L’application TooGoodToGo est déjà en ligne et prête à utiliser à Trois-Rivières. Mercredi midi, par exemple, Fromage Punk du boulevard des Forges avait deux paniers à sauver contenant des aliments qui se détaillaient normalement 18$ pour 5,99$. Ces paniers-surprises partent très vite. Bouffe et délices, de la rue Saint-Maurice, avait déjà vendu, à 9h14, un repas préparé d’une valeur de 30$ pour 9,99$.