Un projet de développement controversé à Saint-Georges-de-Champlain

Le projet prévoit la construction de 25 bâtiments entre la route 359 et la 212.

Des résidents du secteur Saint-Georges-de-Champlain à Shawinigan n’ont pas apprécié d’apprendre qu’un promoteur anticipe y construire 25 immeubles à logements d’ici trois à cinq ans.


Ils l’ont clairement fait savoir au maire ainsi qu’au promoteur André Laroche, lundi soir, à l’occasion d’une rencontre citoyenne pour présenter le projet une deuxième fois. Un projet qu’ils considèrent trop gros, qui ne cadre pas avec le secteur, qui nuira à leur qualité de vie. Et, de leur point de vue, qui voudrait aller vivre là pour plus de 1000 $ par mois de toute façon?

«Il y a beaucoup d’émotivité parce que les gens ne se sont pas sentis respectés. Moi, personnellement, en tant que contribuable depuis 35 ans, je me dis. ‘’Oui, je veux bien accueillir de nouvelles personnes. Mais pas à mon détriment et au détriment des personnes autour‘’», a mentionné l’opposante Christine St-Onge.



Christine St-Onge a exprimé son désaccord par rapport au projet, qu'elle trouve trop gros.

196 portes

Le projet d’André Laroche propose de raser un boisé entre le quartier résidentiel et la route 359. Le but est ensuite d’y construire une rue avec un rond-point, et 25 immeubles de trois étages pour un total de 196 portes.

Le promoteur estime qu’il n’y a pas de craintes à avoir quant à la quiétude dans les cours arrières. Une bande boisée de sept mètres serait maintenue, en plus d’une clôture et d’une ligne de garage. Il y aurait par ailleurs des passages piétonniers pour traverser. Autrement, les balcons et aires de vie seraient disposés vers le centre de la nouvelle rue.

«Si on investit 35 millions $ dans ce projet-là, c’est parce qu’on pense qu’il y a du monde qui vont venir», a mentionné le promoteur, spécifiant qu’au départ, le projet était de 30 immeubles pour 240 portes.

Le maire Michel Angers a pour sa part a été sans équivoque: le conseil veut que ça se fasse. Il y a un promoteur qui veut investir et la Ville manque cruellement de logements à un taux d’inoccupation de 0,7%, avec le développement économique à venir. La Ville cherche également à augmenter ses revenus de taxes après la fermeture de grandes entreprises.



«Qu’on en ait 8, 9, 10, 15 ou 20 [immeubles], ceux qui sont contre vont toujours être contre. Parce que dans le fond, on ne veut pas changer ce qu’on connaît depuis toujours. C’est humain et c’est correct», a dit le maire.

S’y faire

Michel Angers a également mentionné qu’aussi bien se préparer tout de suite à la densification de Shawinigan.

«C’est un premier projet de densification. Il va y en avoir à Saint-Georges, il va y en avoir à Shawinigan-Sud, il va y en avoir à Shawinigan-Nord. Il va y en avoir partout, des projets. Si vous pensez que c’est fou raide parce que c’est densifié, allez faire un tour dans la couronne nord de Montréal.»

Les citoyens peuvent encore se faire entendre en demandant une signature de registre, qui pourrait ultimement déboucher sur un référendum sur la question.

«On s’oppose au projet tel que présenté. S’ils nous revenaient avec un projet qui est modéré, de quoi de mieux. On ne serait pas contre. On n’est pas contre le développement. Ce qu’on veut, c’est garder une qualité de vie», a précisé Luc Lesieur.

Le promoteur pour sa part a mentionné que ça prenait un certain nombre d’immeubles pour que le projet soit rentable. André Laroche a relancé la question aux gens, à savoir ce qui serait considéré comme acceptable. S’en est suivi un silence et un résident a répondu que ça prendrait la même densité de population qu’ailleurs dans le quartier.



«Les gens veulent moins de ce projet-là parce qu’ils ne veulent pas l’avoir dans leur cour. Que ce soit un immeuble ou deux de moins, ça ne changera pas la donne», a mentionné André Laroche.

Infrastructures

Les citoyens ont également manifesté de vives inquiétudes par rapport aux infrastructures d’aqueduc et d’égouts, en plus du poids additionnel sur la nappe phréatique qui pourrait poser problème selon eux.

Le promoteur et le maire ont répondu que des experts avaient évalué les différentes capacités et que cela ne devait pas causer problème.

Ils ont également mentionné à quelques reprises que si ce projet de développement n’aboutissait pas, un autre moins plaisant pourrait prendre la place. Le changement de zonage nécessaire à ce moment implique que la Ville puisse imposer certaines contraintes, comme le maintien d’une bande boisée ou une distance minimale plus grande que ce que la loi demande.