Des données préoccupantes sur la relève infirmière

Près de la moitié des répondantes affirment remettre en question leur choix de carrière en raison des mesures annoncées par le CIUSSS MCQ.

Un sondage mené auprès de plus de 200 étudiantes en Mauricie et au Centre-du-Québec révèle que les fusions de centre d’activités annoncées récemment dans la région agissent comme un repoussoir, alors que la majorité d’entre elles remettent en question leur choix de travailler dans la région.


Les données recueillies par le Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec (FIQ-SPSMCQ) auprès de 163 étudiantes au DEC en soins infirmiers et 44 étudiantes universitaires réparties à Drummondville, Shawinigan et Trois-Rivières indiquent que 65% d’entre elles remettent en question leur choix de travailler pour le CIUSSS MCQ.

On y apprend que 32% des répondantes ont déjà entrepris des démarches concrètes de recherche d’emploi auprès d’autres employeurs, que ce soit dans le réseau public ou privé.

De plus, près de la moitié des répondantes ont affirmé remettre en question leur choix de carrière en raison des annonces récentes du CIUSSS MCQ concernant la mobilité du personnel infirmier entre les départements.

«On cherche à démontrer que les modulations de service et tout ce qui est annoncé à propos des fusions, des fermetures partielles, des affichages de poste composé, c’est une dégradation des conditions. Quand les nouvelles embauches entendent ces situations-là, qu’elles connaissent des gens qui travaillent dans le réseau et qu’elles voient l’anxiété que tout ça cause, on voulait démontrer autant qu’il y a des départs, autant que les nouveaux arrivés se remettent en question», mentionne la présidente par intérim du FIPQ-SPSMCQ, Patricia Mailhot.

Celle-ci s’inquiète en effet des effets à long terme sur la relève infirmière si le CIUSSS ne change pas de cap par rapport aux mesures annoncées, alors qu’il y a déjà un énorme manque de professionnelles en soins.

Ce sondage est l’une des premières actions du syndicat pour mettre en lumière les effets néfastes des annonces du CIUSSS MCQ concernant la mobilité du personnel infirmier entre les départements et l’obligation de travailler une fin de semaine sur trois qui leur a été imposée par la direction.

Dans les prochains jours, le syndicat sortira les chiffres du nombre de départs qui ont été causés par les annonces, alors que plusieurs ont déjà mis à exécution leur menace de démission ou ont devancé leur retraite.

Selon les premiers chiffres obtenus, il y en aurait environ 70 qui ont quitté, selon ce qu’indique Patricia Mailhot. Celle-ci croit que ce nombre pourrait aller en augmentant au cours des prochaines semaines. «Il y en a qui attendaient la date fatidique pour voir si l’employeur allait reculer, mais il semblerait que non. Je pense qu’il y a encore malheureusement des départs à venir», mentionne-t-elle.

Un autre sondage mené auprès des salariés est aussi en cours pour proposer des solutions de rechange à la fusion que l’employeur est en train de mettre en place. «On est rendu à 850 répondantes. On va laisser encore quelques jours et quand on aura atteint les 1000 répondantes, on va commencer à compiler les solutions apportées par les professionnelles en soins. Ça aussi on pourra les mettre en lumière», souligne Patricia Mailhot.