C’est que la date du 6 juin a été évoquée pour donner une réponse quant à savoir si le conseil va de l’avant, afin de permettre aux entreprises de pouvoir déposer leurs projets au mois de septembre comme le demande Hydro-Québec qui ferait un suivi en décembre.
Une date qui arrive rapidement alors que les municipalités feront des consultations publiques le 23 mai, et que les entreprises ont annoncé une série de soirées d’information et de portes ouvertes à la fin du mois de mai et au début du mois de juin.
La MRC de Nicolet-Yamaska doit également mettre de la littérature scientifique indépendante sur le sujet des éoliennes, ainsi qu’une foire aux questions sur son site Internet au cours des prochains jours, a-t-on pu apprendre lors de la séance du conseil des maires qui se tenait exceptionnellement à Grand-Saint-Esprit.
Le directeur général Michel Côté a toutefois assuré que la MRC n’avait pas l’intention de se faire dicter une date butoir par l’industrie, mais a admis du même souffle que l’aiguille de l’horloge continue de tourner pour tirer profit d’un projet de 100 à 400 mégawatts (MW).
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«Il y a un appel d’offres cette année. Il va y en avoir un autre l’année prochaine et il va y en avoir un autre dans deux ans. On souhaite tous avoir le maximum de temps, mais il y a d’autres projets, et la façon dont ça été monté, c’est que ça nous a mis les territoires en compétition les uns contre les autres», a-t-il plaidé.
«Il y a un site dans Nicolet-Yamaska qui a 400 MW de capacité d’accueil pour lequel il y a aussi le territoire d’Arthabaska, de Drummond et de Bécancour. Donc si l’appel d’offres a lieu cette année et qu’un projet dans un territoire voisin prend ce 400 MW, est-ce qu’il y aura réellement une possibilité dans un an ou dans deux ans pour un projet dans Nicolet-Yamaska?»
«Très certainement que la capacité d’accueil de ces postes-là peut être augmentée, mais c’est un peu ça qui met de la pression. C’est possible que si on n’annonce pas au moins une intention, ça se peut qu’il n’y ait pas de possibilité de développement. L’impression que l’on peut avoir c’est, est-ce qu’on raterait une occasion après six mois ou un an de consultations et de réflexion», a expliqué le directeur général à un ancien travailleur d’Hydro-Québec qui n’acceptait pas l’urgence de monter le projet aussi rapidement.
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Une réflexion qui s’impose
«Si vous allez trop vite, vous allez vous river le nez. La population va vous le faire comprendre, a insisté Denis Leblanc, de Sainte-Monique. Il n’y a rien qui presse. Pourquoi il faudrait se dépêcher et après ça on fera des études et on ira au BAPE?»
Même son de cloche de Janie Vachon-Robillard qui a officiellement déposé la pétition ayant récolté plus de 700 noms pour réclamer une «réflexion collective» sur le sujet.
«On ne sera pas complètement informé au début juin. Je demande qu’on attende et qu’on laisse passer le train cette fois-ci s’il le faut», a-t-elle souhaité, rappelant que les meilleures décisions se prennent rarement sous la pression. «Je demande à ce que la MRC prenne une décision où on n’est pas soumis à un échéancier, pour qu’on ait vraiment le temps d’évaluer, parce que c’est là pour 65 ans après.»
Celle-ci s’est d’ailleurs dite subjuguée de la réponse de la préfète à l’effet de renvoyer le débat sur la pertinence d’avoir des éoliennes sur le territoire au député ou à Hydro-Québec qui souhaite développer cette filière.
«Si une MRC ou une municipalité ne veut pas d’éoliennes, elle a juste à dire non. Il faut que ce soit nous qui disions, est-ce que c’est pertinent d’avoir des éoliennes chez nous? Comme c’est chez nous, c’est là qu’elle est, la pertinence de poser ces questions-là en MRC», a-t-elle soulevé.
C’est une réflexion qu’on doit tenir ensemble, parce qu’on va les voir de partout. Ça va changer le paysage de toute notre région.
— Janie Vachon-Robillard
«On possède ici une richesse énorme, la richesse de vivre en campagne, la richesse de vivre avec du silence. C’est une grande richesse, a-t-elle lancé, suscitant les applaudissements nourris. Même si ça peut nous amener de la richesse d’avoir des éoliennes chez nous, il y a le principe de précaution qu’il faut tenir et s’informer comme il faut avant de risquer la richesse qu’on a ici et qu’on tient pour acquise.»
Quant à la mise en place d’un comité pour faire le lien avec les citoyens, la préfète de la MRC de Nicolet-Yamaska, Geneviève Dubois, a proposé que deux membres du comité qui a été formé puissent être délégués pour répondre aux questions soulevées. «Parce qu’on se pose les mêmes, a-t-elle admis. On veut le faire avec vous pour être sûr que ça réponde à vos besoins.»
Joa B. Lupien, qui fait partie du comité mis en place, a souhaité qu’il y ait une forme publique aux rencontres qui seront tenues, rappelant qu’on propose le même genre de rencontres qu’à l’époque où un autre dossier faisait rage dans la région, soit celui de l’implantation des gaz de schiste.
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Un maire sous contrat
La période de questions s’est terminée par celle d’un citoyen de Saint-Zéphirin, où il y a eu de la grogne au cours des dernières semaines en raison d’un potentiel projet éolien. Celui-ci a finalement été repoussé étant donné que la municipalité est trop éloignée du poste Nicolet–Sainte-Eulalie, où seront connectées les éoliennes.
Il voulait savoir pourquoi son maire «avait été mis dans le garde-robe», alors que Mathieu Lemire avait quitté la table, près d’une heure auparavant, pour aller se réfugier derrière une porte.
La préfète Geneviève Dubois a répondu que comme il a signé un contrat d’option sur une terre qui lui appartient, dans une autre municipalité que la sienne, il a dû se retirer pour ne pas être en conflit d’intérêts. Ce qui n’a pas manqué de soulever l’ire de plusieurs citoyens dans la salle.
L’éolien commence à souffler sur la MRC de Bécancour...
«On aura à se pencher sur un règlement de contrôle intérimaire. Et c’est important qu’on en fasse un car veux, veux pas, il y aura des éoliennes sur le territoire.»
Voilà le constat du maire de Manseau, Guy St-Pierre, par rapport à l’éolien, un sujet qui fut abordé mercredi en séance publique de la MRC de Bécancour lors de la période de questions.
D’entrée de jeu, le préfet Mario Lyonnais a annoncé qu’il ne voulait pas commenter le dossier. «Pour toute transparence, je suis un travailleur autonome, j’ai aussi travaillé pour une compagnie éolienne dans Nicolet-Yamaska. Mes élus sont au courant. Je me retire de toute discussion au niveau des éoliennes de la MRC», a lancé le maire de Sainte-Françoise avant d’ajouter que son contrat était terminé.
C’est d’ailleurs son directeur général, Daniel Béliveau, qui a pris la parole. «On ne souhaite que, collectivement, prendre une décision éclairée pour la suite des choses», a-t-il fait savoir en fin de réunion.
Mais les questionnements soulevés par Yves Mailhot, du comité de citoyens responsables de Bécancour, auront permis d’apprendre que la MRC de Bécancour ne dispose pas d’un règlement de contrôle intérimaire sur l’éolien.
«Il faut que les règlements soient appuyés par des informations scientifiques valables», a-t-il fait valoir, évoquant les préoccupations au niveau du paysage et du bruit.
Celui-ci a donné l’exemple des éoliennes qui sont d’une hauteur de 85 mètres à Saint-Ferdinand-d’Halifax alors que «les nouvelles qui s’en viennent dans la région mesurent 200 mètres de haut».
«C’est quelque chose de très gros, le double de bruit en termes de puissance sonore. Il faut que les règlements en tiennent compte. On vous suggère d’être prudent», a conclu M. Mailhot.
En collaboration avec Marc Rochette