C’est que le conseiller n’est vraiment, mais vraiment pas content de la taxe de 50$ sur l’eau des piscines qui devrait faire partie du budget 2024. En y ajoutant la hausse proposée de 4,72%, ce seront des montants dans les trois chiffres qui se rajouteront au compte de taxes des Trifluviens, l’an prochain.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/PQAVPGSPZ5AEBFWX5EH76I6G2Y.jpg)
«Je sens que l’élastique peut déchirer», craint François Belisle en rappelant le contexte économique difficile dans lequel la société se trouve en ce moment. Les économies que les citoyens avaient empilées durant le confinement COVID ont fondu depuis, dit-il. Avec l’inflation, «les gens ne les ont plus», dit-il.
Ce fut déjà difficile pour les contribuables de Trois-Rivières, l’an passé, d’encaisser une hausse historique du compte de taxes de 7,17%. Cette année, cette nouvelle hausse prévue de 4,72%, François Belisle la trouve encore plus pénible, «car la situation de la population en général est plus difficile cette année», rappelle-t-il.
Couper dans le gras
Or, selon lui, la Ville n’a pas fait l’exercice de couper dans le gras avant de prévoir ces nouvelles hausses de taxes.
«J’ai encore bon espoir que la population va appeler son conseiller ou sa conseillère pour dire : un instant!», dit François Belisle qui est de ceux qui croient qu’on «aurait dû faire l’exercice complet de la coupe avant de penser à augmenter les taxes.»
Il rappelle que les propriétaires font également face à une importante hausse des taux hypothécaires. «Mes amis huissiers me disent qu’il n’y a jamais eu autant de reprises hypothécaires», souligne-t-il en comparant toutes ces hausses à une sorte de «supplice de la goutte», pour les contribuables.
Taxe piscine
«Ce que j’ai au travers de la gorge, c’est la taxe piscine», ajoute François Belisle.
Et c’est aussi le cas pour Jean-Claude Ayotte, le chef d’Action Trois-Rivières, car les hausses proposées pour 2024, «en incluant la taxe piscine, représentent une augmentation de taxes de 13% en deux ans», fait-il remarquer tout en rappelant que les conseillers municipaux de Trois-Rivières se sont tous voté une augmentation de salaire», en août dernier malgré la situation.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/PPUQZHR3P5DD3KLENYHPIKKGGQ.jpg)
Des piscines publiques, il n’y en a pas dans le district de François Bélisle, «dans Richelieu non plus ni dans Chavigny, les Carrefours ou les Forges. Dans tout l’ouest et le nord de la Ville, on n’a pas de piscine», rappelle-t-il. Ces 50$ «deviennent donc un peu une taxe pour les gens qui osent aller rester en banlieue», calcule le conseiller.
Si au moins les 700 000$ de revenus que générera cette taxe piscine étaient consacrés à améliorer l’eau potable à Pointe-du-Lac ou à Saint-Louis-de-France, déplore le conseiller. «Ces fonds iront plutôt dans n’importe quoi, comme payer du salaire à l’Amphithéâtre ou peindre la rue des Forges. Ça va aller partout», affirme le conseiller Belisle.
«Soyez honnêtes. Dites que c’est juste pour apporter une nouvelle source de revenus sur le dos de ceux qui restent dans les deuxième et troisième couronnes de la ville», fulmine-t-il.
«Juste le poids des augmentations de salaire, c’est 300 000$», signale Jean-Claude Ayotte. La taxe de 50$ «servirait-elle à payer les augmentations de salaire?», se questionne le chef d’Action Trois-Rivières.
«Pourquoi on s’attaque aux propriétaires de piscine et pas aux terrains de golf qui utilisent énormément d’eau?»
— François Belisle, conseiller du district de Pointe-du-Lac
«Kruger consomme de l’eau», renchérit Jean-Claude Ayotte. «Elle paie combien?»
«Avec une taxe comme celle-là, on vient encore appauvrir nos jeunes familles», déplore le chef d’Action Trois-Rivières. «On a quoi pour ces gens-là au budget? Le prix des maisons augmente, les taxes augmentent et les salaires n’augmentent pas à cette vitesse-là.»
Budget zéro comme à Victo?
«Je ne sens pas que l’administration municipale montre l’exemple», déplore Jean-Claude Ayotte en pointant le projet de passerelle qui aurait pu être mis sur la glace, par exemple, ou l’aréna Jerôme-Cotnoir qui aurait pu être vendu au privé pour générer des revenus.
«Ça aurait été un signal clair aux citoyens qu’on gère la Ville», fait-il valoir. «On ne doit pas alourdir le fardeau fiscal des contribuables. On doit penser en dehors de la boîte», plaide M. Ayotte.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/L5TA7F6TMVGIFEIGSLW6ZLNJPQ.jpg)
Au bout du compte, «l’effort budgétaire est où?», se demande-t-il en affirmant que le service des communications de la Ville est passé de quatre à une vingtaine de personnes depuis le départ d’Yves Lévesque.
Faux dit la Ville
À ce chapitre, toutefois, la Ville de Trois-Rivières estime que cette affirmation relève de la désinformation. «Nous ne sommes pas une vingtaine. «Au moment où M. Lévesque a quitté en 2018, le service des communications était imbriqué sous la Direction des technologies de l’information et nous étions plus que quatre. À cette époque, nous ne faisions notamment pas de consultation citoyenne et il n’y avait aucune animation de médias sociaux. Une meilleure communication et plus de consultation, c’est ce qu’Action Trois-Rivières revendique depuis un moment déjà. Si les gens veulent des services, qu’ils ne crient pas au loup quand on répond aux demandes», plaide Mikaël Morissette, responsable des relations publiques et porte-parole de la Ville.
François Belisle tient à citer l’exemple de Victoriaville où le maire a demandé à ses fonctionnaires de déposer chacun un budget basé sur zéro augmentation pour 2024. À Trois-Rivières, dit-il, les fonctionnaires arrivent plutôt avec leurs demandes.
«Il faudrait un grand chantier où se retrouveraient les organisations populaires, la Chambre de commerce, etc., et faire ce que Guy LeBlanc (l’ancien maire de Trois-Rivières) avait fait lors de la fermeture de la CIP», propose le conseiller de Pointe-du-Lac.