Voici six choses à savoir sur les incendies :
1. Du renfort pour l’Abitibi
Sauver des vies, sauver les communautés et protéger les infrastructures essentielles : telles sont les priorités du gouvernement alors que les efforts se poursuivent pour limiter les dégâts engendrés par la centaine d’incendies de forêt qui dévastent le nord de la province, a réitéré mardi le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel.
Présent en Abitibi-Témiscamingue pour faire le point sur la situation, le ministre a ajouté qu’aux 230 « combattants du feu » qui sont actuellement à pied d’œuvre dans la région pour contenir les flammes, quelque 250 autres s’ajouteront dès mercredi et au cours des cinq prochains jours.
« Demain [mercredi], deux équipes de 21 pompiers vont débarquer du Nouveau-Brunswick sur le terrain, plus 90 autres pompiers auxiliaires formés, a annoncé le ministre. D’ici le 12 juin, 119 autres combattants du feu et coordonnateurs vont venir nous rejoindre. »
Mise au point avec les équipes et les élus. Merci à tous d’être sur place et de continuer à combattre les feux de forêts et de soutenir la population. @villedevaldor @sureteduquebec @SOPFEU @PDufourOfficiel @danielbernard @DBernardCAQ pic.twitter.com/6c3DQiZtAE
— François Bonnardel (@fbonnardelCAQ) June 6, 2023
Soixante-dix-huit incendies distincts ravagent actuellement la région, où aucune précipitation n’est attendue pour les cinq prochains jours. Les autorités surveillent de près l’évolution des flammes à proximité des municipalités de Normétal, de Saint-Lambert et de Lebel-sur-Quévillon, a indiqué M. Bonnardel.
« On surveille les infrastructures névralgiques également, a-t-il poursuivi. Il y a deux lignes électriques dans le coin de Parent qui pourraient être problématiques. On est aux aguets. »
Le ministre de la Sécurité publique a réitéré l’importance de ne pas se rendre dans les forêts, pour des raisons de sécurité.
« Ce n’est pas le temps d’aller au chalet, même pour le vider parce que vous craignez qu’il va brûler. »
— François Bonnardel
2. Tout est mis en œuvre, selon François Legault
De passage à Sept-Îles pour faire un état de la situation des incendies de forêt qui ravagent la Côte-Nord, entre autres régions touchées par d’importants brasiers, le premier ministre François Legault maintenait pour sa part que tout est mis en œuvre pour combattre les flammes et limiter les dégâts.
Les installations d’Hydro-Québec dans le secteur de Baie-Comeau sont sous étroite surveillance par la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), qui a par ailleurs réalisé des travaux pour protéger la ville de Chibougamau des flammes.
Quant à l’incendie qui décime actuellement le secteur de la rivière Moisie, cela pourrait prendre « des semaines » avant qu’il ne soit maîtrisé, a indiqué le premier ministre, ajoutant que les autorités prévoyaient des endroits pour accueillir la population de Val-d’Or, de Senneterre et des environs si de nouvelles évacuations étaient ordonnées dans ce secteur de l’Abitibi-Témiscamingue.
1/2 À Sept-Îles ce matin, avec la ministre @CJKateri, pour rencontrer les autorités et la @SOPFEU concernant les feux de forêt. Tout le monde travaille d’arrache-pied et suit la situation de près. pic.twitter.com/S2YzAKQnka
— François Legault (@francoislegault) June 6, 2023
Le premier ministre a également réitéré que l’incendie est trop intense à Clova, en Haute-Mauricie, pour y dépêcher des avions-citernes. Les propos de l’élu à ce sujet, lundi, avaient suscité le mécontentement de la population.
« Ce que j’ai dit, c’est ce que la SOPFEU m’a dit hier [lundi] : que le feu est trop important pour avoir un avion là-bas, a répété M. Legault. Il y a un risque pour l’instant, mais ce qu’on me dit, c’est que la plupart des maisons ne sont pas touchées, qu’il y a seulement quelques chalets de touchés. »
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3. Lebel-sur-Quévillon sur le qui-vive
Alors qu’elle craignait d’être atteinte lundi par le feu, la municipalité de Lebel-sur-Quévillon peut souffler un instant. La température fraîche de la nuit dernière a permis de retarder l’arrivée des flammes aux portes de la ville de quelque 2100 habitants, mais la partie est loin d’être gagnée contre le sinistre.
« C’est toujours à risque, a mentionné M. Legault durant son point de presse. Ce n’est pas le même feu qu’on avait vendredi, mais il faut encore faire attention. »
« Le feu qui vient du Nord n’est pas encore arrivé; il est à dix kilomètres de la ville, mais il va finir par arriver. Le feu a pris dans la partie où il n’y avait pas d’arbres, ça l’a ralenti considérablement. Il devrait être moins fort que prévu », a indiqué le maire Guy Lafrenière lors d’un bref point de presse tenu mardi avant-midi.
Les services d’urgence peuvent par ailleurs retourner sur place pour combattre le brasier, a poursuivi le maire, qui s’est fait rassurant.
En outre, l’ampleur des incendies ne rend plus possible le partage d’avions-citernes entre Lebel-sur-Quévillon et la municipalité de Normétal, en Abitibi-Témiscamingue. Ce faisant, de nouveaux avions en provenance de Roberval, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, partaient en direction de la municipalité en avant-midi, mardi.
Le maire Lafrenière a également partagé l’optimisme des intervenants de la SOPFEU. « Avec la température plus fraîche de cette nuit et de celle de la nuit prochaine, les conditions météo sont favorables, ça aide le comportement du feu », a-t-il dit.
Un deuxième incendie menace la municipalité et l’usine Nordic Kraft, spécialisée dans les pâtes et papiers.
Les citoyens évacués de Lebel-sur-Quévillon sont actuellement accueillis dans les municipalités de Val-d’Or et de Senneterre.
4. Fin des avis d’évacuation à Sept-Îles
Sept-Îles, sur la Côte-Nord, n’est pas non plus tirée d’affaire face aux incendies de forêt, mais la Ville avait tout de même des nouvelles encourageantes en annonçant, mardi matin, la levée des avis d’évacuation.
Quelque 2900 résidants de Sept-Îles et 1500 de la réserve de Maliotenam avaient été évacués et hébergés à Port-Cartier et Pessamit.
Étant donné que l’un des incendies est moins menaçant, et qu’un deuxième a peu évolué, les citoyens des secteurs de Moisie, des Plages et du lac Daigle pourront ainsi réintégrer leur domicile.
Le maire Steeve Beaupré a toutefois appelé les citoyens à la prudence.
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« Le feu de la rivière Moisie-Nipissis est toujours imposant et actif. Il pourrait le demeurer pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, ce qui signifie que nous pourrions peut-être à nouveau être dans l’obligation d’évacuer certains secteurs de la ville dans les prochains jours ou les prochaines semaines », a-t-il dit en conférence de presse.
M. Legault a pour sa part confirmé que les élèves pourront retourner en classe mercredi. Les patients de l’hôpital de Sept-Îles, pour la plupart relocalisés à Québec ou à Montréal, devraient être de retour au cours des dix prochains jours, a ajouté le premier ministre.
Actuellement pour l’ensemble du Québec, le nombre de personnes évacuées s’élève à environ 8300, contrairement à un peu plus de 10 000 lundi, a indiqué la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, en point de presse à Québec.
Elle a souligné que les précipitations de pluie qui ont commencé à tomber sur la région de Sept-Îles vont faciliter le travail des équipes.
« Ça va nous permettre aussi de rapatrier certains des pompiers qui avaient été mobilisés sur les feux à Sept-Îles vers des zones plus chaudes comme celles de l’Abitibi, du centre, donc en Mauricie, ou du Nord », a précisé la ministre.
5. La foudre en cause
Les pompiers de la SOPFEU signalaient vers 14h30, mardi, que 154 incendies de forêt étaient en activité, dont neuf en zone nordique.
Mme Blanchette Vézina a rapporté que plus d’une centaine d’incendies étaient non maîtrisés.
Questionnée à savoir ce qui avait principalement déclenché tous ces brasiers, la ministre a pointé la foudre comme une des principales responsables, tandis qu’historiquement les incendies de forêt sont surtout occasionnés accidentellement par l’humain.
« La situation en ce moment a été causée majoritairement par un épisode d’orage qui a eu lieu jeudi. Donc, une centaine de feux ont été déclenchés en même temps », a affirmé Mme Blanchette Vézina.
Selon la SOPFEU, les incendies ont affecté jusqu’à maintenant cette année un peu de 327 500 hectares de forêt.
6. Le smog au rendez-vous
Le smog qui a recouvert plusieurs régions du Québec lundi à cause de la fumée s’étant dégagée des incendies a persisté mardi. La qualité de l’air a été affectée par des concentrations élevées de particules fines.
La fumée des #FeuxDeForêt présente un risque pour la santé de toute la population. La cote air santé vous aide à déterminer où vous vous situez sur l’échelle de risque : https://t.co/FsHulv3udX#CAS #QualitéDelAir pic.twitter.com/e0Irxsix9I
— Environnement Canada (@environnementca) June 6, 2023
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Les régions de Montréal, Québec, Ottawa-Gatineau ainsi que l’Abitibi-Témiscamingue et le Saguenay–Lac-Saint-Jean restaient mardi sous le coup d’un avertissement de smog.
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Les autorités québécoises de santé publique signalent que lorsqu’il y a présence de fumée dans l’air, il vaut mieux éviter les activités extérieures, fermer les fenêtres, les portes et les échangeurs d’air, et assurer le bien-être des jeunes enfants, des personnes âgées et de celles qui sont malades.