Un visiteur tout à fait inattendue est venu mettre la cerise sur le gâteau. Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, s’est non seulement présenté à l’activité, mais il a également fait la marche avec les participants. «C’est une première, donc il fallait que je sois présent pour représenter le gouvernement et dire qu’on encourage toutes les activités inclusives. C’est important pour moi. J’ai été neuropédiatre et je m’occupe des personnes en situation de handicap. Il fallait que je sois présent», a-t-il insisté.
Vêtu simplement en tenue estivale, le ministre, qui était le seul représentant du gouvernement du Québec sur place, en a profité pour tester un fauteuil roulant très spécial, la Joëllette, prêté par le Réseau Autonomie Santé. Doté d’une seule roue, il permet aux personnes en fauteuil roulant de fréquenter des sentiers plus difficiles grâce à sa suspension, par exemple, des sentiers en nature. Une personne doit tirer à l’avant et une autre doit pousser à l’arrière. Dans ce cas-ci, c’était lui qui tirait.
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Une ciel dans nuage et une belle chaleur étaient au rendez-vous pour ce premier événement qui a attiré des gens des quatre coins du Québec. «Cette marche vient mettre en lumière la réalité de ces hommes et de ces femmes qui vivent avec une situation de handicap», a souligné la conseillère municipale Maryse Bellemare qui était également au rendez-vous au nom de la Ville de Trois-Rivières.
«On veut montrer qu’on n’est pas des gens malheureux», explique l’ambassadrice, Marie-Sol St-Onge. «Dans notre recherche de commanditaires, on est tombé sur quelqu’un qui nous a répondu : pourquoi vous me demandez ça à moi? Demandez à une pharmacie. Ça a bien plus rapport. Ce sont des gens malades, les gens en fauteuil roulant», raconte Mme St-Onge, encore étonnée de cette réaction. Elle raconte qu’elle a alors compris qu’elle «a vraiment sa raison d’être, cette marche-là.»
C’est que des personnes sont devenues handicapées de façon temporaire ou définitive à la suite d’un accident de voiture ou d’un banal accident en tombant sur la glace, illustre-t-elle. «Ce n’est pas nécessairement une maladie. Et on peut être handicapé temporairement», plaide cette artiste qui a su démontrer sa très grande résilience après avoir perdu ses quatre membres, il y a près de 12 ans, et qui est devenue une source d’inspiration pour beaucoup de personnes. (
Selon les organisateurs, pas moins de 16% de la population vit présentement avec un handicap et «presque 100% des gens auront à composer avec cette difficulté au cours de leur vie. Que ce soit pour un bras cassé, une hanche brisée, une maladie qui oblige à rester au lit... il y a aura toujours des personnes en situation de handicap», plaident-ils.
Alin Robert, le conjoint de Marie-Sol St-Onge, raconte qu’on a décidé d’organiser cette marche justement «pour changer le monde. Pour faire du bien, rien de plus. Marcher pour marcher.»
«Dépasser 50 personnes, ce serait le rêve qui se réalise», a confié M. Robert à peine 30 minutes avant le départ de la marche. Finalement, cette première édition en aura attiré deux fois plus.
«Je suis venue à la Marche qui roule pour bouger, tout simplement, et relever un petit défi», raconte Véronique Major qui s’est déplacée de Québec, dimanche matin, pour participer à cette activité. «Ce n’est pas parce qu’on a un handicap qu’on ne peut pas développer une autonomie quand même, être indépendant et s’en sortir», plaide-t-elle. Privée de ses jambes en haut des genoux depuis 13 ans, la jeune femme s’est fixé comme objectif de franchir une distance de 200 mètres sur ses prothèses tronquées et de continuer par la suite le parcours avec son fauteuil roulant.
Donald Delisle, lui, s’est déplacé de Shawinigan. Privé d’une jambe à la suite d’un accident de moto survenu en 2012, l’homme avait vraiment envie de relever le défi de faire la marche, aidé seulement de sa canne et de sa prothèse. «La marche, ce n’est pas mon sport», confie-t-il. «Je vais prendre des pauses s’il y a quelque chose. Je ne suis pas pressé», dit-il.
«Il n’y a pas grand-chose d’organisé pour les personnes handicapées, avec les personnes handicapées, et que pour nous. On pense que ça n’existait pas et il me semble que c’était nécessaire», fait remarquer Marie-Sol St-Onge en soulignant que la Marche qui roule lance de belle façon, aussi, la Semaine des personnes handicapées (du 1er au 7 juin).
«Il y a des gens avec qui je communique via les réseaux sociaux depuis des années que je vois enfin en personne aujourd’hui. Je suis vraiment émue de tout ça et je suis très heureuse», confie l’ambassadrice.