Ils étaient une quinzaine devant les bureaux du député fédéral de Hull-Aylmer, Greg Fergus, sur la promenade du Portage.
Des rassemblements, organisés par le mouvement Vigilance OGM, avaient lieu dans six villes québécoises, devant les bureaux de représentants du gouvernement fédéral.
Ce que dénoncent les manifestants et les militants mobilisés un peu partout au Québec, c’est «l’autoréglementation» de l’industrie agroalimentaire, cette «transparence volontaire» octroyée à l’industrie par le gouvernement fédéral. Ce dernier a permis que certains nouveaux OGM ou pesticides soient soustraits à la réglementation en place. «Au lieu de créer un registre public de tous les OGM [le gouvernement] fait confiance à l’industrie pour gérer son registre sur les bases volontaires», explique le coordonnateur de Vigilance OGM, Thibault Rehn.
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«Les nouveaux produits, qu’on appelle édition génomique, sont des manipulations qui prennent des gènes sur la même espèce», ajoute Claire Charron, de l’organisation Gatineau sans pesticides. «Ce qui est important à retenir, c’est que beaucoup de ces semences sont manipulées pour résister aux pesticides, ce qui fait que ça permet de vendre encore plus de pesticides et d’en retrouver encore plus dans nos champs, dans nos écosystèmes, ce qui affecte notre sentier.»
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Bien qu’elle aimerait faire confiance à l’industrie, Mme Charron a beaucoup de difficultés à croire en leur bonne foi. «Je veux savoir ce qu’il y a dans mon assiette. J’ai le droit de savoir. Si on laisse l’industrie faire, c’est un peu comme si on les laisse s’autoréglementer, alors que l’industrie biologique a des certifications obligatoires à suivre. Si dans les champs, on ne sait plus ce qu’il y a, ça peut affecter les champs biologiques également.»
«Le gouvernement fédéral a choisi son camp, a ajouté M. Rehn. Celui des lobbies des OGM et pesticides au détriment des producteurs, particulièrement les producteurs biologiques et des citoyens du Canada et du Québec.
Mme Charron croit fondamentalement qu’il est du rôle du gouvernement de mettre des barèmes clairs. «Sinon, c’est un free-for-all. Je ne peux pas me faire à l’idée que mes enfants ne vont pas savoir ce qu’il y a dans leurs assiettes.»
Appelé à réagir aux mobilisations, Santé Canada a plutôt rappelé que le ministère est l’entité fédérale responsable de déterminer le type d’information se retrouver sur les étiquettes des aliments. «Santé Canada tient à jour une liste complète des aliments nouveaux évalués (y compris les nouveaux aliments GM) et applique les dispositions du Règlement sur les aliments et drogues relatives aux aliments nouveaux, en plus de se tenir au courant de tous les nouveaux progrès scientifiques concernant les aliments GM», indique-t-on par courriel. «L’étiquetage de tous les produits alimentaires, qu’ils soient biologiques ou non biologiques, doit être conforme aux exigences d’étiquetage de la Loi sur les aliments et drogues et de la Loi sur la salubrité des aliments au Canada. En outre, un étiquetage spécial est requis pour tous les aliments, y compris les aliments GM, lorsqu’il existe des préoccupations en matière de santé et de sécurité.»