Des anges gardiens à l’UQTR

On aperçoit ici quelques-uns des 11 membres de la brigade Re-Pairs portant leur uniforme distinctif. De gauche à droite: Aissam Souidi, Simon Garceau et Julianne Lacroix.

Depuis le début de la session d’hiver à l’UQTR, des étudiants bénévoles sillonnent la campus et organisent des activités afin d’ouvrir le dialogue sur la santé mentale. C’est la nouvelle brigade de bienveillance Re-Pairs. Ils sont onze à y participer à raison de trois à quatre heures par semaine chacun, et ce, malgré le temps et l’énergie qu’ils doivent investir dans leurs études.


Chaque membre de la brigade a reçu une formation d’une douzaine d’heures qui lui permet de soutenir les personnes vivant certaines problématiques allant du stress à l’isolement et de les guider vers diverses ressources et services spécialisés lorsque nécessaire.

L’UQTR a reçu 100 000 $ de Bell, en février dernier, grâce au Fonds postsecondaire Bell Cause pour la cause, pour mettre sur pied une brigade de bienveillance. Elle comptait parmi les dix universités ou collèges du Canada à se voir accorder ce soutien financier. Aissam Souidi, étudiant de deuxième année en biologie médicale et aspirant médecin, fait partie du groupe. Ce dernier ne cache pas qu’il a lui-même déjà souffert de troubles d’anxiété. «J’ai fait des crises de panique et ça a beaucoup affecté ma performance scolaire», raconte-t-il.



Il avait alors croisé le chemin de Karine Allard, la travailleuse de campus qui est aujourd’hui la coordonnatrice du nouveau programme Re-Pairs. «Elle m’a référé au service de psychologie. J’ai eu des interventions et ça m’a beaucoup aidé», raconte-t-il. Aissam Souidi constate que beaucoup d’étudiants ne savent pas à quelle porte cogner lorsqu’ils ont besoin d’aide psychologique.

Le programme Re-Pairs, explique-t-il, permet justement de transmettre ces informations.

Mercredi, en fin d’avant-midi, quelques membres du groupe Re-Pairs avaient organisé une petite distribution de café et chocolat chaud dans la Hall Gilles-Boulet afin de faire connaître le service.

Re-Pairs espère regrouper bientôt 15 bénévoles et étendre ses services sur les campus satellites de l’UQTR à l’extérieur.



Raphaëlle Villeneuve n’a pas hésité à suivre la formation pour faire partie de ce comité de bienveillance, d’autant plus qu’elle est en deuxième année de psychologie. Elle a également suivi la formation Témoin actif, qui dure trois heures, afin de pouvoir intervenir lors d’événements. C’est elle qui gère la page web de la brigade.

Julianne Lacroix, elle aussi étudiante en psychologie, explique «qu’en psychologie, la santé mentale nous tient à cœur. Étant dans un programme assez compétitif, assez contingenté, on sait que des fois, c’est facile d’oublier de prendre soin de soi et d’embarquer dans la routine des études. C’est pour ça que j’aimais l’idée de promouvoir une santé mentale positive parce que c’est important. C’est ce qui permet d’avancer», explique-t-elle.

«J’aimais l’idée de promouvoir une santé mentale positive parce que c’est important.»

—  Julianne Lacroix, membre de la brigade Re-Pairs

«Nous sommes des étudiants pour aider les étudiants. On comprend mieux leur réalité», estime Raphaëlle Villeneuve. «On vit la même chose qu’eux.»

La petite équipe dispose d’un local au 1235 du pavillon Albert-Tessier qui lui permet de recevoir des étudiants. Jusqu’à présent, un seul s’est présenté, signale Karine Allard. Il faudra donc continuer à organiser des activités de visibilité pour faire connaître le service. «On a commencé en janvier et on est dans la promotion des services», indique Mme Allard.

«Les données sur la santé mentale des étudiants postsecondaires au Canada sont alarmantes. Une étude réalisée par l’Union étudiante du Québec en 2019 révèle que 58% des membres de la communauté universitaire disent vivre un niveau de détresse psychologique élevé. Chez la population générale, cette proportion chute à 20%. Dans ce contexte, la brigade Re-Pairs devient essentielle pour notre communauté et s’ajoute aux précieuses ressources déjà en place, dont le mandat est de veiller au bien-être de nos étudiants », explique le recteur de l’UQTR, Christian Blanchette.

On peut reconnaître facilement les membres de la brigade sur le campus ou lors d’événements universitaires par la veste noire arborant le logo de Re-Pairs qu’ils portent lorsqu’ils sont en fonction. Il est également possible d’aller à la rencontre des membres de la brigade en se présentant au local. Des membres y sont présents du lundi au vendredi. Toute l’information sur les services de la brigade Re-Pairs, ainsi que sur les heures d’ouverture du local, est disponible sur le site web de l’UQTR et sur la page Facebook Re-Pairs UQTR.



Il est également possible de faire appel aux services de Re-Pairs en écrivant à l’adresse repairs@uqtr.ca. Les responsables du projet Re-Pairs sont en période de recrutement de ressources pour la session d’automne 2023.

«Re-Pairs existe aussi pour soutenir tous les organisateurs d’événements dans la planification et la tenue de leurs activités. C’est pourquoi j’insiste sur l’importance de déployer les ressources de Re-Pairs dans nos événements sociaux et festifs afin d’assurer une présence réconfortante et d’ajouter un regard bienveillant supplémentaire pour le bon déroulement des activités», ajoute le recteur Blanchette.