Parce qu’il y avait une salle comble de 4400 personnes au centre Gervais Auto jeudi soir. Parce que ses Remparts ont facilement disposé des Cataractes 6-3. Mais surtout, parce que ce match s’est terminé dans le tumulte, les officiels faisant parader pas moins de 11 joueurs au cachot en troisième période. Mécontent de voir ses meilleurs joueurs se faire frapper en troisième, Roy a pété les plombs. Il est monté sur la baie vitrée pour engueuler Daniel Renaud avec toute la passion qui l’anime, une scène qui a déplu à la foule.
Après le match, Roy était encore en colère après son homologue shawiniganais. «J’espère que la ligue va enquêter. Voir un coach se cacher derrière ses joueurs, en leur demandant de ‘’slasher’' plus fort, ça n’a plus sa place dans notre ligue», vociférait l’entraîneur-chef des Remparts, qui se disait convaincu de ce qu’il avançait. «On l’a entendu donner ces consignes aux joueurs. Ça ternit l’image de notre ligue. Le joueur à qui il a dit ça, il va raconter ça à ses amis. Ça va venir aux oreilles des parents. Et là, il y en a qui vont peut-être se dire qu’ils sont mieux d’aller jouer ailleurs. Sincèrement, j’espère que la ligue va enquêter. J’espère qu’il sera suspendu. Daniel doit se regarder dans le miroir.»
Roy se défendait bien d’avoir attisé le feu en déléguant ses meilleurs éléments en avantage numérique à 6-1. C’est à partir de là que le festival de la hache s’est amorcé…
Zachary Bolduc, auteur d’un doublé jusque-là dans la soirée, a passé plusieurs minutes consécutives sur la glace avant de revenir au banc. «Je n’ai pas fait ça pour humilier les Cataractes. Je l’ai fait pour permettre à Zachary de marquer son 50e but dans son patelin, devant ses parents et amis. Le hockey évolue, il y avait près de 5000 personnes ici un mercredi soir. Ces gens ont le droit de voir évoluer les meilleurs joueurs. J’ai été dans la position inverse plus d’une fois à mon retour dans la ligue, ça ne m’a jamais dérangé. Un match de hockey junior, ça peut tourner rapidement. Regarde, les Cataractes ont ramené ça à 6-3. Un but de plus et hop, on aurait eu une fin de match serrée. On demande aux joueurs de ne jamais lever le pied...»
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Vous vous doutez bien que Renaud avait une lecture différente de la situation. «Les Remparts ont voulu nous humilier. C’est un peu une loi non écrite en fin de troisième quand tu as une forte avance. Ça fait trois matchs que ça brasse, ces trois matchs ont été disputés face à des équipes que nous avons éliminées le printemps passé avant de soulever la coupe du Président. Ce n’est pas un hasard. Il y a une rivalité depuis le premier match préparatoire de la saison face aux Remparts, rappelez-vous Patrick (Roy) s’était fait expulser», faisait valoir Renaud, qui réfute les accusations du meilleur gardien de l’histoire du hockey concernant ses propos derrière le banc. «C’est faux. D’ailleurs, c’est impossible que du banc des Remparts, ils entendent ce qui se passe sur notre banc. Il y a 5000 personnes dans l’aréna, et deux baies vitrées nous séparent. Même quand Patrick est monté sur la baie vitrée, je n’entendais rien de ce qu’il me disait...»
Renaud reconnaissait quand même que sa troupe devra trouver une façon de mieux contenir ses émotions, alors que les séries sont à nos portes. «Nous formons l’équipe la plus jeune de la ligue. Gérer ses émotions, ça s’apprend, au même titre que les sorties de zone, les replis, le jeu collectif. Ce soir, il y a eu des gestes qui n’ont pas été appelés. Ç'a mené à une escalade. Les gars ont travaillé tellement fort pour tenir tête aux Remparts, ces décisions ont joué sur nos émotions. C’est sûr qu’il faut être en mesure de mieux respecter la ligne.»
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Les Cataractes ont subi ce 3e revers consécutif en raison d’un faux départ. Les Remparts n’ont eu besoin que de huit minutes pour se forger une avance de 3-0. Un tir voilé de l’ex-Cataractes Daniel Agostino, une frappe de Vsevolod Komarov après deux revirements, puis une bourde d’Antoine Coulombe derrière son filet et boum, les visiteurs ont tué l’ambiance dans l’aréna, tout en prenant une sérieuse option sur les deux points à l’enjeu.
Les Cataractes ont quand même le mérite de ne pas avoir abandonné. Avant la fin de la première, Félix Lacerte a même réduit l’écart à 3-1 avec un tir qui a surpris William Rousseau.
En deuxième, ils ont eu une belle chance de revenir dans le match. Après avoir écoulé un désavantage numérique de deux hommes, Alexis Bonefon a eu droit à un lancer de pénalité. Rousseau s’est alors interposé pour préserver l’avance des siens. Puis, son bon ami Zachary Bolduc a marqué deux buts dignes d’un pro pour évacuer ce qu’il restait de suspense sur l’avenue Jacques-Plante.
En début de troisième, Komarov a porté la marque à 6-1, déclenchant une période digne des années ‘80. En plus de sa crise, Roy s’est fait remarquer en fin de match en sortant son portier vedette William Rousseau après deux buts consécutifs des locaux. Comme Bolduc, c’était possiblement son dernier match junior dans son patelin. «William doit être meilleur. Il va probablement avoir tous les matchs d’ici la fin de l’année. Quand il va s’endormir, on va donner de la glace à Quentin (Miller).
Félix Lacerte, Léo Braillard et Loris Rafanomenzantsoa ont inscrit les buts des Cataractes, dominés 45-22 dans la colonne des tirs cadrés. Comme les Voltigeurs ont gagné face aux Tigres, il y a maintenant égalité au cinquième rang de l’association Ouest. Cataractes et Voltigeurs s’affronteront dans une série aller-retour en fin de semaine pour déterminer qui obtiendra ce convoité cinquième échelon. À noter que ce sont les Cataractes qui détiennent le bris d’égalité, si jamais les deux clubs sont égaux après les 68 matchs du calendrier régulier.