Un Trifluvien mal en point coincé au Vietnam lance un cri du cœur

Guy Gélinas et sa défunte conjointe étaient en voyage au Vietnam depuis le 10 février.

Déjà en deuil de sa femme qu’il a perdu dans un accident de la route, hospitalisé pour un pied qui le fait souffrir par du personnel qui s’exprime dans une langue qu’il ne comprend pas, Guy Gélinas ne demande rien d’autre que de rentrer chez lui. Son rapatriement avait même été organisé pour dimanche dernier, mais il pourrait devoir rester au Vietnam jusqu’au mois de juillet. Un dossier qui est entre les mains de l’ambassade canadienne qui tente de dénouer l’impasse dans laquelle est embourbé le Trifluvien.


Munies d’un mandat, les autorités policières vietnamiennes lui ont en effet ordonné de ne pas quitter le pays le temps de l’enquête sur l’accident qui a coûté la vie à sa femme, le 3 mars dernier, alors que sa moto aurait été percutée par l’arrière par une voiture qui arrivait à vive allure.

La fracture au pied qu’il a subi lors de l’accident a été mal soignée dans le premier hôpital où il avait été conduit et sa plaie s’est infectée depuis. À la suite de la visite d’un infirmier dépêché par la Société de l’Assurance Automobile du Québec (SAAQ) pour le rapatrier, qui a pu constater l’état des lieux, Guy Gélinas a été transféré dans un hôpital qui ressemble un peu plus à ce que l’on retrouve au Québec, mais qui n’est pas encore au même standard.



«Mon pied, ça fait mal. Aujourd’hui, c’est une douleur qui est encore terrible, a-t-il témoigné depuis son lit d’hôpital, réclamant toute l’aide qu’on pouvait lui apporter pour rentrer au pays. Il a fallu qu’ils recommencent tout le nettoyage. Ça fait énormémement mal, parce que [l’infection] est rentrée plus loin. Ils me donnent des antidouleurs, mais ce n’est pas assez.»

Le pied de Guy Gélinas est dans un très mauvais état.

«Mon père pleurait comme un bébé, ce matin. Ce sont des choses qui sont inadmissibles humainement. C’est horrible, raconte sa fille, Katy Gélinas. On parle du physique, mais mentalement aussi, après une tragédie traumatisante comme ça... C’est une détresse psychologique et émotionnelle qui est là.»

«C’est un cri du cœur pour sa santé physique et mentale. C’est dramatique tout ce qui s’est passé. C’est tragique. C’est un deuil à vivre et là on est à l’autre bout du monde dans une langue qu’on ne comprend pas. Même en anglais, c’est difficile de se faire comprendre. On veut juste être rapatrié au plus vite», fait-elle valoir.

Katy Gélinas, sa fille d’une autre union, qui avait accompagné le couple et leur fille de 6 ans, était rentrée au pays au moment du drame. Elle est depuis revenue à son chevet où elle multiplie les démarches pour qu’il puisse rentrer au pays.



Elle souhaite que l’ambassade canadienne et Affaires mondiales Canada puisse les sortir de là rapidement. Jusqu’ici, elle soutient qu’une note diplomatique a été envoyée par l’équipe de la ministre Mélanie Joly aux autorités vietnamiennes sur l’urgence médicale de son père, mais elle souhaiterait plus que ça. «C’est une urgence médicale, donc des notes diplomatiques, c’est trop long», soulève-t-elle.

Des démarches pour raccourcir les délais

Le député de Trois-Rivières, René Villemure, dont le bureau a été parmi les premiers à se mêler du dossier de Guy Gélinas, assure qu’il continue activement les démarches en collaboration avec Affaires mondiales Canada pour que le Trifluvien puisse rentrer chez lui, mais il parle d’un dossier qui est très complexe.

«Tout ce que l’on veut c’est de le rapatrier, reste qu’on ne peut pas s’ingérer dans une enquête policière. C’est avec ça que l’on est pris actuellement», raconte le député de Trois-Rivières.

«On est aux aguets. On espérerait que ça aille plus vite, mais pour l’instant on n’a pas le choix. On doit suivre le déroulé de l’enquête. On tente de l’accélérer, parce qu’on sait que c’est un cas humanitaire et que c’est tout sauf facile», souligne-t-il.

«Affaires mondiales Canada, ce qu’ils ont fait, c’est de s’assurer que là-bas, nous puissions parler aux bonnes personnes, ce que l’on a fait, poursuit le député. On aimerait que les délais soient plus courts. [Jusqu’au mois de juillet], je trouve ça long. C’est là-dessus que l’on travaille actuellement. C’est ce dont on parle avec eux.»