À sa toute première participation, le musher de Sainte-Monique a effectivement pris bien des coureurs par surprise en terminant en huitième place et en décrochant le titre de recrue de l’année dans le cadre du Open North American Championship Sled Dog Race, qui est la plus importante compétition de sprint au monde. Il a également reçu une mention pour son esprit sportif décerné par les participants.
«Pour une première année, les autres coureurs étaient quand même très impressionnés, a-t-il souligné. Personne ne me connaissait, ou presque. Il y a un monsieur qui partait deux minutes derrière moi et qui m’a dit qu’il allait sûrement me dépasser, mais finalement je l’ai battu par quatre minutes.»
Si certains coureurs partaient avec 22 chiens devant leur traîneau, Olivier Lemire en avait amené 14 pour prendre le départ. Il a ensuite baissé son effectif à 12 chiens à la deuxième journée. Puis, neuf ont fait les trois jours de course, puisque le règlement stipule qu’un chien qui est retiré ne peut plus revenir en piste.
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Lors des jours 2 et 3, il a même dû embarquer un chien sur le traîneau en cours de course étant donné que l’animal n’était plus en mesure de suivre l’équipage. Une erreur du musher qui lui a fait perdre du temps précieux. «Ils sont bien entraînés, mais en situation de course, c’est bien différent. Ça va plus vite. On leur en demande plus, d’aller plus vite, plus longtemps, explique-t-il. Il a peut-être eu une petite blessure minime qu’on n’a pas vue et on s’en rend compte assez vite.»
Après avoir ainsi réalisé son plus grand rêve en se rendant en Alaska pour participer à cette course pour laquelle il s’entraînait depuis une dizaine d’années, Olivier Lemire admet qu’il aimerait revivre l’expérience. À savoir si ce sera l’an prochain, c’est toutefois loin d’être sûr.
«Un jour, parce c’est toujours une question monétaire. C’est un voyage qui va nous coûter environ 15 000 $, indique-t-il. On ne sait pas, si je me trouve des commanditaires, peut-être qu’on y retournerait. C’est comme jouer dans la ligue nationale, si on veut. C’est le summum, et là j’ai appris beaucoup. Je sais ce que j’ai fait comme erreur et je pourrais m’améliorer, fort probablement.»
Son voyage et sa compétition en Alaska avec ses chiens de traîneau lui ont d’ailleurs été bénéfiques pour la suite de sa carrière de musher. «J’ai remarqué que pour faire ce genre de compétition, j’avais quelques lacunes d’entraînement que je vais pouvoir améliorer», note-t-il
«Aussi, j’ai appris qu’il faut écouter sa première idée. Il y avait un chien que j’avais décidé de ne pas remettre le lendemain, mais j’ai changé d’idée parce qu’il était en forme le matin et qu’il était de bonne humeur, mais finalement j’ai dû l’embarquer [sur le traîneau] à la troisième journée, continue-t-il. J’ai fait une belle course et j’ai perdu du temps important, parce que sinon, jusqu’au trois quarts de la piste, j’étais rendu troisième. Ça allait bien.»
Un voyage de 7000 kilomètres
Les chiens d’Olivier Lemire ont même fait la première page du Fairbanks Daily News-Miner, eux qui ont traversé le pays dans des cages pendant près 7000 kilomètres à partir du Centre-du-Québec. Il était d’ailleurs l’un de ceux qui partaient le plus loin, avec Anny Malo, de Saint-Thomas, dans Lanaudière, qui a pour sa part terminé en deuxième place.
Il lui a fallu dix jours pour se rendre à destination, puisque plusieurs arrêts étaient prévus chez des amis coureurs pour s’entraîner. «Quand on roulait, on faisait environ 1050 à 1150 kilomètres par jour. On les sortait de la remorque six fois par jour. Le matin et le soir, ils ont des sorties. On a un grand parc où ils s’amusent.»
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«Ils ont pris mieux ça que je pensais. La première journée, il y avait quelques chiens avec un peu d’anxiété, on aurait dit, mais ils ont vite pris leur routine et ç'a vraiment bien été», mentionne le musher de Sainte-Monique qui a eu l’aide de son «handler» Andrew Thiffault. «Sans lui, ça n’aurait pas été possible.»
Avant de repartir, Olivier Lemire s’est accordé une semaine de vacances alors que sa petite famille est allée le rejoindre en avion, où ils ont pu visiter le village du père Noël, à North Pole, et faire différentes activités. Sur le chemin du retour, il participera à une autre course qui aura lieu en fin de semaine, à Tok, à environ trois ou quatre heures de route de Fairbanks.