Une résolution a été adoptée en ce sens en assemblée publique. « C’est une situation qui dure depuis 40 ans. Et chaque gouvernement a toujours pelleté ça en avant. Il faut que la situation se règle », a lancé le maire de La Tuque, Luc Martel.
S’il dit comprendre les revendications « de l’autre partie », le premier magistrat doit toutefois protéger l’économie de sa ville.
« Ceux qui pensent peut-être qu’on n’a pas de belles ententes avec les Atikamekws, au contraire. J’étais encore avec eux la semaine passée, je comprends leur situation, mais je leur ai fait comprendre carrément notre situation économique, à la Ville de La Tuque et pour la Mauricie », a-t-il expliqué.
« On reste encore des partenaires, on a des projets en commun, et ça va continuer, mais nous autres, on veut mettre de la pression sur le gouvernement pour qu’il règle ça », renchérit M. Martel.
Dans la résolution, on fait allusion à ce blocus qui prive la compagnie Arbec d’avoir accès à quatre secteurs dûment autorisés.
Celle-ci détient pourtant l’ensemble des permis requis par la Loi et émis par le gouvernement du Québec afin de récolter ou de transporter près de 35 000 mètres cubes de bois « qui doit se faire obligatoirement avant la période de dégel ».
« Cette situation impacte nos industries liées à la foresterie et l’inaction du gouvernement du Québec les place dans une situation extrêmement précaire et qui a un risque imminent de fermetures d’usines et de pertes d’emplois », font valoir les élus.
Depuis le 23 février dernier, plusieurs rencontres se sont tenues avec les acteurs liés au secteur forestier de la Mauricie afin d’échanger et de démontrer l’urgence d’agir du gouvernement du Québec.
Une correspondance fut même émise par la Ville le 3 mars dernier demandant à la Sûreté du Québec de procéder au « démantèlement de ce blocus illégal » afin de permettre la reprise des opérations forestières, considérant, dit-on, que la compagnie Arbec détient les permis émis par le gouvernement du Québec.
Or, malgré les interventions initiées par la Ville de La Tuque et les industries forestières, « la situation est la même depuis le tout début des discussions ».
« Je ne comprends pas que le gouvernement ne se préoccupe pas de la troisième économie du Québec. Tout a été fait. L’échelon suprême qui nous restait à faire, c’est la mise en demeure qu’on a envoyée au gouvernement. Là, on va attendre qu’il réagisse. Et s’il ne réagit pas, c’est sûr et certain qu’il va peut-être se passer d’autre chose. On ne le souhaite pas, mais il faut qu’il le règle », a déclaré le maire Martel.
Le tout survient alors que l’industrie forestière s’est vue émettre en janvier 2023 par le gouvernement du Québec uniquement 30% des volumes de bois alloués pour la saison débutant le 1er avril, sans obtenir aucune prévisibilité et garantie du gouvernement du Québec, faute d’harmonisation par celui-ci.
« L’inaction du gouvernement du Québec met en péril pas moins de 5540 emplois directs en Mauricie », a-t-on aussi déploré dans la résolution.