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La dernière visite de Patrick Roy à Shawinigan…

Patrick Roy dirige actuellement ses derniers matchs dans la LHJMQ

CHRONIQUE / La dernière semaine d’activités des Cataractes en saison régulière ne manquera pas de croustillant. Avant de se mesurer deux fois ce week-end aux Voltigeurs, avec comme enjeu direct la convoitée cinquième place de l’association Ouest, les Shawiniganais se préparent à accueillir les Remparts de Québec mercredi.


Une visite des Remparts, c’est toujours spécial. Ils arrivent avec quelques centaines de fans. Cette année, l’équipe est au sommet de son art. Pour une deuxième année de suite, les Remparts ont amassé plus de 100 points cet hiver. Ils se pointent avec pas mal de ténors, notamment Zachary Bolduc qui aime bien faire souffrir l’équipe de son patelin.

Et puis ce sera vraisemblablement la dernière présence de Patrick Roy derrière le banc à Shawinigan. Une confrontation entre Cataractes et Remparts est toujours possible en séries, mais hautement improbable. Au plus tôt, ils peuvent se croiser en demi-finale. Sur papier, les Cataractes peuvent espérer surprendre au premier tour. Si ça se produit, ils seront très largement négligés dès le second tour...



Remarquez, Roy pourrait changer d’idée et rester en poste. Il clame depuis des mois que c’est son dernier rodéo comme pilote dans la LHJMQ mais bon, des changements de cap sont toujours possibles.

Ce n’est quand même pas le scénario le plus plausible.

Rappelez-vous le printemps dernier, il avait bien failli rendre son tablier après la défaite en demi-finale face aux Cataractes. Il se disait dégoûté par l’arbitrage. Vrai qu’il y avait eu des décisions controversées dans cette série. Mais il y en avait eues des deux côtés. La différence, c’est que les Cataractes, opportunistes à souhait, avaient profité des appels en leur faveur. Contrairement aux Remparts.

Je soupçonne Roy d’avoir été bien plus déçu par le fait qu’il venait d’échapper une autre avance en séries.



C’est sa 13e saison à la barre des Remparts, il a zéro coupe du Président à son tableau de chasse.

Son seul fait d’armes, c’est une coupe Memorial en 2006 en ayant accédé au tournoi par la porte d’en arrière avec Alex Radulov, dont l’acquisition a été très discutable.

Sinon, Roy s’est fait remarquer durant son règne pour son don d’échapper des séries qu’il menait. L’an dernier, face aux Cataractes, son club – qui était favori – détenait l’avance 2-1 dans cette série trois de cinq.

Il avait aussi perdu une avance de 3-1 en demi-finale en 2011, une avance de 3-0 au 2e tour en 2012, des avances de 2-0 et de 3-2 en première ronde en 2019. Ça fait quand même pas mal de déceptions à digérer pour un gars qui, justement, était reconnu pour gagner les gros matchs quand il enfilait ses grosses jambières...

Un dernier tour de piste

Après mûre réflexion, il a fini par se laisser tenter par une dernière saison. Une bonne décision, ça lui permet de finir le cycle qu’il avait entamé. Il a d’ailleurs été un peu plus actif qu’à l’habitude cette année sur le marché des transactions pour saisir cette dernière opportunité. Son club est bourré de vétérans de 19 et 20 ans.

Qui sait si, avec un triomphe, Roy n’obtiendra pas une deuxième chance dans la LNH.



Depuis qu’il a quitté l’Avalanche, insatisfait de ses pouvoirs, aucune autre équipe n’a voulu l’embaucher. Il a eu quelques entrevues, il s’était même embauché un agent, rien n’a abouti. C’est particulier, quand on voit des gars comme Bruce Boudreau, John Tortorella et Darryl Sutter toujours revenir en selle quelque part!

Mais s’il se rendait au tournoi de la coupe Memorial, ça pourrait changer…

Sinon, Roy va vraisemblablement se contenter du rôle de directeur général chez les Remparts. Moins de poulet froid dans l’autobus, plus de rondes de golf avec ses chums.

Même s’il ne fait plus autant déplacer les foules qu’avant, la ligue va ainsi perdre son meilleur ambassadeur sur le terrain.

Je ne l’ai jamais vu refuser un autographe à un fan.

Il s’acquitte toujours de ses obligations médiatiques.

Il y a des soirs où ça lui tente moins, c’est évident. Il se pointe quand même, il traite les gens avec respect.

Et puis, Roy avait les poches assez profondes pour livrer le fond de sa pensée quand la marmite bouillait. Il a eu quelques bonnes prises de bec dans le passé, notamment avec Martin Mondou qui avait qualifié ses Remparts d’équipe parcomètre!

À Shawinigan comme ailleurs dans le circuit, il faut apprécier ce dernier tour de piste d’une légende du hockey.