Il va sans dire, l’actuel président et gouverneur des Saguenéens de Chicoutimi apprend à vitesse grand V, depuis qu’il s’implique aux affaires internes de la LHJMQ. Le dernier chapitre s’est écrit jeudi, à Montréal, quand Mario Cecchini a été présenté à la presse à titre de nouveau commissaire d’un circuit vieux de plus de 50 ans.

«Effectivement, ça n’a pas été un mandat facile, il a été excessivement exigeant, mais je suis quand même extrêmement content du choix du commissaire, a confié Richard Létourneau, joint peu de temps après la présentation, jeudi après-midi. On a une excellente personne et, comme je disais pendant la conférence de presse, je remercie les membres parce qu’ils devaient s’impliquer pour faire un choix. C’est notre décision, ce n’est pas celle de quelqu’un d’autre. Et elle a été unanime.»

M. Létourneau avoue qu’il a été parfois bousculé dans son rôle de président du comité exécutif. Le nombre de réunions a pratiquement sextuplé dès son entrée en poste, et ça n’a pas toujours été pour les bonnes raisons.

«C’est quand même moi qui ai vécu toute la COVID, avec les matchs à huis clos et tout ça, a-t-il rappelé. Au cours de ma première année, on a eu entre 20 et 25 assemblées des membres, alors que normalement, on en a quatre. Ç'a été assez intense, d’autant plus que ma première assemblée en présence a eu lieu seulement en décembre 2022. C’était assez spécial de faire des assemblées par Zoom avec 25 personnes, sans être en mesure d’aller chercher la chaleur des gens dont tu as besoin.»

Richard Létourneau est parfaitement conscient que l’histoire des initiations qu’a connue la Ligue canadienne de hockey (LCH) nécessite une prise de conscience. «On va tout faire pour aider les gens qui ont souffert», a-t-il précisé. Mario Cecchini aura maintenant le mandat de faire progresser une ligue qui est relativement en bonne santé, mais qui a eu mauvaise presse dans les dernières semaines.

«Le milieu du hockey est un milieu fermé et il faut l’ouvrir un peu plus, a convenu Richard Létourneau. Il faut être capable de véhiculer les bonnes nouvelles. Mon gros trip, et je le vis avec les Saguenéens, c’est de voir arriver le jeune de 16 ans qui a une couple de poils au menton et, quand il part à 20 ans, c’est rendu un homme, avec les outils pour faire son chemin dans la vie.»

Le président et gouverneur des Sags a rappelé que la LHJMQ d’il y a 37 ans, quand Gilles Courteau en a pris la direction, et celle d’aujourd’hui sont à des années-lumière. Ça ne veut pas dire pour autant que le travail est terminé, a-t-il ajouté.

«Maintenant, c’est de continuer, de ne pas s’asseoir sur ses lauriers, a annoncé M. Létourneau. Le monde est en perpétuel changement, donc il faut évoluer et c’est ce que Mario va faire. Il va nous permettre de partir d’où on est pour continuer à s’améliorer, à être au goût du jour.»

Une démission et une tornade

De son propre aveu, Richard Létourneau ne s’attendait pas nécessairement à ce que Gilles Courteau annonce sa démission, le dimanche 5 mars, par un après-midi d’abord sans histoire. Le gestionnaire des Saguenéens avait discuté avec le commissaire sortant pas plus tard que le vendredi, juste avant que celui-ci se rende en Floride.

Un moment de réflexion plus tard et le portrait n’était plus le même.

«Quand Gilles a décidé qu’il quittait, c’était le samedi en fin de journée, a indiqué M. Létourneau. Ç'a ensuite été le branle-bas de combat et c’est là que tu te rends compte que la Ligue de hockey junior majeur du Québec, c’est gros. Plusieurs étapes ont suivi, dont le devoir de l’annoncer aux employés dans une assemblée d’urgence, pour leur dire que leur boss des 37 dernières années quittait. Quand je leur ai dit, j’ai braillé! Ça n’a pas été facile, mais on était là.»

L’actuel président de l’assemblée des membres, dont le mandat vient à échéance à la fin de la saison, a apprécié la compagnie de Gilles Courteau. Il est maintenant enthousiaste à l’idée d’assurer la transition avec Mario Cecchini, qui va officiellement entrer en fonction en mai.

«J’avais une excellente communication avec Gilles», a souligné Richard Létourneau, qui ne ferme pas la porte à renouveler son mandat à l’assemblée des membres, en août prochain.

«C’est une personne avec qui j’ai vraiment apprécié travailler, a-t-il poursuivi.

C’était sacré que le vendredi, à titre de président (de l’assemblée des membres), je communiquais avec lui pour parler de différents dossiers. Il pouvait être n’importe quelle heure, il répondait ou sinon il rappelait rapidement. Il était extrêmement dédié à son travail.

—  Richard Létourneau

C’est entre autres pour ces raisons que le comité exécutif a confirmé que le trophée Gilles Courteau allait garder le même nom. C’est le nouveau titre accordé à la désormais ancienne coupe du Président, remise aux champions des séries éliminatoires.