Difficile d’accoter le duo Luc Robitaille/Guy Rouleau

Avant d’être descripteur des Olympiques de Gatineau à la radio, Luc Chénier a été un joueur des Olypmiques de Hull durant leur saison de rêve de 1985-86.

Il ne faut qu’écouter le timbre de voix à la radio du 104,7 FM pour réaliser que Luc Chénier est au septième ciel cette saison lorsqu’il décrit les matches des Olympiques de Gatineau.


Reconnu pour s’enflammer en hurlant ton traditionnel «ET COMPTTTTTTTTTTE» à chaque but de son équipe de prédilection, on sent qu’il a toujours le logo du club tatoué sur le cœur.

Âgé de 56 ans et fraîchement retraité de chez Pepsi, Luc Chénier a fait partie de la première puissance montée par le directeur général de l’époque Charles Henry. Visiblement, c’est pendant son passage avec les Olympiques qu’il a vécu ses moments les plus grisants de sa carrière junior.



La formation dirigée par Louis Robitaille cette saison lui fait vivre des émotions fortes, mais l’ancien joueur prêche pour sa paroisse quand vient le temps de comparer la première équipe championne de la coupe du Président en 1986 et celle qui visera le huitième championnat de la franchise ce printemps.

«Nous avions marqué 423 buts durant la saison régulière! Nous avions trois marqueurs de plus de 100 points et nous avons gagné 15 matches de suite dans les séries. Ce record de la Ligue canadienne de hockey est une source de fierté pour nous. Je pense bien qu’il ne sera jamais battu.»

Pat Burns misait sur trois attaquants en or en 1985-86. Guy Rouleau et Luc Robitaille avaient partagé la tête du classement des compteurs avec 191 points, mais Joe Foglietta avait aussi récolté 117 points.

Durant les séries éliminatoires, les Olympiques ont pulvérisé leurs adversaires. En 15 matches, ils ont marqué 125 buts! Une moyenne de 8,33 par match. Ils ont accordé un maigre 33 buts pendant leurs trois séries cinq-de-neuf.



«Ça faisait des séries pénibles pour nos adversaires! C’est la seule et unique fois où la ligue a tenu des séries 5-de-9. C’est la Ligue de l’Ouest qui avait suggéré ce format à Gilles Courteau parce que ça permettait aux équipes de mettre beaucoup d’argent dans leurs coffres.»

En finale, les Voltigeurs de Drummondville n’ont pu éviter le carnage. Les Olympiques ont gagné 9-3, 9-3, 7-1, 6-1 et 8-4. Assez décisif!

«Ce qui est drôle, c’est que nous perdions 3-2 après deux périodes dans le dernier match et Guy Rouleau avait inscrit quatre buts dans la troisième période pour régler le cas des Voltigeurs», lance Chénier.

Cinq joueurs de cette édition ont connu de longues carrières dans la LNH: Luc Robitaille, Benoît Brunet, Sylvain Côté, Stéphane Matteau et Cam Russell, l’actuel directeur général des Mooseheads de Halifax.

Luc Chénier fait toutefois remarquer que Martin Simard, Rick Hayward et Stéphane J.G. Richer ont aussi joué quelques matches dans la meilleure ligue au monde.

«Presque toute l’équipe a joué chez les professionnels. Notre équipe détient encore le record du plus grand nombre de buts marqués dans les séries. Je pense qu’il y a plusieurs statistiques qui démontrent que notre édition a été la plus dominante des 50 éditions des Olympiques. Nous avions tellement un groupe dynamique et qui jouait en équipe», a dit le défenseur qui avait amassé 16 points en 15 matches des séries.



Luc Chénier a vécu un sentiment d’invincibilité durant cette saison magique des Olympiques, mais malheureusement, leur parcours s’est arrêté en finale de la coupe Memorial à Portland quand ils ont été défaits 6-2 par les Platers de Guelph de l’entraîneur-chef Jacques Martin.

«Le format du tournoi a changé l’année suivante. Nous avions joué la demi-finale en soirée le samedi soir. Nous avions gagné 9-3 contre Kamloops, mais la finale était le lendemain à 11 heures et Guelph avait obtenu un laissez-passer pour la finale. Ils ont compté sur leurs deux premiers tirs qui sont passés au-dessus des épaules de Robert Desjardins et nous n’avons pas pu nous en remettre. Jacques Martin avait déjà adopté un excellent système défensif...»

Cette défaite en finale contre le club de Gary Roberts, Steve Chiasson, Kerry Huffman et Steve Guénette fait encore mal aujourd’hui.

«Luc Robitaille m’en parle encore. Il a gagné la coupe Stanley, mais la coupe Memorial lui manque. Nous étions si près.»