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Le jeune boxeur de 25 ans a donné une leçon de boxe à Pascal (36-7-1, 20 K.-O.) pour l’emporter par décision unanime sans équivoque: 118-110, 115-113 et 117-111.

Eifert (12-1, 4 K.-O.) est ainsi reparti de la Place Bell avec le titre d’aspirant obligatoire au titre des mi-lourds de l’International Boxing Federation (IBF), détenu par le Montréalais Artur Beterbiev.

«J’étais très bien préparé et j’étais certain de remporter ce combat. Ça a même été plus facile que ce à quoi je m’attendais, a déclaré Eifert. Je croyais que Jean Pascal allait être plus agressif, qu’il allait faire tout en son pouvoir pour faire de ce combat un combat endiablé, ce qu’il a tenté de faire, mais n’a pas pu.»

Eifert ne pourrait dire mieux.

Pascal, qui a paru ses 40 ans dans ce combat, a laissé Eifert s’installer, ce qui, assure l’ex-champion, faisait partie de sa stratégie.

«Je n’étais pas fatigué après le combat. Si on trouve que j’avais l’air de mes 40 ans, je trouve que c’est un beau 40 ans, a-t-il dit. Je suis celui qui a donné les meilleurs coups. Jamais je n’ai été en danger, alors qu’il (Eifert) s’est souvent retrouvé dans cette position.»

Son entraîneur, Orlando Cuellar, y est d’ailleurs allé d’un long diatribe sur le travail des juges.

«Certains juges s’endorment pendant un combat, a-t-il laissé tomber. Cette décision est injuste. C’est Jean qui lançait les meilleurs coups, particulièrement à la tête, et des incroyables coups au corps. (...) Il n’a que lancé de petits coups. Qu’est-ce que les juges veulent? Un combat d’amateurs où on donne des points ou un combat de professionnels, où on cherche à faire mal à l’adversaire?»

Selon Cuellar, les juges devraient donner la faveur au boxeur local en cas de décision. Sûrement qu’Éric Lucas n’est pas d’accord avec cette affirmation...

Pascal s’est même placé en victime quand on lui a demandé pourquoi, alors qu’il tenté de voler les rounds dans les dernières secondes, il n’a pas été capable de le faire.

«Parce qu’on est au Québec, et qu’au Québec. on veut être différent des autres. Techniquement, quand un combat est serré, c’est le boxeur local qui a la décision. À 118-110, je n’aurais que gagné deux rounds? C’est moi qui a lancé les attaques, je le laissais venir à moi comme je voulais. (...) Je ne comprends pas la décision des juges.»

Clairement, le clan Pascal devra revoir le combat. D’ailleurs, le promoteur d’Eifert, Benedikt Pölchau, a plutôt louangé le travail des juges.

«Je veux remercier la commission du Canada (sic), car la décision a été la bonne. C’est rare que le boxeur local perd une décision, même quand il perd le combat. Quand je suis monté dans le ring, je ne savais pas si on allait nous donner la victoire, mais j’ai dit à Michael qu’il avait gagné, peu importe ce qui allait se dire dans les instants suivants.»

Jamais dans le coup

Dans les deux premiers rounds, avant de rebondir avec un très bon troisième, au cours duquel il placé de bonnes combinaisons et donné de bons crochets. Eifert, comme il l’a fait tout au long du combat, a toutefois encaissé sans broncher.

Les quatrième et cinquième rounds ont été l’affaire de l’Allemand, même si Pascal a tenté de «voler» les rounds dans les dernières secondes. En vain.

Après avoir remporté le sixième sur notre carte de pointage, la deuxième moitié du combat a été l’affaire d’Eifert, sauf peut-être le 11e. Avec l’énergie du désespoir - sentant sûrement le besoin de passer le K.-O. à son adversaire - Pascal y est allé d’une ultime poussée, mais n’a pas été capable d’ébranler le visiteur.

Eifert a assuré sa victoire avec un solide 12e. Une victoire qu’il n’a pas volée.

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Dès les premiers instants, Pascal a semblé à bout de souffle. Malgré les encouragements des 4112 spectateurs sur place, dont certains qui criaient au vol après le combat, il n’a jamais su imposer son rythme.

Alors que plusieurs experts ont dit toute la semaine que l’Allemand n’était pas de taille face au vétéran, c’est Eifert qui fêtera jusqu’aux petites heures.

Pour Pascal, double champion du monde du World Boxing Council et de la World Boxing Association, le temps des grandes réflexions doit plus que jamais s’amorcer.

Pascal ne s’était pas battu au Québec depuis cinq ans. C’est à se demander si on le reverra. Le combat de trop? La question est légitime.

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Germain défait Wilcox par décision unanime; gagne le titre Intercontinental de l’IBF

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Mathieu Germain a suivi le plan de match à la lettre, naviguant entre les nombreux accrochages de Steven Wilcox et deux coups de tête pour signer une victoire par décision unanime et mettre la main sur la ceinture Intercontinentale des super-légers de l’International Boxing Federation (IBF), jeudi à la Place Bell.

Les juges ont remis deux cartes de 97-93 et une autre de 96-94 en faveur du boxeur de Terrebonne, dans ce combat présenté en marge du choc éliminatoire des mi-lourds de l’IBF entre Jean Pascal et Michael Eifert.

Germain (22-2-1, 9 K.-O.) a semblé avoir du mal à s’adapter à la grande portée de Wilcox (24-4-1, 7 K.-O.) en début de combat, mais une fois qu’il a trouvé les failles - nombreuses - de l’Ontarien, il a pu placer ses contre-attaques avec plus de régularité.

Il a notamment connu un gros quatrième round, plaçant plusieurs coups en puissance, dont un solide crochet de gauche au visage, qui a fait reculé le boxeur d’Hamilton. Une fois ses esprits retrouvés, Wilcox a asséné un évident coup de tête à Germain. L’arbitre Junior Paduano a semoncé Wilcox, sans le sanctionner.

Germain a enchaîné avec des cinquième et sixième rounds nettement à son avantage, où ses crochets ont trouvé la cible plus souvent qu’autrement, tandis que Wilcox n’a pas franchi la garde du Québécois.

Après une baisse de régime au septième, Germain a repris l’ascendant au huitième. Au neuvième, Wilcox a coupé Germain à l’arcade sourcilière gauche d’un autre coup de tête. L’Ontarien a ensuite cherché à profiter de cette blessure, mais la défense de Germain a été impeccable.

Germain en a fait juste assez pour ne pas donner espoir à son adversaire au 10e, sachant sûrement la victoire en poche.

Cette ceinture lui garantit maintenant de grimper dans le top-15 mondial, où les opportunités sont toujours plus faciles à trouver.

«Je suis content de moi, Steven était plus dur à toucher, plus que je ne le pensais, a indiqué Germain avant de devoir recevoir des points de suture. Je grimpe dans le top-15, je veux me battre à l’étranger. J’ai hâte que le téléphone sonne et de voir les offres qu’on va recevoir.»

Zamora gâche la réunion

Trois combats féminins étaient à l’horaire de la soirée, mettant en vedette trois ex-membres de l’équipe nationale du Canada.

Après avoir vu ses deux ex-coéquipières l’emporter, Jessica Camara (10-4, 2 K.-O.) n’a pas pu poursuivre sur cette lancée. Face à la pugnace Mexicaine Karla Ramos Zamora (10-9-1, 3 K.-O.), Camara a tout donné, mais Martin Forest a stoppé le combat à 1:46 du quatrième round, alors que la Montréalaise était en sérieuses difficultés dans son coin.

Forest a été généreux, Camara essuyant une salve d’une dizaine de coups. L’arbitre a laissé toutes les chances à Camara de lui prouver qu’elle pouvait encore se défendre, mais visiblement, Zamora était trop forte et elle est repartie avec la ceinture Internationale des super-légères de l’IBF, qui était vacante.

Zamora a nettement eu le dessus dans cet affrontement, alors qu’elle a passé la soirée à placer ses coups en puissance. Camara aurait eu intérêt à se replier après ses combinaisons, souvent précises, au lieu de jouer le jeu de la Mexicaine.

Les poids coqs Amanda Galle (8-0-1, 1 K.-O.) et Lorena Cruz Aispuro (4-3) ont lancé la soirée de façon spectaculaire, se livrant huit rounds endiablés. Le combat semblait âprement disputé, mais les trois juges ont vu un combat à sens unique: 80-72 deux fois et un pointage de 79-73 en faveur de l’Ontarienne Galle, qui est ainsi demeurée invaincue.

Après un premier round plus ardu, Caroline Veyre (3-0), médaillée d’or des Panams 2015 et qui a pris part aux Jeux olympiques de Tokyo, a pris l’ascendant sur la Française Anaëlle Angerville (5-2-1). La poids plume montréalaise a signé une victoire par décision unanime, 60-54 et 59-55 deux fois.

Ward expéditif

La carte comptait également un volet «international», avec la présence de l’Irlandais Joe Ward et de l’Italien Yoel Angeloni.

Ward (9-1, 5 K.-O.), qui a disputé les Jeux de Rio de Janeiro en 2016 et a été médaillé d’argent aux Mondiaux de 2017 chez les super-légers, a ébranlé le Mexicain Mario Andrade Rodriguez (7-1, 4 K.-O.) dans les premiers instants du combat avec deux solides crochets de gauche.

Après ce premier compte de huit, Ward est revenu à la charge avec deux autres puissantes mains arrières à la tête, faisant de nouveau valser Rodriguez. L’arbitre Junior Padulo s’est interposé avant que quelqu’un ne se fasse mal, ce qui n’est jamais intéressant.

Finalement, Angeloni (2-0, 1 K.-O.), dont le promoteur Lou DiBella a vanté les mérites toute la semaine, n’a pas déçu ceux qui avaient de grandes attentes à son endroit. Le mi-moyen s’est rapidement débarrassé du Mexicain Alexander Calixto (1-2), l’envoyant deux fois au plancher au deuxième round, où l’arbitre Forest a stoppé les hostilités à 1:29.

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