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Hydro-Québec en a fait l’annonce mercredi avant-midi; annonce qui était fortement attendue dans le milieu depuis le lancement des appels d’offres faits en 2021 pour un bloc de 480 mégawatts (MW) d’énergies renouvelables et d’un autre de 300 MW d’énergie éolienne.

Les projets de parcs éoliens Forêt Domaniale (Chaudière-Appalaches, 180 MW), ainsi que Madawaska et Pohénégamook-Picard-St-Antonin (Bas-Saint-Laurent, respectivement 270 et 350 MW) ont été sélectionnés et totalisent 800 MW qui seront raccordés au réseau québécois. C’est donc plus des deux tiers des 1156 MW proposés par l’Alliance de l’énergie de l’Est qui ont été retenus.

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«On faisait des prévisions avec différents scénarios, du meilleur au pire, mais on dépasse aujourd’hui notre scénario le plus optimiste», se réjouit le président Michel Lagacé.

Les investissements sont incidemment chiffrés à un peu plus de 2 milliards de dollars. «C’est vraiment colossal. Il n’y a pas eu beaucoup de projets de cette valeur au Bas-Saint-Laurent», ajoute celui qui est également président de la Commission permanente de l’énergie et des ressources naturelles de la Fédération québécoise des municipalités.

«Je n’imaginais pas un jour mettre mon nom à côté de montants aussi importants quand je suis arrivé en poste. La filière est mature et compétitive et on a vraiment le vent dans les voiles», ajoute de son côté Simon Deschênes, président de la Régie intermunicipale de l’énergie Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et maire de Sainte-Anne-des-Monts.

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Les investissements dépasseront d’ailleurs de quelques centaines de millions de dollars ces deux milliards puisque deux autres projets ont été retenus dans l’Est-du-Québec, mais dont l’Alliance n’est pas le partenaire.

Hydro-Québec a sélectionné un projet de 122 MW à Saint-Damase, dans la Vallée de La Matapédia, et un autre de 102 MW développé en partenariat avec Innergex et les trois communautés mi’gmag de la Gaspésie, soit Gespeg, Gesgapegiag et Listuguj. Le coût moyen de fourniture prévu dans les soumissions retenues est de 6,1¢/kWh. Ce coût exclut le transport et l’équilibrage.

Contenu local?

Michel Lagacé explique par ailleurs qu’un contenu local de 60 % sera exigé pour le projet Forêt Domaniale, mais que les paramètres ne sont pas les mêmes pour les deux autres sous leur aile.

Le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, avait récemment dévoilé que le projet éolien Apuiat de 200 MW sur la Côte-Nord n'avait pas de contenu local, ce qui avait fait sourciller M. Lagacé à l’heure où l’usine de tours d’éoliennes de Marmen basée à Matane est loin de fonctionner à plein régime.

«On va mettre en place un comité de maximisation des retombées économiques, comme on a fait pour les parcs Roncevaux et Nicolas-Riou, précise Michel Lagacé. On avait fait un bottin de services et on était allés chercher des retombées intéressantes. On a la même volonté ici.»

Il rappelle qu’aucun turbinier n’opère actuellement au Québec et qu’un seul joueur fabrique des tours dans la Belle Province. «On va souhaiter que les prix suggérés soient suffisamment intéressants pour qu’elles soient faites au Québec», ajoute-t-il.

Qu’un début

L’Alliance de l’énergie de l’Est regroupe 209 communautés et territoires de Montmagny jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine, en étant partenaire à 50 % dans deux parcs éoliens. Si pour le moment les municipalités en faisant partie se répartissent quelque 13,5 millions de dollars annuellement, il est trop tôt pour spéculer des retombées potentielles de ces trois nouveaux parcs éoliens. Le taux d’endettement et les taux d’intérêts d’ici leur mise en fonction prévue au moins de décembre 2026 seront deux variables à avoir à l’oeil.

L’appétit de l’Alliance pour l’éolien ne semble par ailleurs par rassasié. Michel Lagacé estime que de Montmagny à Gaspé, environ 5000 MW d’énergie éolienne pourraient encore être récoltés. «Tout le monde comprend que le territoire est propice aux gisements éoliens. La prochaine étape sera de convaincre l’ensemble des intervenants d’augmenter la capacité des lignes de transport dans l’Est pour développer d’autres projets», conclut-il.

À noter par ailleurs que pour la première fois, l’Alliance a conclu un partenariat avec Hydro-Québec dans le cadre du projet Madawaska. Les deux entités et Développement EDF Renouvelables sont tous partenaires au tiers dans l’aventure. De quoi réjouir Simon Deschênes, puisque longtemps Hydro-Québec a été réticente à s’investir elle-même dans l’éolien.

«On a peut-être aujourd’hui une certaine forme de reconnaissance. On est un joueur incontournable reconnu. C’est une réelle fierté. Le fait d’avoir un projet gagnant avec Hydro-Québec ouvre les voies pour éventuellement d’autres projets énergétiques initiés de leur part. D’avoir gagné avec eux, c’est quelque chose d’important. C’est un tour de force et une entente historique. Quand ils ont vu notre véhicule et qui on était — avec des retombées égalitaires — je crois que ça les a convaincus d’embarquer. Ce modèle devrait s’établir dans d’autres créneaux de développement, selon moi.»

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