Chronique|

La maudite politique

tous ceux et celles qui gravitent autour du hockey savent très bien à quel point les choses se sont améliorées au hockey junior lorsqu’on parle de bagarres. Il y en a de moins en moins dans les arénas. Et c’est une excellente chose.

CHRONIQUE / On a encore eu cette semaine de beaux exemples de la politique qui ne se mêle pas de ses affaires.


Je fais référence aux nombreux commentaires sur les bagarres dans la LHJMQ. Premièrement, tous ceux et celles qui gravitent autour du hockey savent très bien à quel point les choses se sont améliorées au hockey junior lorsqu’on parle de bagarres. Il y en a de moins en moins dans les arénas. Et c’est une excellente chose.

Quand j’entends des députés comme Vincent Marissal de Québec solidaire s’époumoner en disant que c’est ce qui fait vendre de la bière et de la pizza dans les arénas, ça fait monter ma pression. Il est clair pour moi que M. Marissal n’a pas mis les pieds dans un aréna de hockey junior depuis fort longtemps. En fait, je ne sais pas s’il a déjà assisté à un match dans sa vie.

Mais bon. Le point n’est pas là. Je déteste quand nos politiciens ne se mêlent pas de leurs affaires. Il y a tellement de dossiers importants actuellement dans notre société. Des enjeux et des défis, ce n’est pas ça qui manque. Si nos élus manquent d’inspiration, je peux leur envoyer une liste de dossiers qu’ils pourraient prendre en charge.

Dans un dossier comme celui des bagarres, la ministre Isabelle Charest fait un travail colossal auprès de la ligue, et ce, depuis qu’elle est en place. C’est son rôle comme ministre responsable des sports. Enrico Ciccone aussi en a fait beaucoup dans ce créneau. Pour le bien-être des jeunes. Et il sait de quoi il parle. Il a joué dans la LHJMQ et dans la LNH. Mais d’entendre d’autres élus se prononcer sur de tels sujets, alors qu’ils n’ont aucune connaissance ou compétence en la matière, ça me tape sur les nerfs. Et surtout quand on utilise un ton méprisant comme ça été le cas cette semaine.

Je crois sincèrement que plusieurs de nos élus sont là pour les bonnes raisons. Mais il y a également ceux et celles qui aiment s’entendre, en fait, plus que ça, qui adorent s’entendre. Et vous savez quoi? La plupart du temps, les propos sont inintéressants et impertinents.

J’aime un élu, à sa place, qui travaille pour ses concitoyens. Un élu impliqué dans sa communauté. Une personne dévouée, à l’écoute. Je répète. À l’écoute. Et je sais qu’il y en a encore. Des vrais. Ceux qui ont compris que c’est la population qui leur permet de faire ce travail, durant quatre ans.

Vous remarquerez quelque chose. C’est parfois ceux qu’on entend le moins souvent qui travaillent le plus fort. Ceux qui ne recherchent pas seulement la notoriété, le pouvoir, l’attention. Plusieurs questions se posent. Est-ce la machine qui transforme nos politiciens? Ceux et celles qui arrivent avec de belles idées réalisent assez rapidement qu’ils n’ont pas le contrôle sur grand-chose. Ils réalisent que leur impact global est limité.

C’est un peu ce que disait Marie-Louise Tardif à l’automne dernier, sur les ondes du 106,9, lorsqu’elle se plaignait que son parti l’empêchait de dire ce qu’elle pensait. Que la liberté n’était pas totale. Sur ce point – et même si Madame Tardif disait plus tard qu’elle avait été mal citée, alors qu’elle était en direct à la radio –, elle dit vrai.

Les politiciens ne sont pas libres de dire ce qu’ils veulent. Et c’est là où commencent les discours appris par coeur, la fameuse cassette. Les plus courageux résisteront. Les peureux transformeront leurs idées de changer le monde en stratégie pour gagner la prochaine élection. Les politiciens d’envergure, ceux qui ont l’étoffe des grands, les grands leaders finissent par quitter cette jungle et se réalisent ailleurs. Ils refusent d’être avalés par la grosse machine.

Je ne sais pas si j’assisterai de mon vivant à une transformation de notre démocratie. Une démocratie qui mettra de l’avant de nouvelles idées, où la ligne de parti ne sera plus obligatoire, où les élus auront l’opportunité de dire ce qu’ils pensent pour vrai.

Que la censure ne sera plus monnaie courante. Où le débat intelligent et sensé sera valorisé. Je ne parle de chicanes de bas étage à l’Assemblée nationale. Je parle de vraies discussions. Où on écoute les idées de l’autre avec respect. Où on accepte l’échange verbal intelligent. Il y en a, j’en conviens. Mais pas suffisamment.

Est-ce que la prochaine génération aura l’audace de changer les choses? Je l’espère. La balle est dans leur camp.

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Journaliste de formation et animatrice depuis huit ans, Catherine Gaudreault aime échanger et questionner les personnalités qui font l’actualité. Originaire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, elle a choisi la Mauricie il y a dix ans. Elle a été à la barre de deux émissions d’actualité, dont une avec le Dr Pierre Mailloux dans les dernières années. Rigoureuse, travaillante et dynamique, elle anime maintenant Catherine le midi et La Mauricie maintenant au 106,9 Mauricie.