«La situation touchant la pénurie de logements est un enjeu excessivement complexe», a souligné d’entrée de jeu Daniel Cournoyer, maire suppléant de Trois-Rivières. «La politique sera accompagnée d’un plan d’action concret dont l’objectif est de mettre en place de nouveaux logements sociaux afin de contrer la pénurie à laquelle nous faisons face actuellement», a-t-il ajouté.
«Le défi est de taille», n’a pas caché M. Cournoyer. La présentation a d’ailleurs été éloquente à ce sujet. Le taux d’inoccupation est passé de 4,6% en 2017 à 0,9% en 2021 alors que le loyer moyen s’élevait à 642$ en 2021 contre 568$ en 2017.
Combien faudrait-il de logements de plus pour freiner cette tendance, a demandé Dany Toupin, un citoyen qui assistait à l’assemblée. «On parle en ce moment à Trois-Rivières d’environ 1500 logements manquants pour essayer de rétablir le taux d’inoccupation autour de 3%. Dans le domaine du logement social abordable, on peut penser à 500-600 unités à court terme pour essayer de soulager l’impact de l’érosion du parc immobilier à plus faible coût», a répondu Marc-André Godin, directeur adjoint de l’aménagement et du développement durable à la Ville de Trois-Rivières.
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Le plan d’action de 11 points propose plusieurs avenues pour atteindre cet objectif sur une période de 5 ans. Il sera d’ailleurs suivi par d’autres plans une fois ces actions réalisées. Il est question notamment d’ embaucher une personne dédiée à temps plein à l’habitation, d’adopter un règlement permettant à la Ville de se porter acquéreuse de terrains ou de bâtiments pour le logement social (droit de préemption), de créer un guichet unique pour faciliter ces projets en réduisant les délais et la complexité administrative ainsi que de développer un programme de subvention pour la création de logements abordables.
M. Toupin a fait remarquer qu’aucun chiffre n’a été présenté. En clair, combien ça va coûter? «C’est une question sur laquelle on planche en ce moment avec nos différents organismes promoteurs de développement de logement social et abordable», a précisé M. Godin. Des cibles vont être établies, et éventuellement une demande financière sera adressée au conseil municipal.
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Une cinquantaine de personnes, par visioconférence ou sur place à l’hôtel de ville, ont pris part à cette assemblée de consultation. Plusieurs citoyens ont salué les efforts de la Ville pour la réalisation de cette politique. De nombreuses suggestions ou questions ont été adressées aux représentants de la Ville que ce soit sur des préoccupations environnementales, les Airbnb, la densification ou la présence de commerces de proximité.
M. Godin a salué la participation des citoyens à la fin de la consultation. «On a vu qu’on n’est pas les seuls à réfléchir à cette question. Vous avez déposé des éléments intéressants, significatifs qui vont certainement nous aider à enrichir ce projet de politique.»
Rappelons que la Ville souhaite que la rédaction de sa politique d’habitation émerge d’une démarche de participation publique. Depuis juin 2022, trois consultations ont été menées auprès de la population, des organismes communautaires et des spécialistes de l’habitation. Il n’est d’ailleurs pas trop tard pour donner son avis. Il est possible de soumettre un mémoire d’ici le 24 mars. Tous les détails sont disponibles sur le site web de la Ville. De plus, la présentation de mercredi est aussi disponible intégralement sur le site de la Ville. On peut la consulter pour connaître les quatre grandes orientations et les éléments du plan d’action qui vont guider l’élaboration de la politique d’habitation.