En direction du boulot, je me suis arrêté à une commande à l’auto. J’imaginais peut-être qu’un café et un muffin m’apporteraient un peu de réconfort. Au moment de régler la facture, l’employée à la fenêtre m’a dit: «Vous n’avez rien à payer. La personne dans la voiture d’en avant s’en est occupée.» Sceptique, je lui ai demandé de répéter.
Qui était cette personne? Est-ce que je la connais? Pourquoi a-t-elle fait cela? Pourquoi à ce moment précis? Autant de réponses que je n’avais pas, que je n’ai toujours pas et que je n’aurai probablement jamais. Mais ce que je sais, c’est que ce geste tout simple a ensoleillé ma journée. Un bref instant qui m’a fait le plus grand bien. Non pas en raison du trois dollars que j’économisais, mais grâce à l’élan de bienveillance inattendu dans lequel je venais d’être plongé, à un moment où j’en avais précisément besoin.
À l’opposé de l’ambiance maussade des réseaux sociaux où l’on assiste à une prolifération de commentaires désobligeants lancés à l’aveuglette, j’ai croisé ce matin-là un semeur ou une semeuse de bonheur.
Les personnes qui posent ces petits gestes sans attente de reconnaissance ont toute mon admiration. Comme celles qui déposent des livres dans les lieux publics, les offrant gracieusement en lecture aux passants. Comme celles qui vont peindre des cailloux avant de les disperser ici et là, dans l’unique but de faire sourire. Ou encore, comme celles qui vont égayer de leur art les endroits décrépits et abandonnés.
Merci à vous tous, généreux anonymes qui semez des parcelles de bonheur sur nos chemins.
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À la fois auteur, communicateur et entrepreneur, François St-Martin est impliqué dans le milieu culturel depuis près de 30 ans. Son parcours l’amène à explorer différentes facettes des arts et de la culture, dont la scénarisation de bandes dessinées. Au cœur de sa démarche : l’amour de la langue française et le désir de poser un regard bien personnel sur le monde qui l’entoure.