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Fils d’un policier de la Sûreté du Québec, Larouche, qui est né à Rouyn-Noranda, raconte qu’il s’est promené passablement durant sa jeunesse. Au moment d’être sélectionné par les Draveurs, il habitait la région du Richelieu et il concède qu’il ne savait pas où il s’en allait.

«Les meilleurs souvenirs que je garde, c’est ceux de ma première année dans le junior à 16 ans. Je me rappelle que lorsque j’ai été choisi en 5e ronde du repêchage 1987, je ne savais pas où était Trois-Rivières! Ça s’est bien passé mon adaptation. J’ai eu la chance de me retrouver chez les parents du propriétaire Claude Caron. J’étais seul là-bas et ils m’ont traité comme si j’étais leur fils. J’ai également eu un vétéran comme Michel Picard qui m’a pris sous son aile pour m’adapter à ma nouvelle vie à l’âge de 16 ans seulement», a raconté Larouche.

Après une campagne recrue prometteuse de 40 points en 66 rencontres, Larouche a connu une véritable explosion offensive à sa saison de 17 ans alors qu’il a produit 153 points, dont 51 buts. Il estime que cette éclosion est liée à l’arrivée de l’entraîneur-chef Dany Dubé derrière le banc.

«À ma deuxième année, c’est Dany Dubé qui est arrivé comme entraîneur. Il a rencontré Yanic Perreault et moi dans son bureau. Comme j’étais un centre droitier, Dany m’a demandé qui j’aimerais avoir sur l’aile gauche et j’avais dit le nom de Michel Picard. Yanic avait choisi Marco Pietroniro. Ça a fait en sorte que nous avions deux trios tout simplement incroyables. Michel et moi avions la chance de jouer avec Raymond Saumier, un bon bagarreur et un gars physique. Il y avait peu de monde qui nous touchait sur la glace. En tant que vétéran à 17 ans, j’avais de la maturité et de la confiance.»

Ça lui a notamment valu d’être un choix de 2e tour du Canadien de Montréal à l’encan 1989 de la Ligue nationale de hockey (LNH). Larouche a poursuivi son bon travail avec 145 points, dont 55 buts. Il était ainsi à l’origine de bien des célébrations à l’intérieur du vieux Colisée.

«Tout le monde avait le droit de fumer à l’époque. Ça sentait la cigarette et il y avait beaucoup de fumée au Colisée! L’amphithéâtre était déjà assez vieux, donc il y avait un lien fort avec la place. C’était une petite glace et tu sentais les gens très près de l’action. Je me souviens également d’une bûche qui descendait du plafond pour se retrouver près du banc des visiteurs après chaque but. Ça faisait un bruit de sirène, comme dans le temps des Draveurs. Nous avions de bonnes équipes offensives et nous adorions ça marquer pour que les adversaires nous détestent.»

Si le succès était encore au rendez-vous en attaque, les Draveurs, sur le plan collectif, ont cependant connu une deuxième élimination au premier tour éliminatoire. Ça a fait en sorte que la direction trifluvienne a décidé d’apporter des changements et Larouche a fait partie des sacrifiés.

«J’avais été sous le choc d’être échangé. Je comprenais toutefois le choix des Draveurs. Nous avions fini dans les premières positions au classement, mais nous avions perdu dans la première ronde des séries deux années de suite. Les dirigeants devaient prendre une décision. Chicoutimi voulait m’avoir depuis longtemps, notamment parce que j’avais déjà habité là étant plus jeune. Ça a bien été avec les Saguenéens, bien que j’aie joué seulement 41 matchs en raison d’une blessure au genou. Ça a fait en sorte que j’ai manqué le Championnat du monde junior. Par contre, nous avons gagné la coupe du Président.»

S’il a quitté la Mauricie en 1990, Larouche n’a jamais vraiment perdu ses liens avec la région. Il s’est marié avec une femme de Trois-Rivières avec laquelle il a eu deux filles. Une fois sa carrière de hockeyeur professionnel terminée, Larouche, qui a disputé 28 matchs dans la LNH, est revenu travailler pour les Estacades de Trois-Rivières puis les Cataractes de Shawinigan dans le rôle d’entraîneur adjoint.

«Bien que je sois désormais divorcé, j’ai marié une fille de Trois-Rivières à l’époque. Mes filles de 22 et 23 ans demeurent toujours là. Pour ma part, je vais encore faire mon tour assez souvent.»

Larouche se dit d’ailleurs très heureux de constater que les Draveurs seront honorés le 24 février prochain dans le cadre d’un match des Lions.

«C’est plaisant de voir que les gens n’oublient pas les Draveurs. Lorsque je suis arrivé avec l’équipe, je m’étais informé sur l’histoire du club, notamment sur Michel Bergeron. J’ai également côtoyé quelques années plus tard Normand Rochefort. Nous sommes plusieurs à nous connaître un petit peu par l’entremise des Draveurs. Quand nous nous voyons, nous parlons toujours de cette équipe. C’est décevant que les Draveurs aient été vendus à l’époque, car, pour moi, Trois-Rivières était une belle ville de hockey.»

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