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Cette affirmation de l’analyste du marché du travail chez Emploi-Québec, Élodia Matteau, a été faite vendredi dans le cadre de Quariera 2023, un événement organisé par l’Alliance des centres conseils en emploi, connue sous Axtra, qui regroupait pendant trois jours au CECi de Trois-Rivières quelque 400 professionnels.

Et, ironie du sort, sa déclaration a eu lieu au salon Bécancour de l’hôtel Delta. Or, on sait à quel point Bécancour s’apprête à connaître un grand besoin de main-d’oeuvre avec la filière batterie.

«C’est la première fois dans l’histoire du Québec, du Canada, que le nombre de chômeurs est plus petit que le nombre de postes vacants», a ajouté son collègue économiste au ministère de l’Économie et de la Solidarité sociale, Lassad Damak.

En effet, l’an dernier, on dénombrait plus de 230 000 postes vacants pour moins de 200 000 personnes en chômage. «On ressent vraiment l’effet du vieillissement démographique et on va continuer de le ressentir jusque dans les années 2030», a renchéri Mme Matteau.

Tout en soulignant que la pandémie a créé un choc inédit, celle-ci parle d’une reprise rapide, mais cahoteuse «et de lendemains incertains».

Mais à son avis, le niveau élevé de postes vacants – le taux est passé de 3,5% en 2019 à 5,8% en 2022 – pourrait servir de rempart à une hausse importante du chômage en cas de récession.

«Tous les groupes de la population ont retrouvé ou dépassé leur taux d’emploi prépandémique et les personnes immigrantes admises récemment affichent la plus forte progression», a-t-elle fait savoir.

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D’ailleurs, les taux d’emploi et d’activité ont atteint des niveaux records au Québec tandis que le taux de chômage se situe à un creux historique.

«Le Québec est plus près du plein emploi qu’il pouvait l’être avant la pandémie», signale Mme Matteau.

Or, en plus de devoir gérer la pénurie de main-d’oeuvre, les employeurs doivent maintenant conjuguer avec le travail hybride.

«On est vraiment dans un changement de paradigme et ça pose des défis de gestion importants», admet une conférencière sur le sujet lors de Quariera 2023, Andrée-Anne Deschênes.

«Avec la pandémie, les technologies sont arrivées dans nos vies. On s’est rendu compte surtout que c’était possible le télétravail et que finalement, il y avait des avantages à ne pas nécessairement se déplacer à tous les jours sur les lieux de travail. Mais en même temps, on veut garder le contact avec nos collègues, on veut conserver cette synergie d’équipe», fait-elle valoir.

À son avis, les modalités de ce nouveau mode d’organisation du travail sont encore à peaufiner. «On connaît certains modèles, mais comment les déployer, s’assurer que ça soit équitable, que les choix qu’on va faire vont être adéquats pour répondre à nos besoins et à notre contexte. Tout ça, c’est encore un peu méconnu», avoue celle qui rapporte des études contradictoires sur la satisfaction du personnel et la productivité.

Par ailleurs, Mme Deschênes a parlé de l’importance pour les employeurs de se doter de politiques de travail hybride, vantant du même coup les vertus de projets pilotes.

Des participants à son atelier ont soulevé l’anxiété de certains employés à revenir au bureau, combinée à l’irritation de devoir partager un même espace de travail.

Pour la professeure en gestion des ressources humaines à l’UQAR, campus de Lévis, la définition du télétravail repose sur trois éléments : est-ce que je travaille 100% du temps en télétravail ou 100% du temps sur les lieux physiques de travail? Est-ce que je communique avec mon employeur ou avec mes collègues par le biais des technologies? Est-ce que je peux faire mon travail à tout moment ou est-ce que je dois le faire dans un cadre précis?

«On est passé d’un télétravail obligatoire à un retour au bureau, mais les gens souhaitaient quand même garder cette possibilité-là», fait remarquer Mme Deschênes.

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Jeudi, lors d’une première Journée mission recrutement organisée par la Chambre de commerce et d’industrie du Coeur-du-Québec, la stratège en gestion des ressources humaines, Eloïse Harvey, rappelait l’importance d’être à l’écoute de l’employé, qu’elle appelle collaborateur.

«C’est le collaborateur et non le client qui est roi. Si vous faites un modèle sans mettre les gens au cœur de votre organisation, c’est voué à l’échec», a-t-elle prévenu devant, entre autres, des représentants de Nouveau Monde Graphite et Viterra, à Bécancour.

Cette dernière prône comme stratégie l’attraction, l’engagement et la fidélisation alors que, dit-elle, la pénurie de main-d’oeuvre ne fait que commencer. «Seulement 33% des employés nord-américains sont engagés au travail», déplore-t-elle en évoquant un sondage.

Lors de cette même activité de la Chambre, des professionnels de l’UQTR ont expliqué aux participants la façon de recourir à des stagiaires dans leur organisation.

Bref, à quelques jours du Salon de l’emploi Trois-Rivières-Bécancour, on assiste plus que jamais en région à un TGV d’une main-d’oeuvre en demande.

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