Impossible pour l’instant de savoir à combien s’élèvera la nouvelle dépense. On indique toutefois qu’elle n’avait pas été prévue au budget présenté en décembre dernier. Le service des communications de la Ville n’était pas en mesure de dire non plus si la garantie dont parlait le maire Angers serait honorée par le fabricant Suez. On évoque plutôt une dépense d’immobilisation.
«Une fois la résolution du conseil adoptée [en vue d’entériner la dépense], on va regarder comment on va le financer», commente Andrée-Anne Trudel, agente de communication à la Ville de Shawinigan.
Cette dépense imprévue pourrait avoisiner le million $, si l’on se fie aux coûts de la même opération en 2022. À celle-ci s’ajoutent les 2 millions $ qu’engendrent sur une base annuelle le transport des boues et la location de l’unité pilote de filtration des eaux de rejet. Ces montants, tous liés aux difficultés qui plombent le rendement de la station de filtration, s’additionnent aux frais d’exploitation quotidiens et normaux de l’infrastructure.
Le poste budgétaire de l’eau potable continue ainsi de peser lourd sur les finances de la Ville, tandis que la station du Lac-à-la-Pêche est en proie à un dysfonctionnement chronique.
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Différents scénarios à l’étude
Il semblerait que les «moyens du bord» vont perdurer à la station de filtration du secteur Saint-Gérard-des-Laurentides tant qu’une solution permanente ne sera pas présentée par la Ville, puis entérinée par Québec.
«On a proposé des scénarios, on travaille en collaboration avec Québec, tout ça est analysé, puis quand il y en a un [scénario] qui va être retenu, on va le communiquer à la population», indique Andrée-Anne Trudel.
S’il a été question d’une préfiltration en aval de la station et de bassins de décantation en amont de l’usine – des tests de sol ont même été conduits, soulevant l’inquiétude dans le secteur –, la discrétion règne dans le dossier depuis quelques temps autour de l’hôtel de ville.
«La station fonctionne, on n’est plus en avis d’ébullition… Il y a du travail qui se fait par les équipes municipales pour la recherche de solutions», commente tout au plus Mme Trudel. Elle note au passage qu’un nouveau directeur de l’ingénierie pilote désormais le projet.
Le maire Angers semble de son côté engagé sur le terrain politique, soutenant avec insistance qu’il ne revient pas aux Shawiniganais de payer pour une infrastructure cautionnée par Québec, qui n’a jamais fonctionné comme elle le devait.
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La station défaillante, dont la facture totale a dépassé les 40 millions $, a été subventionnée à hauteur de 75% par les paliers supérieurs. Depuis les épisodes de rejets de boues toxiques dans le ruisseau voisin, le nettoyage environnemental, l’avis d’ébullition prolongé et les solutions temporaires qui permettent à l’usine de fonctionner, les factures s’accumulent.
Pour l’instant, Shawinigan reste seule à éponger la note. Le dossier a été porté devant les tribunaux, mais nul ne peut s’avancer sur l’échéancier ni l’issue du processus. Si le maire Angers plaide que Québec doit allonger la main pour soutenir la Ville, le gouvernement est demeuré évasif sur son implication financière en attendant qu’une solution pérenne soit mise de l’avant.