Elle a raconté le fil des événements de cette soirée du mois de mars. Elle dit avoir été agressée sexuellement par Robby Petiquay qu’elle considérait comme un grand frère.
Intoxiquée après avoir consommé de l’alcool, la victime se serait couchée dans une chambre au domicile de l’accusé où elle avait passé une bonne partie de la soirée avec d’autres personnes.
Après avoir dormi entre trente minutes et une heure, elle se réveille. La jeune femme appelle alors un ami qui lui suggère de prendre une douche froide pour dégriser. C’est ce qu’elle fait. Elle se rhabille ensuite et redescend au sous-sol pour dormir.
C’est après s’être recouchée que les événements se seraient produits. La victime mentionne avoir entendu des pas et quelqu’un entrer dans la chambre. Elle refuse alors d’ouvrir les yeux parce qu’elle ne sait pas qui vient d’entrer.
Un homme se glisse alors dans les couvertures derrière elle et la tourne sur le dos pour l’embrasser sur la bouche. Dans les instants qui suivent, cet homme qu’elle va reconnaître par la suite, aurait baissé son pantalon jusqu’à la moitié de sa cuisse et aurait mis ses doigts sur son vagin.
«J’avais déjà commencé à paniquer, j’ai décidé de ne rien faire. J’ai figé complètement», a-t-elle lancé au juge.
«Il respirait vite et ses mains tremblaient», a-t-elle ajouté.
L’accusé aurait remis la victime sur le côté après coup et aurait tenté sans succès une pénétration vaginale et anale.
Une personne aurait alors tenté d’entrer dans la chambre, mais l’accusé se serait levé rapidement pour lui bloquer l’accès, selon sa version.
C’est à ce moment que la plaignante aurait identifié officiellement Robby Petiquay, par sa silhouette et son visage.
L’accusé aurait quitté les lieux quand «le chemin était libre» pour retourner dans sa chambre sur l’autre étage.
Après avoir réalisé ce qu’il venait de se passer, la présumée victime se confie à quelqu’un qui est dans une autre chambre et va ensuite se cacher dans un garde-robe.
«J’avais peur qu’il redescende ou qu’il me fasse mal», raconte-t-elle.
Contre-interrogatoire
En contre-interrogatoire, l’avocat de Robby Petiquay a questionné longuement la présumée victime de Robby Petiquay sur la chronologie des événements, sur ses souvenirs dans la maison, sur sa consommation et ses allées et venues ce soir-là.
L’avocat est également revenu sur les gestes allégués. Il a tenté de soulever des incohérences dans la version de la présumée victime.
Sous les questions de l’avocat de l’accusé, la femme a affirmé qu’elle savait que c’était Robby Petiquay, même si elle ne l’avait pas encore vu.
«J’ai figé. Je me suis dit qu’auparavant, il n’a pas toujours été correct. Il avait déjà eu des accusations. C’est ce que je me suis dit dans ma tête.»
La défense l’a également questionnée sur certaines contradictions entre sa déclaration avec les policiers et ses propos mentionnés à l’occasion de son témoignage.
En après-midi, elle a été longuement interrogée sur des captures d’écran d’un appel et d’une photo «live» de son iPhone. Les explications de la plaignante sur les captures d’écran et les heures affichées ont semblé semer une certaine confusion à un certain moment. La défense a même fait savoir qu’elle pourrait faire entendre un expert à cet effet.
Le procès se poursuivra, jeudi, au palais de justice de La Tuque.
Rappelons que Robby Petiquay est cet individu reconnu coupable de voies de fait causant des lésions corporelles en lien avec une mêlée générale survenue en 2019 au Colisée Denis-Morel.