Tout comme le 22 janvier dernier, alors que le conseil a engagé un cabinet d’avocats pour traiter la fin de son contrat de travail, Pierre Piché brillait par son absence. Le Nouvelliste a tenté de le joindre durant la soirée pour obtenir de plus amples explications, mais celui-ci n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue.
Le directeur général, avec qui Saint-Élie-de-Caxton s’apprête vraisemblablement à rompre les liens, avait bénéficié d’un accompagnement professionnel de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) au tarif de 150$ de l’heure pour des questions relatives à la gestion de temps, des priorités et des planifications.
Pressée de questions pour connaître l’identité de la personne concernée par la décision, la mairesse suppléante Christiane Forcier n’a jamais voulu confirmer l’information, évoquant la confidentialité des dossiers.
Elle a seulement indiqué qu’il y avait douze salariés au sein de l’équipe municipale, mais elle n’a pas voulu mentionner le nombre d’employés non syndiqués. Après avoir esquissé un sourire, elle a répondu qu’elle ne pouvait pas répondre à cette question.
La mairesse suppléante s’est d’ailleurs faite avare de commentaires. Elle a seulement indiqué que cette suspension avec solde était en quelque sorte un préavis de 30 jours afin de respecter les conditions du contrat de travail et qu’il s’agissait d’une procédure légale.
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Elle n’a pas voulu tenir une mêlée de presse pour répondre aux questions des journalistes qui s’étaient déplacés pour cette séance extraordinaire qui a duré à peine plus de cinq minutes. Christiane Forcier a plutôt référé les médias à la firme Beaudoin Relations Publiques.
Jointe par Le Nouvelliste, la présidente de la firme, Guylaine Beaudoin, a fait savoir qu’elle ne pouvait pas parler à ce moment-ci. «Comme c’est un dossier de ressources humaines, légalement, on ne peut pas commenter. Pour le temps des procédures, ce sera la position de la Municipalité, a-t-elle fait savoir. On est dans la confidentialité dans ce type de dossier là.»
Rappelons que Pierre Piché avait été nommé il y a un peu plus d’un an afin de ramener l’harmonie au sein de l’équipe municipale. Il s’amenait d’ailleurs avec une vaste expérience dans les ressources humaines auprès des municipalités, ayant été consultant pendant une trentaine d’années dans ce domaine.
Plusieurs questions sans réponse
Quelques citoyens qui s’étaient déplacés ont profité de l’occasion pour poser des questions concernant le compte de taxes qui n’a toujours pas été envoyé en raison de la situation dans laquelle se trouve la Municipalité. Le budget n’a en effet pas encore été adopté étant donné qu’un important trou financier a été découvert au début du mois de janvier.
Encore là, ils n’ont pu avoir de réponses puisqu’il s’agissait d’une séance extraordinaire et que les questions devaient porter exclusivement sur le seul point à l’ordre du jour, soit la suspension d’un employé.
Quelques citoyens rencontrés après la séance semblaient médusés, alors qu’ils n’ont pratiquement rien pu apprendre de nouveau. «On est un peu dans l’obscurité. On ne sait pas ce qui se passe», souligne Michel Brodeur, que plusieurs surnomment «le sage de la paroisse».
Celui-ci déplore que la Municipalité fasse appel à grands frais à un cabinet d’avocats et à une firme de relations publiques pour gérer le dossier. «Depuis un an que c’est comme ça, indique Michel Brodeur. Quand on a un problème, on fait appel à quelqu’un d’en dehors.»
L’ancien maire André Garant, qui a été en poste de 1989 à 2002 et de 2005 à 2013, a été encore plus tranchant dans son analyse de la situation.
«Le conseil municipal devrait démissionner au complet et convoquer une élection générale pour mettre de l’ordre dans la Municipalité. Ça n’a pas de bon sens ce qui se passe là. Les gens ne sont pas informés et c’est eux autres qui payent, rappelle-t-il. Un conseil municipal doit informer sa population et dire la vérité. Ça ne va pas bien, ça ne va pas bien. C’est tout.»
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«Avant d’engager une firme d’avocats, je pense que ç’aurait pris une rencontre avec la personne concernée, qui est à mon sens le dg, pour s’entendre sur une façon de sortir honorablement, autant pour lui que pour la Municipalité», continue André Garant.
Celui qui travaillait avec Fred Pellerin et qui avait initié différentes activités estime que la situation dans laquelle est embourbée la Municipalité porte atteinte à la réputation de Saint-Élie-de-Caxton. «Fais le tour de la province de Québec, va dans n’importe quel coin, et Saint-Élie-de-Caxton est beurré avec ça, croit-il. Quand on a quitté il y a dix ans, il y avait une réputation ici.»