Présentement, près de la résidence Lokia et des condos de Trois-Rivières sur Saint-Laurent, le déneigement n’est pas adéquat, plaide le conseiller. L’Allée des Trifluviennes, cette promenade qui mène de l’Avenue des Draveurs jusqu’à la piste cyclable qui borde la rivière Saint-Maurice n’est pas déneigée l’hiver, et le stationnement en parallèle sur l’Avenue des Draveurs empêche également une circulation piétonnière sécuritaire, ajoute Richard Dober.
«Ce secteur de la ville s’est incroyablement développé depuis les dernières années, et ce sont majoritairement des gens plus âgés qui y résident. Est-ce qu’on ne peut pas leur faciliter un peu plus la vie», se questionne-t-il, indiquant avoir été interpellé par plusieurs citoyens. Or, Richard Dober affirme avoir présenté plusieurs fois la requête, mais sans jamais que sa demande n’aboutisse. Pour lui, la voie de la pétition est maintenant nécessaire, et il compte la déposer au cours des prochaines semaines au conseil municipal.
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Richard Dober aimerait toutefois étendre cette réflexion à l’ensemble du déneigement des trottoirs sur le territoire.
De son constat, clame-t-il, de nombreux trottoirs qui se retrouvent dans des zones à haute circulation piétonnière ne seraient pas suffisamment déneigés, notamment près de l’université ou encore sur les principaux axes routiers qui passent sous l’autoroute 40. Le déneigement des rues empiéterait aussi sur les trottoirs normalement déneigés, bloquant en partie ces accès sans qu’on y remédie pendant plusieurs heures, voire quelques jours parfois.
Rappelons qu’il y a quelques années, le conseil municipal, sous Yves Lévesque, avait statué qu’environ un trottoir sur deux serait déneigé à Trois-Rivières, question d’économies, mais aussi de gestion des dépôts à neige qui n’ont pas de l’espace à l’infini pour recevoir toute cette neige.
Ainsi, pour déterminer si un trottoir doit être déneigé ou non, un arbre décisionnel a été réfléchi, déterminant des critères précis pour favoriser l’équité. Parmi ces critères, notons la présence d’un arrêt d’autobus à une intersection, un trottoir dans un rayon de 300 mètres d’une école, une rue à sens unique et avec parcomètres, la présence de commerces, d’institutions, de foyers ou de parcs qui génèrent des activités hivernales avec du stationnement sur rue, etc. L’arbre, bien détaillé, est depuis plusieurs années accessible sur le site Internet de la Ville de Trois-Rivières.
Or, serait-il temps de revoir cet arbre décisionnel en fonction de nouvelles réalités? Le conseiller municipal Pierre Montreuil, aussi président du comité sur la mobilité dans la ville, est d’avis que oui, mais pas pour favoriser un secteur en particulier ou une clientèle ciblée.
«Ma préoccupation est et demeurera toujours les personnes les plus vulnérables. Lorsqu’il s’agit de circulation, il est évident qu’un piéton ou un cycliste est davantage vulnérable que l’automobiliste. Dans cet esprit constructif, je crois que oui, l’arbre décisionnel devra évoluer», explique le conseiller qui attendra de voir le résultat de la démarche de son collègue Dober entourant la pétition avant de se prononcer.
«Ma préoccupation, elle est pour l’ensemble de la ville. Ce n’est pas une préoccupation locale, ce qui semble être le cas pour certains de mes collègues. Depuis 2017, la mentalité de la Ville a beaucoup évolué pour aller vers une vision de protection des usagers de la route plus vulnérables. Il ne faut pas penser qu’on n’écoute pas ce que les gens nous disent. La population, nous l’entendons. Alors, que les gens parlent à leurs élus, qu’ils continuent de formuler des requêtes via le 311. On le voit très bien lorsque les gens sont plus nombreux à réclamer quelque chose», est-il d’avis.
Mais n’est-ce justement pas ce que Richard Dober est en train de faire avec sa démarche? «Je laisserai le temps à mon collègue de mener sa démarche et on en jugera par la suite», indique Pierre Montreuil.
Évidemment, l’histoire récente de l’actualité municipale nous a bien démontré que ces deux élus ne partageaient pas toujours la même vision ou les mêmes idées. Toutefois, il est intéressant de voir que d’un côté comme de l’autre, on souhaite une révision du processus décisionnel. Et s’ils ne semblent pas vouloir le faire pour les mêmes raisons, leur démarche revient toujours au même constat: on souhaite accommoder, protéger et faciliter la vie aux personnes plus vulnérables.
L’idée de revoir le processus décisionnel du déneigement des trottoirs n’est pas nouvelle. Elle avait déjà été évoquée il y a trois ans, tant par M. Montreuil que l’ancien conseiller municipal Claude Ferron. Or, une telle réflexion ne peut se faire seulement en la prenant en silo.
Revoir le déneigement des trottoirs aura certainement une incidence sur le budget municipal. Comme celui d’ouvrir l’ensemble des patinoires du territoire. Comme celui d’envisager la rénovation des piscines publiques. Comme celui de réparer davantage de routes, de soutenir au même niveau l’événementiel ou d’offrir des camps de jour à un prix raisonnable.
On le sait mieux que jamais cette année, tout est une question de budget, et la conjoncture économique actuelle fait que les dépenses augmentent, beaucoup. Pour offrir le même niveau de services ou l’améliorer, il faut augmenter le budget, donc augmenter les revenus. Sinon, il faut penser à restreindre les dépenses, ce qui implique des choix.
La même chanson, me direz-vous? En effet. Or, on ne peut penser mener une grande réflexion sur l’avenir des patinoires le vendredi, puis sur le déneigement des trottoirs le lundi, sans penser que l’un n’aura aucun impact sur l’autre.
De revoir l’arbre décisionnel du déneigement des trottoirs est certainement une bonne chose. Mais de l’inscrire dans une réflexion plus large, qui engloberait les priorités établies par les citoyens eux-mêmes ne serait-il pas plus constructif?
Ça s’est fait, récemment, pour connaître la vision de la population quant au développement du futur quartier à bâtir sur le site de l’ancienne usine Aleris. Ça doit certainement pouvoir se faire pour l’ensemble des services touchés par ces choix difficiles.