Fannie Lacoursière a reçu jeudi matin le rapport du coroner concernant le décès de sa fille Noémie, qui est décédée dans un accident de moto sur le rang Saint-Mathieu à Shawinigan le 23 juillet dernier. Sa fille, ainsi que le conducteur Miguel Milord âgé de 18 ans, ont tous deux été éjectés après une perte de contrôle et une violente collision avec une glissière de sécurité. Ils ont succombé à leurs blessures.
Ses appréhensions se sont confirmées.
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«L’ensemble des éléments recueillis laisse présumer que la perte de contrôle et la collision mortelle qui s’en est suivie résultent d’une conduite téméraire à haute vitesse, alors que la chaussée était glissante et que le conducteur de la moto avait les facultés affaiblies par l’alcool et le cannabis», indique le rapport du coroner Donald Nicole.
Le conducteur était un ancien ami de coeur de l’adolescente. Selon plusieurs témoins, la moto circulait à grande vitesse et avait effectué plusieurs dépassements avant l’accident. La chaussée était mouillée par la pluie, il faisait encore jour, mais le soir s’en venait. Ils portaient des casques.
Le rapport confirme que Noémie Lacoursière n’avait ni alcool ni drogue ni médicament dans le sang.
Elle est morte d’un traumatisme cranio-cérébral sévère.
Entourée et enceinte
L’adolescente avait plusieurs amis, envisageait de devenir infirmière et terminait son secondaire à l’éducation des adultes, selon sa mère.
L’épreuve est titanesque pour la famille, d’autant plus que la jeune femme était enceinte, selon sa mère. Elle avait trouvé le test de grossesse et avait eu une confirmation de l’amoureux de sa fille qui demeurait dans la maison. Elle n’aura toutefois jamais pu en parler avec sa fille.
«Elle avait laissé le test près de la toilette, où il y a une petite marche. Elle était comme mal à l’aise de me le dire...»
Rage au coeur
Fannie Lacoursière ne pense jamais pouvoir pardonner au conducteur aujourd’hui décédé, un ex qu’elle qualifie de jaloux et imprudent. «C’est la troisième fois qu’il se plantait avec Noémie...»
Le deuil s’annonce interminable.
«Je ne verrai jamais Noémie avoir son char, je ne serai jamais grand-mère de ses enfants, je ne verrai jamais Noémie avoir son diplôme du cégep...»
Elle lance un message de sensibilisation.
«Les jeunes sont insouciants de ce qui peut arriver par rapport à la vitesse, à l’alcool. Ils ne savent pas ce qui peut arriver et il y en a beaucoup trop qui meurent par rapport à ça. C’est pas compliqué: tu bois, tu appelles un taxi. 20$, 25$, 30$ pour sauver une vie ou un permis, c’est pas beaucoup», laisse tomber la mère endeuillée.
Elle tient à dire qu’elle est fière de sa fille, une adolescente qui avait une tête sur les épaules.
«Ma merveilleuse fille! Si belle, si intelligente, si jeune. Une fille qui aimait prendre soin d’elle ainsi que des gens qui l’entouraient. Une fille qui était fidèle à sa famille ainsi qu’à ses amis.»