Une étudiante estime avoir été victime de racisme à l’UQTR en s’achetant une banane

Une étudiante a été victime de racisme sur le campus de l’UQTR.

Une étudiante qui a la peau noire dit avoir vécu du racisme en s’achetant une banane à la cafétéria de l’Université du Québec à Trois-Rivières où la caissière l’a accueillie avec une blague de mauvais goût et s’est mise à mimer un singe en riant.


Le père de l’étudiante, qui a des origines métissées, a dénoncé la situation à l’émission «Catherine le midi» sur les ondes du 106,9 FM Mauricie. Il a raconté qu’elle l’a appelé en pleurs après avoir vécu cet épisode et qu’il s’agissait de la première fois qu’elle subissait du racisme de manière aussi évidente. Il a ajouté que la caissière s’était ensuite excusée auprès de sa fille après avoir reçu sa sanction.

Fortement ébranlée par cette remarque, l’étudiante a en effet porté plainte à la direction locale d’Excelso, le sous-traitant qui gère les services alimentaires de l’UQTR. L’entreprise a réagi très rapidement en lui présentant des excuses et en prenant des mesures disciplinaires envers l’employée.

Celle-ci a été suspendue et elle ne retournera plus travailler à la cafétéria de l’UQTR. Elle devrait être dirigée vers un autre point de service de l’entreprise qui dessert plusieurs types d’établissements.

Après avoir été rencontrée par son gestionnaire, la dame a dû s’expliquer à la direction des ressources humaines du siège social de l’entreprise où elle a plaidé une maladresse pour expliquer son comportement inapproprié.

«Elle est très peinée. Ce n’était pas une attaque raciste, assure la vice-présidente des ressources humaines, Josée Paré. [La caissière] est une personne qui est au service à la clientèle et qui a l’habitude de faire des blagues, possiblement de meilleures que d’autres... Dans ce cas-ci, c’était une blague qui n’était pas du tout orientée vers l’individu, la nationalité, la race, la couleur, mais une blague en lien avec une banane.»

«Ç’a été mal interprété, mal dirigé. Chez nous, c’est tolérance zéro, et on considère qu’il y a eu un manque de jugement qui a porté préjudice à une cliente. Elle l’a mal reçue et je peux comprendre. Toutefois, ce n’était pas mal intentionné, continue Mme Paré. Cette employée-là a des collègues et des amis de différentes nationalités. C’était loin d’être son intention de blesser quelqu’un ce matin.»

L’équipe sur place a également été rencontrée pour refaire de la sensibilisation afin qu’une telle situation ne se reproduise plus. «Le mal est fait pour la personne, mais on va récupérer tout ça dans le positif», mentionne la vice-présidente des ressources humaines d’Excelso.

Du côté de l’Université du Québec à Trois-Rivières, on assure qu’un suivi serré sera fait auprès de l’entreprise, des différents sous-traitants qui oeuvrent dans l’établissement ainsi qu’à l’ensemble du personnel.

«On est très heureux de voir qu’Excelso a rapidement réagi et qu’ils partagent les mêmes valeurs d’inclusion et de respect. Ils sont d’ailleurs les premiers surpris de cette histoire-là, parce qu’il suffit de mettre un pied à la cafétéria pour constater qu’Excelso engage énormément de personnes de communautés culturelles différentes. C’est un milieu qui est très inclusif, très diversifié.»

Celui-ci ajoute que des personnes qui vivent avec l’autisme ou la déficience intellectuelle viennent aussi travailler à l’UQTR dans le cadre d’un programme d’insertion sociale. «Certains membres du plateau de travail font plusieurs heures par semaine à la cafétéria. Ils sont mélangés avec le personnel régulier d’Excelso pour faire différentes tâches à la plonge, à l’entretien, et tout ça, souligne Jean-François Hinse. C’est donc un milieu très inclusif, qui prône ça et qui se démarque pour ça.»

Ce n’est pas la première fois que l’UQTR est liée à une histoire de racisme. Un ancien étudiant asiatique dénonçait l’utilisation d’images stéréotypes, mais aussi «blessantes et racistes» dans le cadre des formations dispensées à l’École internationale de français. 

Si ce n’est de «quelques remarques, quelques personnes», les étudiants internationaux sont toutefois très bien accueillis sur le campus de l’UQTR, selon ce que nous avait assuré le Nigérien Bachir Brah Moustapha, alors vice-président à la vie associative de l’Association générale des étudiants de l’Uiniversité du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR), dans le cadre d’un reportage sur le racisme.