C’est ce que déplore un groupe d’infirmières qui se présentent au travail vers 9h ou 10h et qui ne peuvent plus se stationner en raison d’un manque d’espaces. Une situation qui est encore pire en hiver, lors des opérations de déneigement ou quand les lignes ne sont plus visibles faisant en sorte que des voitures prennent parfois deux stationnements.
«On est plusieurs dans l’hôpital. Je parle pour les filles de la salle de réveil du bloc opératoire, mais il y en a aussi en radiologie, en hémodialyse. Il y en a dans plusieurs départements», indique Julie Béland qui s’est faite la porte-parole de ses collègues pour dénoncer la situation.
Elle indique que la problématique a empiré depuis deux ou trois mois alors que le responsable des agents de sécurité a donné la consigne de ne plus ouvrir la barrière de sécurité pour leur permettre d’aller se stationner près de la radio-oncologie sans avoir à payer comme elles pouvaient le faire auparavant. «On avait l’accord pour se stationner là», mentionne l’infirmière, qui rappelle que cet espace était réservé au personnel avant l’agrandissement.
Une situation qui est d’autant plus frustrante, puisque le personnel se voit prélever des sommes sur la paie pour payer leur stationnement. De plus, les employés du quart de soir qui arrivent à 16h peuvent sans problème s’en servir sans payer puisque la barrière est ouverte à leur départ vers minuit.
«Quand on finissait à 18h, on pesait sur le bouton et ils nous ouvraient la barrière, raconte Julie Béland. Ils ont décidé qu’ils ne l’ouvraient plus pour aucune raison valable. (…) On n’envahit pas le stationnement, parce qu’il n’est jamais plein et on se stationne au fond complètement.»
Elle ajoute que le stationnement de «fortune» qui a été aménagé de l’autre côté de la rue de la Terrière présente plusieurs lacunes en matière de sécurité. «C’est mal entretenu. C’est Kaboul tellement il y a des trous. Ce n’est pas sécuritaire. Il y a une des nos infirmières qui s’est fait frapper en traversant la rue parce que les voitures n’arrêtent pas où il y a une indication pour traverser. Il y a des gens qui se sont fait voler leur catalyseur. Il y en a qui se sont fait achaler par du monde louche. Il y en a qui se sont fait graver de beaux pénis sur leur peinture de voiture. Là, c’est parce qu’on paye pour ça...», dénonce-t-elle.
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«Déjà que nos conditions, on repassera des fois. Mais là en plus, pour quelque chose qu’on paye, on n’en peut plus. (…) On est en pénurie d’infirmières, on se fend le bicycle, on fait de la garde. Là, tu viens travailler et tu commences en maudit. Ça ajoute au lot, peste Julie Béland. C’est frustrant. C’est un irritant majeur.»
Pas de favoritisme, plaide le CIUSSS MCQ
Du côté du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), on rappelle que dans sa politique, la vignette donne accès au stationnement, mais qu’elle ne garantit pas une place. «Parce qu’à 23 000 personnes dans le CIUSSS, on ne pourrait pas avoir 23 000 places de stationnement», indique l’agent d’information du CIUSSS MCQ, Guillaume Cliche.
Pour ce qui est de la consigne de ne plus ouvrir la barrière près de la radio-oncologie durant la journée, il explique la décision par le fait qu’on souhaite s’assurer qu’il y ait de la place pour les visiteurs qui s’y présentent, alors que durant la nuit, elle demeure ouverte puisque le stationnement n’est pas utilisé.
«On ne veut pas créer de précédent et pourquoi il y aurait du favoritisme à une personne, plutôt qu’à une autre? Là, on se retrouvait avec du personnel qui utilisait le stationnement des visiteurs durant la journée et qui ne voulait pas défrayer les coûts qui sont associés à ça, explique Guillaume Cliche. [Les agents de sécurité] ne devaient pas faire ça à l’origine, mais ils le faisaient pour dépanner le personnel. Là, on les a avisés qu’ils ne pouvaient plus le faire.»