Des approches ont déjà été réalisées au cours des derniers mois dans le secteur visé, soit des municipalités qui sont situées au sud du territoire. «Ils sont à l’étape de la confirmation du potentiel», explique le directeur général de la MRC de Nicolet-Yamaska, Michel Côté, qui assure que les entreprises en question sont des joueurs majeurs de l’industrie éolienne.
Pour le moment, on ne sait pas encore combien de mégawatts (MW) pourraient être produits dans la MRC de Nicolet-Yamaka, puisque le projet demeure encore préliminaire. «Les entreprises ont déjà des études de faites, mais il faut voir la faisabilité sur le terrain. Des fois, ils ont l’ambition d’avoir un certain nombre d’éoliennes, mais il faut qu’ils trouvent des gens qui sont prêts à installer des éoliennes chez eux. Tout ça est à négocier. Au bout du compte, le projet va être de combien [de MW]? Ce n’est pas encore fixé», précise le préfet suppléant de la MRC de Nicolet-Yamaska, Claude Lefebvre.
Un peu comme pour le parc éolien Pierre-De Saurel qui est installé dans des champs agricoles, dans la MRC voisine, le secteur n’est pas nécessairement reconnu pour être plus venteux qu’ailleurs. C’est que les entreprises visent à être situées le plus près possible du réseau et des milieux d’utilisation, réduisant ainsi les coûts de transport.
«Ce qu’elles visent, ce sont les régions périurbaines. Le sud du Québec est très sollicité, parce que c’est là que la consommation se fait et les entreprises veulent être le plus près possibles des milieux d’utilisation, explique le préfet suppléant. Produire l’énergie éolienne, c’est une chose, mais après ça, il faut qu’ils aillent la brancher sur le réseau et le plus près du milieu d’utilisation, parce que le coût de transport peut représenter la moitié d’un projet qui peut se faire dans la région.»
Les tours qui seraient installées dans la MRC de Nicolet-Yamaka pourraient être pratiquement deux fois plus imposantes que les douze qui ont été mises en fonction en 2016 dans les environs de Yamaska et qui sont visibles sur la route 132 depuis la sortie de Saint-François-du-Lac.
Comme elles sont plus performantes, les entreprises seraient ainsi en mesure de produire plus d’énergie avec moins d’éoliennes, ce qui réduirait leur emprise au sol. «Pour un projet similaire, il y a dix ans, on parle de pratiquement deux fois moins d’éoliennes que ce qu’il y aurait eu», mentionne Michel Côté.
De démarches préliminaires sont en cours depuis octobre en collaboration avec la Fédération des municipalités du Québec (FQM) à qui le conseil des maires de la MRC de Nicolet-Yamaka vient de donner le mandat pour des services d’accompagnement en vue de participer au processus d’appel d’offres.
«Ce n’est pas nous qui allons déposer [le projet]. On a soumis notre intention d’être partenaire. Les entreprises, ce sont elles qui ont l’expertise. Nous on sera là pour investir, s’assurer d’une bonne localisation et s’assurer des retombées», précise Michel Côté.
En investissant dans un partenariat public-privé, la MRC de Nicolet-Yamaka partagerait les profits dégagés par le projet à 50% avec les entreprises qui seront retenues. «C’est vraiment une très belle opportunité. Ça va dépendre de l’ampleur du projet, mais ça reste que c’est très intéressant pour diversifier nos sources de revenus», admet le préfet suppléant.
À titre d’exemple, avec un modèle 100% communautaire et une puissance installée de 24,6MW, la MRC de Pierre-De Saurel est parvenue à tirer des redevances d’un à deux millions de dollars au cours des dernières années. Des sommes qui peuvent être redistribuées aux municipalités, servir pour des projets régionaux ou être affectées au budget de fonctionnement de la MRC. Des redevances sont aussi versées aux municipalités d’accueil ainsi qu’aux propriétaires des terrains où sont implantées les éoliennes.