On a confié à Cynthia Paris et Éric Ahern le soin de ficeler conjointement ce tout qui se caractérise par une grande variété du menu. Non seulement les textes n’ont pas été choisis pour un quelconque lien qu’ils peuvent avoir les uns avec les autres, mais ils sont d’origines diverses tant pour les auteurs que pour l’époque à laquelle ils ont été écrits. On entendra ainsi du Fabien Cloutier, Raymond Devos, Marc Favreau, David Goudreault, Étienne Lepage, Jean-François Mercier, Pattie O’Green, Georges Feydeau de même que des textes des auteurs mauriciens Monique Juteau et Guy Marchamps.
L’initiative intéressante dans ces deux derniers cas, c’est qu’ils interpréteront eux-mêmes leur texte.
Quant au protocole choisi pour la sélection des textes, laissons Éric Ahern le présenter. «L’idée vient de ce que dans le passé, lors d’auditions pour trouver de nouveaux comédiens, on avait demandé aux candidats de lire des monologues. On a beaucoup aimé l’idée et le comité artistique des Nouveaux Compagnons l’a reprise cette fois-ci en cherchant une série de monologues dont on pourrait faire une des pièces de notre programmation régulière.»
«On y est allé avec des coups de cœur de chaque membre du comité en évitant de se donner un thème. La principale contrainte imposée, c’est celle de la durée pour qu’on ait un spectacle d’environ 110 minutes sans entracte. On a finalement procédé à une dernière sélection parmi une vingtaine de textes et ça nous donne un melting pot que je trouve vraiment très intéressant parce que ça va dans toutes sortes de directions.»
Il ne fait aucun doute, quand on associe un texte de Jean-François Mercier à un Feydeau ou du Raymond Devos, qu’on couvre un large spectre. Et comme le plus long des textes ne dure que 13 minutes, le danger que le public puisse s’ennuyer est quasiment inexistant. «Ce sont vraiment 12 petites histoires complètes et synthétisées qui se suffisent à elles-mêmes, commente Éric Ahern. On voulait que le public ait quelque chose de vraiment substantiel à se mettre sous la dent alors, on a toutes sortes de genres qui suscitent une large palette d’émotions.»
Si on compte plus d’interprètes que de textes, c’est que les deux metteurs en scène ont jugé qu’il était pertinent, dans certains cas, d’ajouter une ou des voix à celle de l’interprète principal pour donner toute sa texture au texte.
«On a eu le défi de trouver le meilleur interprète pour chaque texte, mais aussi de s’assurer que chacun s’approprie son monologue et en fasse ressortir toutes les couleurs. Par définition, le monologue est toujours intimiste, mais on a trouvé une formule de travail par laquelle les interprètes ont d’abord travaillé avec un collègue à l’étape de l’apprentissage du texte pour trouver son ton. Par la suite, Cynthia et moi, nous nous sommes séparés à parts égales les 12 textes pour travailler avec les comédiens.»
«Le plus gros défi qu’on a affronté, c’est probablement la somme de travail plus imposante que ce à quoi on s’attendait. Chaque monologue exige sa propre mise en scène et chaque texte a ses exigences propres. À certaines périodes, on a travaillé à raison de trois à quatre répétitions par semaine.»
Variété d’interprètes
La brochette des comédiens est aussi variée que les textes eux-mêmes. L’âge des interprètes varie de 22 à plus de 70 ans. On retrouve des noms familiers aux amateurs de théâtre de la région et de nouveaux venus comme il est de tradition chez les Nouveaux Compagnons. Les interprètes sont Sabrina Ayotte, Lionel Berthoux, Syliane Charles, Charlie Cloutier-Naud, Florence Durand-Fernandes, Rollande Lambert, Martin Malenfant, Pier-Luc Marcouiller, Cynthia Paris, Roxanne Pellerin, Virginie Poulin, Benoît Pruneau, Sarah-Jane Quinn et Robert Turcotte dont le public pourra apprécier les talents de musicien. Comme quoi la mise en scène réserve des surprises pour faire danser la formule.
«Je pense que c’est aussi très intéressant pour le public de voir plusieurs comédiens lors d’un même spectacle pour apprécier la qualité de nos interprètes amateurs dans la région», souligne le cometteur en scène.
«Nous avons naturellement associé l’interprète au texte, mais on a été agréablement surpris que certains nous demandent carrément de les sortir de leur zone de confort. Je dirais que 50% des choix ont été conçus d’avance, mais l’autre moitié s’est constituée à travers des auditions.»
«C’est un gros défi que d’interpréter un monologue sur scène parce que le comédien ne peut se fier que sur lui-même. Pourtant, la grande majorité des gens approchés ont manifesté un grand enthousiasme devant la proposition.»
C’est dans le contexte chaleureux d’une salle aménagée en cabaret devant quelque 75 places que se produiront les artistes. Les trois premières représentations sont programmées à 19h30 alors que la dernière, le dimanche 22 janvier, est prévue à 14h. Les billets, au coût de 20$ pour les adultes, 17$ pour les étudiants et 14$ pour les groupes de 10 personnes ou plus, sont en vente via la billetterie de la salle Thompson ou encore sur culture3r.com.