Voilà le pari que nous faisons avec le projet retravaillé du parc technologique 40-55: assurer une transition énergétique et une réponse aux problématiques liées aux GES, tout en assurant le bien-être de nos citoyens et leur épanouissement économique et social, ainsi que la sauvegarde de la biodiversité.
Pourquoi persévérer dans cette approche aussi audacieuse qu’innovante?
En termes de vente de terrains et de revenus de taxation annuels, en provenance du secteur industriel, ce sont des millions qui viendront s’ajouter à la richesse foncière collective. N’est-il pas urgent de rééquilibrer nos sources de revenus pour alléger le compte de taxes des citoyens? Plusieurs villes y sont arrivées avant nous et profitent de cette source de revenus, pourquoi pas Trois-Rivières?
Maintenant, comment Trois-Rivières peut-elle le faire aujourd’hui de façon responsable?
- Impacter 13,9 hectares de parcelles de milieux humides, permettant le développement de 103,3 hectares à des fins industrielles et technologiques, tout en assurant la protection, la préservation et la mise en valeur de 135 hectares de milieux humides et de tourbières, afin notamment d’y favoriser la biodiversité. Cela assure la protection de 100% des tourbières, milieux humides ayant une valeur écologique supérieure;
- Sacrifier volontairement des revenus de près de 32,5 M$ dans la biodiversité en renonçant à l’exploitation, et en préservant les milieux humides, sur ces terrains appartenant à la Ville et qui étaient initialement dédiés entièrement à des fins industrielles;
- Comme d’autres villes, Trois-Rivières souhaite que la préservation de l’environnement soit au sommet de ses priorités, et agit dans le plus grand respect de ses milieux, tout en assurant un niveau de vie à ses citoyens.
- Déneigement, aqueduc, égout, transport actif, gestion de matières résiduelles, parcs: il y aura trop de charges pour que les revenus stagnent. L’économie et l’environnement doivent nécessairement être en équilibre.
Au cours des dernières années, afin de limiter l’étalement des zones industrielles, IDETR, en collaboration avec la direction de l’Aménagement et du développement durable, a mis en œuvre plusieurs mesures dans les parcs industriels, notamment:
- démarchage auprès des entreprises existantes pour offrir des parties de terrains inutilisées;
- augmentation de 10 à 30% projetée d’ici 2025 de l’exigence de la proportion d’occupation du sol par un bâtiment;
- augmentation du prix au mètre carré et ajusté en fonction du secteur d’activités;
- normes de construction orientées sur le système LEED;
- autres normes urbanistiques parmi les plus sévères au Québec.
Pendant le processus d’élaboration du projet, des questions furent soulevées et analysées: existe-t-il des terrains déjà développés à Trois-Rivières qui pourraient recevoir des industries? Cet aménagement de 103,3 hectares peut-il assécher les 135 hectares de milieux humides protégés?
En ce qui a trait à un possible assèchement des territoires, nos experts anticipent un effet relatif de drainage des milieux humides en pourtour du territoire utilisé par le futur parc technologique. Cet impact appréhendé a été considéré par le MELCCFP et inscrit au certificat d’autorisation émis par celui-ci.
En intégrant la biodiversité dans ses cadres de gouvernance et ses politiques publiques, et en accroissant les ressources financières allouées à sa conservation et à sa gestion durable, notamment par l’utilisation du Fonds Éclore, Trois-Rivières respecte sa signature de l’Engagement de Montréal visant à inverser la tendance et à protéger notre biodiversité. Avec la mise en place de la Vallée de la transition énergétique, l’imminente désignation de la Zone d’Innovation Bécancour–Trois-Rivières–Shawinigan et l’intérêt plus que grandissant chez nous pour la bioéconomie, la décarbonation, l’économie circulaire et l’hydrogène vert, le momentum est plus que favorable.
Cessons de se tirailler et devenons des modèles de développement au Canada. Les changements climatiques touchent l’ensemble des activités humaines. Les préoccupations environnementales se doivent d’être l’affaire de tous, et elles le sont. Les solutions aussi.