Eduardo Malpica pourrait avoir été vu en Ontario

Toujours porté disparu, Eduardo Malpica pourrait avoir été vu dans un autobus se dirigeant vers Ottawa, le 20 décembre dernier.

La police de Trois-Rivières se penche vraisemblablement sur une nouvelle piste dans la mystérieuse disparition d’Eduardo Malpica, survenue fin novembre, tandis qu’une témoin pense avoir vu l’homme de 44 ans prendre place à bord d’un autobus effectuant la liaison Montréal-Ottawa, le 20 décembre dernier. Celui qui manque toujours à l’appel – s’il s’agit de lui – aurait été évincé du véhicule par le chauffeur dans la municipalité ontarienne de Casselman, alors qu’il présentait un comportement erratique et qu’il indisposait les autres passagers, selon le récit de la Montréalaise.


Originaire d’Ottawa, Sarah Graham retournait dans sa famille à l’aube de la période des Fêtes. Alors qu’elle prenait place à bord d’un autocar d’Orléans Express, un homme visiblement perturbé est monté à bord.

Celle qui a œuvré auprès d’une clientèle itinérante dans le passé dit avoir aussitôt reconnu les signes d’une personne en crise, en proie à la paranoïa. «Il s’exprimait surtout dans une langue latine, qui m’a paru être l’espagnol. Il avait l’air confus, il faisait un doigt d’honneur à quelqu’un derrière lui, mais il n’y avait personne», relate la dame.



Chemin faisant, l’état de l’homme ne s’est pas amélioré, semble-t-il. Son comportement – «on the edge», illustre l’anglophone – incommodait les autres passagers. «Quand on n’est pas habitué à côtoyer des gens dans cet état, ça peut avoir l’air menaçant, on ne sait pas vraiment comment réagir», note celle qui jouit d’une certaine expérience en pareille situation.

C’est ainsi qu’approchant d’Ottawa, le chauffeur de l’autobus aurait jugé que c’en était assez. Il aurait stationné son véhicule à proximité d’une station-service, en bordure de route à Casselman, et aurait invité le passager turbulent à descendre, sans autre forme de cérémonie.

«Il a paru presque soulagé de débarquer», raconte celle qui dit ne pas s’être sentie à l’aise avec la décision du chauffeur, sans toutefois le juger. «Je pense qu’il a fait de son mieux dans les circonstances», observe-t-elle.

L’incident aurait sans doute été relégué au rang des mauvais souvenirs pour Mme Graham si elle n’avait pas vu les affiches relatant la disparition d’Eduardo Malpica, une fois revenue à Montréal.



«Je ne peux pas dire avec certitude que c’est lui, je n’ai évidemment pas pris de photo. Mais s’il y avait une chance que ça soit lui, je voulais faire quelque chose… J’avais le sentiment qu’il n’aurait pas dû être laissé sur le bord de la route comme ça, avec juste un sac sur l’épaule», raconte celle qui a aussitôt fait un signalement au groupe de recherche mis en ligne pour retrouver le disparu. C’était le 3 janvier.

«Je ne peux pas dire qu’il y a quelque chose de vraiment spécifique… Mais celui que j’ai vu avait les cheveux foncés, il avait l’air d’avoir le même âge, il n’était pas très grand, la même carrure peut-être que sur les photos», énumère encore la témoin.

Il aura fallu six jours avant que la femme reçoive un appel de la police – «ça a pris un certain temps», souffle-t-elle. «Ils m’ont appelée hier [le lundi 9 janvier], ils ont pris les informations, ils semblaient intéressés», souligne Mme Graham.

Du côté des bénévoles mobilisés dans la recherche d’Eduardo Malpica, on maintient que sitôt reçues, les informations de Sarah Graham ont été relayées aux autorités via la ligne Halte au crime. On dit avoir aussi contacté l’enquêteur le surlendemain, afin de s’assurer que le message se soit rendu à bon port. La témoin aurait eu le coup de fil des autorités quelques jours plus tard.

La police de Trois-Rivières confirme faire des vérifications au sujet du signalement. «Effectivement, cette information est rentrée via la ligne Halte au crime. Comme toute information, elle est vérifiée. On est au courant et on fait le nécessaire pour la valider», assure le sergent Luc Mongrain, porte-parole du corps policier.

Chez Orléans Express, on refuse de commenter directement la situation rapportée, préférant s’en remettre aux autorités. «À bord de nos autocars et en tout temps, le chauffeur est responsable de la sécurité des passagers et il est habilité à prendre les mesures qu’il juge nécessaires si le comportement d’un passager est dangereux pour les autres», écrit cependant Émilie Charest, porte-parole de la compagnie.



Disparu dans des circonstances troubles dans la nuit du 25 au 26 novembre, Eduardo Malpica pourrait avoir été drogué à son insu. L’hypothèse d’un choc post-traumatique, à la suite d’une altercation survenue au café-bar Zénob ou à proximité, laisse croire qu’il est toujours en vie et qu’il fera éventuellement surface. Sur l’heure du midi, le 26 novembre, une dame affirme l’avoir reconnu au parc Victoria, à Trois-Rivières. Or depuis, l’opacité règne dans le dossier. Il est envisagé depuis un moment que l’homme de 44 ans ait quitté la région.

Toute personne détenant de l’information dans ce dossier est priée de contacter la police de Trois-Rivières au 819 691-2929 #6.