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Commencer l’année du bon pied

CHRONIQUE / L’heure des bilans a sonné. Un autre cycle qui se complète en se juxtaposant au nouveau à parcourir. Comme chaque année, plusieurs profitent de ce passage pour prendre de bonnes résolutions. Manger mieux, bouger plus, améliorer sa santé psychologique et financière dominent dans les sondages sur les intentions des Québécois et Québécoises pour 2023. Mais comme chaque année, beaucoup risquent fort de les abandonner avant le printemps. Sommes-nous voués à éternellement recommencer? Pourtant on avance, même si on semble tourner en rond.


Comme pour en faire la démonstration, l’actualité de 2022 s’est terminée un peu comme elle avait commencé: au lieu de la nouvelle du célèbre vol de Sunwing pollué par les influenceurs à bord pour ouvrir l’année, les bulletins d’informations l’ont bouclée avec les nombreuses annulations de la même compagnie aérienne, en plus de relater les péripéties d’un influenceur déjoué par une ado écologiste.

Il n’y a pas que les mots «Sunwing» et «influenceur» qui donnent l’impression qu’on fait du sur-place. La «COVID» et même le «convoi de la liberté» sont aussi récurrents dans les médias que les reportages sur les conditions de ski.

D’ailleurs, pourquoi traite-t-on toujours le thème de la neige en se rendant sur les pentes de ski? Avant Noël, c’était la catastrophe: les sportifs étaient impatients de voir la neige tomber. Puis, elle est arrivée en grosse quantité. On est alors retourné écouter les stations de ski se vanter de l’achalandage à point pour les vacances. Du temps doux, un peu de pluie et hop, on retourne voir les amateurs de sports d’hiver… juste pour quelques jours, puisque l’hiver est loin d’être terminé.

Pour faire changement, on pourrait voir le sujet sous un autre angle. Quand on se déplace déjà avec difficulté, l’arrivée de la neige complique évidemment la vie des personnes handicapées. Un Noël vert devient alors un souhait qu’on ne peut pas trop exprimer haut et fort si on ne veut pas s’attirer la foudre des amoureux de l’hiver.

Oui, je sais, c’est magique de voir les premiers flocons recouvrir les gazons. J’apprécie ce merveilleux tableau lumineux moi aussi. Mais c’est un peu moins sympathique quand on pense aux déplacements risqués sur les routes en ces temps de célébrations. C’est aussi inquiétant quand on réalise que les changements climatiques n’arrêteront pas de sitôt de bouleverser nos habitudes.

Mais puisque j’aime mieux voir le verre à moitié plein, plutôt qu’à moitié vide, lorsque la température est rehaussée en hiver, on pourrait parler des personnes handicapées heureuses de pouvoir encore se promener en décembre. On pourrait aussi aller à la rencontre des déneigeurs qui en profitent tout autant que les budgets des villes, nécessairement allégés grâce aux précipitations liquides. Il y a aussi tous les plus pauvres qui se réjouissent d’économiser sur le chauffage et les encore plus pauvres qui, sans domicile fixe, arrivent à survivre une nuit de plus.

On peut toujours trouver le positif dans le négatif.

Reste qu’on dirait que certains préfèrent chialer, bougonner, se renfrogner. Il n’y a qu’à voir la nouvelle tendance entourant la tenue des résolutions de début d’année sur les réseaux sociaux pour le comprendre. J’ai vu plusieurs internautes dénigrer la tradition qui, pourtant, ne fait de mal à personne. Au contraire. Adopter de saines habitudes de vie, ne serait-ce que pour un mois, est bénéfique pour sa santé. Le défi 28 jours en fait d’ailleurs la promotion.

Tenir une résolution le plus longtemps possible est assurément un beau défi. Il faut d’abord être capable de faire une bonne introspection pour formuler ses résolutions. Et lorsque la démarche est entreprise avec sérieux, même si le protagoniste déroge une fois de temps en temps, le résultat ne peut qu’être positif: une prise de conscience des éléments perturbateurs et tenter de rétablir l’équilibre est tout simplement un bon pas dans la bonne direction.

Pour ma part, j’ai choisi de commencer l’année du bon pied. J’ai pris la résolution d’introduire dans mon horaire plus de temps pour faire de l’exercice physique. Je souhaite marcher davantage. Même l’hiver. J’en ai d’ailleurs profité en début de semaine alors que l’asphalte avait refait surface.

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Artiste peintre, conférencière, auteure… et quadruple amputée, Marie-Sol St-Onge partage sa façon de voir les choses qui l’entourent. Un angle de vue différent, mais toujours teinté d’humour et de positivisme.