Depuis vendredi midi, les directeurs généraux doivent vivre avec leur alignement d’ici la fin de la saison. Il y a peut-être quelques petits ajustements mineurs qui seront faits à travers la ligue via le ballottage mais pour l’essentiel, le mouvement est terminé et les solutions devront être trouvées à l’interne.
Il s’est dit et écrit beaucoup de choses sur les différentes transactions bouclées à gauche et à droite. Il est temps de faire un petit survol de cette période un peu folle.
L’aubaine
William Veillette, Tigres
Qui peut se payer un marqueur top 10 avec seulement des choix de deuxième et troisième tours?
Kevin Cloutier a réussi un coup de maître en sortant le capitaine des Cataractes William Veillette de Shawinigan à si petit prix.
Parce que Veillette avait 20 ans, Martin Mondou n’était pas en position de force et il a voulu bouger rapidement pour s’assurer de renflouer sa banque de choix. Reste que le prix payé pour un joueur top six qui peut jouer dans toutes les situations, à l’aile comme au centre, et qui a gagné la coupe du Président, fut mince. Depuis, Veillette a engraissé sa fiche de 10 points en six matchs sous les ordres de Carl Mallette, qui sont installés contre toute attente au sommet de l’association Ouest.
La surprise
Serge Beausoleil, Océanic
Après deux saisons où il avait revêtu ses habits de vendeurs, tout indiquait que l’Océanic allait se positionner en 2022-23 pour se battre avec les meilleures équipes du plateau. Le noyau restait jeune, mais les coffres de Serge Beausoleil étaient très bien garnis et avec deux ou trois acquisitions, l’équipe aurait pu faire beaucoup de dommages. Surtout qu’elle avait montré lors des deux derniers printemps qu’elle haussait son jeu d’un cran en séries.
Le hic, c’est que l’Océanic a connu un mauvais départ cet automne. L’équipe a pris du retard au classement et même si elle n’a pas perdu à ses dix derniers matchs, elle n’a pas convaincu Beausoleil de s’armer pour la guerre. Dans les circonstances, il a donc, pour une troisième année de suite, sorti son meilleur défenseur, Frédéric Brunet, cette fois contre des choix de premier et deuxième tours.
Pour la banque de choix, c’est super.
Pour les fans qui remplissent l’aréna et qui ont hâte que ce soit leur tour d’aller au hockey en gougounes, c’est moins sexy pas mal…
L’audacieux
Cam Russell, Mooseheads
Ça fait des décennies qu’on nous chante que les défensives gagnent les championnats.
À Halifax, Cam Russell croit que le hockey a changé.
Et il a concocté une recette qui mise essentiellement sur l’attaque!
Les Mooseheads misaient déjà sur les Dumais, Cataford, Vidicek et L’Heureux pour terroriser les gardiens ennemis. Russell a utilisé ses ressources pour se payer en surplus les vétérans de 20 ans Justin Doucet et Josh Lawrence, deux redoutables attaquants.
Avant l’arrivée de Doucet et Lawrence, les Mooseheads présentaient déjà la meilleure attaque de la ligue. Imaginez maintenant!
Par contre, en défensive, c’est beaucoup plus mince. L’équipe de Sylvain Favreau est notamment l’une des pires de la ligue en désavantage numérique.
Les Mooseheads semblent vouloir gagner 6-5 ou 7-6, plutôt que 2-1 ou 3-2. Dans la conférence de l’Est où la parité est moins forte, ça va faire des dégâts! Mais en séries, quand le jeu va se refermer et que les pires clubs vont ranger leur équipement après la première ronde, est-ce que ce sera efficace?
Chose certaine, ça prend de l’audace pour miser toutes ses billes sur l’attaque!
Le cow-boy
Sylvain Couturier, Eagles
Il est le doyen dans la confrérie des directeurs généraux. Et même s’il est déménagé au Cap-Breton, c’est aux côtés de Léo-Guy Morrissette qu’il a appris son métier, de qui il a hérité cette affection pour les transactions.
Résultat, Sylvain Couturier a de nouveau été très actif ces dernières semaines, bouclant neuf transactions impliquant 10 joueurs et 16 choix!
Espérons pour les fans que cette hyperactivité marquera un tournant pour la franchise des Eagles. C’est la troisième campagne d’affilée où les Eagles sont dans les bas-fonds de la LHJMQ...